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Apollinaire
Le douanier Rousseau
Tu te souviens, Rousseau, du paysage astèque,
Des forêts où poussaient la mangue et l’ananas,
Des singes répandant tout le sang des pastèques
Et du blond empereur qu’on fusilla là-bas.
Les tableaux que tu peins, tu les vis au Mexique,
Un soleil rouge ornait le front des bananiers,
Et valeureux soldat, tu troquas ta tunique,
Contre le dolman bleu des braves douaniers.
Le malheur s’acharna sur ta progéniture
Tu perdis tes enfants et tes femmes aussi
Et te remarias avecque la peinture
Pour faire tes tableaux, enfants de ton esprit.
Nous sommes réunis pour célébrer ta gloire,
Ces vins qu’en ton honneur nous verse Picasso,
Buvons-les donc, puisque c’est l’heure de les boire
En criant tous en chœur : « Vive ! vive Rousseau ! »
O peintre glorieux de l’alme République
Ton nom est le drapeau des fiers Indépendants
Et dans le marbre blanc, issu du Pentélique,
On sculptera ta face, orgueil de notre temps.
Or sus ! que l’on se lève et qu’on choque les verres
Et que renaisse ici la française gaîté ;
Arrière noirs soucis, fuyez ô fronts sévères,
Je bois à mon Rousseau, je bois à sa santé !
Guillaume Apollinaire
(1880 – 1918)
Le douanier Rousseau
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Aan Cendrars
Man loopt straat
luide stem tussen huizen
hij roept
klinkt klinker klaar
Blaise Blaise BLAIS –
se
gij zijt het
Cendrars
Paul van Ostaijen
(1896 – 1928)
Aan Cendrars
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brulba dori
brulba dori daula dalla
sula lori wauga malla
lori damma fusmalu
Dasche mame came rilla
schursche saga moll vasvilla
suri pauge fuzmalu
Dolli gamba bokamufti
sabel ize spogagufti
palazuma polja gei
mula dampe dori villa
alles virds schavi drestilla
offi lima dozapau
pozadau
Hugo Ball
(1886-1927)
gedicht: brulba dori
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Marcel Schwob
Ik wil de wonderlijke wonden
van uw voeten zoenen, ik, de boetende,
en gij die reeds gekruisigd werd.
Ik weet ook gij
werd aan het kruis gekromd,
mijn stille kruistochtkind.
Gij zijt de stem van de Doper,
doch ik ben niet de Tetrarch.
Gij zijt het gans gebeuren.
U tegenover zal ik niet zondigen,
want uwe wonde ken ik,
zonder dat mijn hand hare kilte voelt.
Van uwe lippen wil ik de liefde drinken,
was ook uw lijf nog slechts een vreselijk offer,-
de melaatse kluizenaar in de woestijn.
Mijn handen zijn nog niet doorwond,
de koorden snijden enkel het vlees
van mijn arme armen.
Doch zeg slechts een woord, gekruisigde,
en de lichten in mij zullen zich omzetten
tot de kaarsen van het paradijs.
Paul van Ostaijen
(1896 – 1928)
Gedicht: Marcel Schwob
Marcel Schwob (1867 – 1905),
was a Jewish – French symbolist writer.
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C’est Lou Qu’on La Nommait
Il est des loups de toute sorte
Je connais le plus inhumain
Mon cœur que le diable l’emporte
Et qu’il le dépose à sa porte
N’est plus qu’un jouet dans sa main
Les loups jadis étaient fidèles
Comme sont les petits toutous
Et les soldats amants des belles
Galamment en souvenir d’elles
Ainsi que les loups étaient doux
Mais aujourd’hui les temps sont pires
Les loups sont tigres devenus
Et les Soldats et les Empires
Les Césars devenus Vampires
Sont aussi cruels que Vénus
J’en ai pris mon parti Rouveyre
Et monté sur mon grand cheval
Je vais bientôt partir en guerre
Sans pitié chaste et l’œil sévère
Comme ces guerriers qu’Epinal
Vendait Images populaires
Que Georgin gravait dans le bois
Où sont-ils ces beaux militaires
Soldats passés Où sont les guerres
Où sont les guerres d’autrefois
Guillaume Apollinaire
(1880 – 1918)
Poèmes à Lou
C’est Lou Qu’on La Nommait
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Que voulez-vous que je vous dise ?
À Théodore Fraenkel
C’est la pure vérité
Comme un manchon
Ma belle dame mettez vos deux mains
dans le bec de gaz
nous y verrons plus clair
Vous êtes perdue si vous ne m’égratignez
pas un peu
pour voir
plus clair
Un bateau s’arrête et fait son
testament
Les champs de blé réclament longuement la coiffure à la frégate.
Le mystérieux concierge enfonce
avec précaution sa clef dans ton œil
après vingt ans on est prié de dire son nom
mais la postérité n’exige pas de carte d’identité
à vos souhaits
Les miens sont simples
me donne à boire durant toute la mort
qu’on me fiche la guerre.
Robert Desnos (1900 – 1945)
Que voulez-vous que je vous dise ?
À Théodore Fraenkel
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When I founded the Cabaret Voltaire, I was sure that there must be a few young people in Switzerland who like me were interested not only in enjoying their independence but also in giving proof of it.
I went to Herr Ephraim, the owner of the Meierei, and said, “Herr Ephraim, please let me have your room. I want to start a night-club.” Herr Ephraim agreed and gave me the room. And I went to some people I knew and said, “Please give me a picture, or a drawing, or an engraving. I should like to put on an exhibition in my night-club.” I went to the friendly Zürich press and said, “Put in some announcements. There is going to be an international cabaret. We shall do great things.” And they gave me pictures and they put in my annoucements. So on 5th February we had a cabaret. Mademoiselle Hennings and Mademoiselle Leconte sang French and Danish chansons. Herr Tristan Tzara recited Rumanian poetry. A balalaika orchestra played delightful folk-songs and dances.
I received much support and encouragement from Herr M. Slodki, who designed the poster, and from Herr Hans Arp, who supplied some Picassos, as well as works of his own, and obtained for me pictures by his friends O. van Rees and Artur Segall. Much support also from Messrs. Tristan Tzara, Marcel Janco and Max Oppenheimer, who readily agreed to take part in the cabaret.
We organized a Russian evening and, a little later, a French one (works by Apollinaire, Max Jacob, André Salmon, A. Jarry, Laforgue and Rimbaud). On 26th February Richard Huelsenbeck arrived from Berlin and on 30th March we performed some stupendous Negro music (toujours avec la grosse caisse: boum boum boum boum – drabatja mo gere drabatja mo bonooooooooo -). Monsieur Laban was present at the performance and was very enthusiastic. Herr Tristan Tzara was the initiator of a performance by Messrs. Tzara, Huelsenbeck and Janco (the first in Zürich and in the world) of simultaneist verse by Messrs. Henri Barzun and Fernand Divoire, as well as a poème simultané of his own composition, which is reproduced on pages six and seven.
The persent booklet is published by us with the support of our friends in France, Italy and Russia. It is intended to present to the Public the activities and interests of the Cabaret Voltaire, which has as its sole purpose to draw attention, across the barriers of war and nationalism, to the few independent spirits who live for other ideals. The next objective of the artists who are assembled here is the publication of a revue internationale. La revue paraîtra à Zurich et portera le nom “Dada” (“Dada”). Dada Dada Dada Dada.
Zürich, 15th May 1916
Hugo Ball
(1886-1927)
From Cabaret Voltaire – Issue 1
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Pour Madeleine Seule
Lune candide vous brillez moins que les hanches
De mon amour
Aubes que j’admire vous êtes moins blanches
Aubes que chaque jour
J’admire ô hanches si blanches
Il y a le reflet de votre blancheur
Au fond de cet aluminium
Dont on fait des bagues
Dans cette zone où règne la blancheur
O hanches si blanches.
Guillaume Apollinaire
(1880 – 1918)
Pour Madeleine Seule
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Robert Desnos a vécu mille vies – écrivain, critique de cinéma, chroniqueur radio, résistant de la première heure –, sans jamais se départir de sa soif de liberté.
Pour raconter l’histoire extraordinaire de ce dormeur éveillé, Gaëlle Nohant épouse ses pas ; comme si elle avait écouté les battements de son cœur, s’était assise aux terrasses des cafés en compagnie d’Éluard ou de García Lorca, avait tressailli aux anathèmes d’André Breton, fumé l’opium avec Yvonne George, et dansé sur des rythmes endiablés au Bal Blomet aux côtés de Kiki et de Jean-Louis Barrault. S’identifiant à Youki, son grand amour, la romancière accompagne Desnos jusqu’au bout de la nuit.
Légende d’un dormeur éveillé révèle le héros irrésistible derrière le poète et ressuscite une époque incandescente et tumultueuse, des années folles à l’Occupation.
Gaëlle Nohant: Née à Paris en 1973, Gaëlle Nohant vit aujourd’hui à Lyon. Légende d’un dormeur éveillé est son troisième roman après L’Ancre des rêves (prix Encre Marine, 2007) et La Part des flammes (prix France Bleu/Page des libraires, 2015 et prix du Livre de Poche, 2016).
Gaëlle Nohant
Légende d’un dormeur éveillé
Roman
544 pages
23€
Paru le 17 août 2017
Illustration de couverture © Letizia Goffi
Éditions Héloïse d’Ormesson
ISBN : 978-2-35087-419-7
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“Je pense à toi”
Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne
Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne
Le ciel est plein ce soir de sabres d’éperons
Les canonniers s’en vont dans l’ombre lourds et prompts
Mais près de toi je vois sans cesse ton image
Ta bouche est la blessure ardente du courage
Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix
Quand je suis à cheval tu trottes près de moi
Nos 75 sont gracieux comme ton corps
Et tes cheveux sont fauves comme le feu d’un obus
qui éclate au nord
Je t’aime tes mains et mes souvenirs
Font sonner à toute heure une heureuse fanfare
Des soleils tour à tour se prennent à hennir
Nous sommes les bat-flanc sur qui ruent les étoiles.
Guillaume Apollinaire
(1880 – 1918)
“Je pense à toi”
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De Warme Winkel maakt al jaren furore met het zelf uitgevonden genre ‘oeuvre-stukken’ waarbij werk, leven en tijdgeest van een kunstenaar tegen het canvas van het heden worden gesmeten. 100 jaar na de Oktoberrevolutie gaan ze de belangrijkste literaire futurist van Rusland te lijf: Vladimir Majakovski.
Naast dichter was Majakovski tekenaar, zelfmoordenaar, jaloerse minnaar en vernieuwer op vele vlakken. Een schrijvende bonk spieren met het gezicht naar de toekomst. Niet alleen zijn poëzie was nieuw, ook zijn bladspiegel, gedachtes, samenlevingsvormen en de manier waarop hij dat alles naar buiten bracht waren gloednieuw. Met weemoed bekijkt De Warme Winkel het geloof in de grote verhalen en de tijd waarin liefde politiek was, kunst een politieke daad en de politiek nog kunst. Want waar zijn de vuisten, de vernieuwing, de honger, de glanzend futuristische, meedogenloze overtuiging en het grote hart van Majakovski?
“Het hart kreeg een lijf aan,
het lijf weer een hemd.
En kon het daarbij nou maar blijven!”
Vladimir Majakovski
concept en spel Dik Boutkan, Lois Brochez (stage), Annelinde Bruijs, Sara Lâm (stage), Martijn Nieuwerf, Vincent Rietveld, Mara van Vlijmen
eindregie Marien Jongewaard
regie assistentie Rebekka Nilsson (stage)
muziek Bo Koek, Rik Elstgeest
scenografie en licht ontwerp Julian Maiwald
geluidstechniek Miguel Rodriguez
techniekassistentie Martijn van Nunen (stage)
kostuums Bernadette Corstens, Elisabeth Ruijgrok (stage)
productie coördinatie Carry Hendriks
productie Floortje Halters
technische coördinatie Hans-Peter Hulscher
interim zakelijke leiding George Knops
planning en verkoop Marloes Marinussen
bureaumanagement Thomas Vandewalle
marketing en publiciteit Sanne van de Kraats
met dank aan Marc Wortel
Theatergezelschap Warme Winkel met: Majakovski/ Oktober
Een coproductie van De Warme Winkel met deSingel Antwerpen en Stadsschouwburg Amsterdam.
Theateragenda:
31/10/2017 Majakovski / Oktober Schouwburg, Rotterdam Aanvang: 20:15 nog kaarten
04/11/2017 Majakovski / Oktober Stadsschouwburg De Harmonie, Leeuwarden Aanvang: 20:30 nog kaarten
07/11/2017 Majakovski / Oktober deSingel, Antwerpen (BE) Aanvang: 20:00 nog kaarten
08/11/2017 Majakovski / Oktober deSingel, Antwerpen (BE) Aanvang: 20:00 nog kaarten
09/11/2017 Majakovski / Oktober Stadsschouwburg, Utrecht Aanvang: 20:00 nog kaarten
10/11/2017 Majakovski / Oktober Theater de Veste, Delft Aanvang: 20:15 nog kaarten
21/11/2017 Majakovski / Oktober Schouwburg, Amstelveen Aanvang: 20:00 nog kaarten
23/11/2017 Majakovski / Oktober Leidse Schouwburg, Leiden Aanvang: 20:15 nog kaarten
24/11/2017 Majakovski / Oktober Koninklijke Schouwburg, Den Haag Aanvang: 20:15 nog kaarten
30/11/2017 Majakovski / Oktober TAQA Theater de Vest, Alkmaar Aanvang: 20:15 nog kaarten
02/12/2017 Majakovski / Oktober 30 CC, Leuven (BE) Aanvang: 20:30 nog kaarten
06/12/2017 Majakovski / Oktober Stadsschouwburg, Amsterdam Aanvang: 20:30 nog kaarten
07/12/2017 Majakovski / Oktober Stadsschouwburg, Amsterdam Aanvang: 20:30 nog kaarten
08/12/2017 Majakovski / Oktober Stadsschouwburg, Amsterdam Aanvang: 20:30 nog kaarten
09/12/2017 Majakovski / Oktober Schouwburg Kunstmin, Dordrecht Aanvang: 20:30 nog kaarten
12/12/2017 Majakovski / Oktober Theater aan het Vrijthof, Maastricht Aanvang: 20:00 nog kaarten
13/12/2017 Majakovski / Oktober cultuurcentrum, Hasselt Aanvang: 20:00 nog kaarten
19/12/2017 Majakovski / Oktober Stadsshouwburg, Groningen Aanvang: 20:15 nog kaarten
20/12/2017 Majakovski / Oktober Stadsschouwburg, Haarlem Aanvang: 20:15
# meer info website dewarmewinkel.nl
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Esmeralda
Esmeralda
Esmeralda
une voix de femme crie appelle
hop hop
des écuyères
des équilibristes
au moment
dangerereux
un sourd galop
de cheval
une piste
un grand cheval noir…
Esmeralda galope nue sur un cheval fou
Esmeralda et son corps blanc de neige et sa longue large chevelure rousse
qui touche et s’emmêle à la crinière
à la queue
de lourd crin noir
Esmeralda
se couche
se cabre
se renverse
longue chevelure
et crinière
longue chevelure
et queue
plus longue que l’épaisse queue de crin
D’un claquement de fouet
Esmeralda
est debout sur le cheval
rutilante
de nudité
fraîcheur
Cette blancheur
trop blanche de rousse
et ses seins lourds et la corolle très large fendue
dans la blancheur un peu blessée décentrée
d’un si tendre et si fin bouton
Esmeralda
joue
dans une chambre toute capitonnée
Voilée de tissus vert tendre
elle est parfumée
elle sort du bain
elle joue parce que c’est l’heure pour elle de jouer de s’exercer
de plus en plus savamment
aux exercices
dans le petit (réduit)
attenant à sa chambre
Esmeralda est promise au plaisir
née pour le plaisir
sa tendre étoile
sous laquelle elle est née
tendres sont les hommes
Esmeralda saute du cheval
Et ne remonte plus à sa chambre = elle suit le cheval
et rentre à l’écurie
Tendre tendre
Esmeralda
rentre dans son box à côté de
son box en tout point semblable à l’autre
La journée commence
de grands claquements de fouets se font entendre
auxquels se joint le hennissement du cheval
un cri
Esmeralda lève-toi
ta chaîne à la mangeoire
un homme te regarde
assis sur un petit trépied
les genoux tu écartes nue mains sur
la cuisse
l’autre tient le fouet debout
Esmeralda tu seras sage aujourd’hui
– Comme toujours
– Non, pas « comme tous les jours »
folle que tu es
plus que tous les jours
Laure
(Colette Peignot 1903 – 1938)
Esmeralda
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