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POÈTES MAUDITS

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Paul Verlaine: Nevermore

Nevermore

Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.

Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant :
« Quel fut ton plus beau jour ! » fit sa voix d’or vivant

Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.

– Ah ! les premières fleurs qu’elles sont parfumées
Et qu’il bruit avec un murmure charmant
Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !

Paul Verlaine
(1844 – 1896)
Mon rêve familier
Poèmes saturniens

Photo: Willem Witsen, 1892

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Paul Verlaine: Mon rêve familier

Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur transparent
Pour elle seule, hélas ! Cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l’ignore.
Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul Verlaine
(1844 – 1896)
Mon rêve familier
Poèmes saturniens

Photo: Willem Witsen, 1892

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Paul Verlaine: Nocturne parisien

Nocturne parisien

A Edmond Lepelletier.

Roule, roule ton flot indolent, morne Seine. —
Sous tes ponts qu’environne une vapeur malsaine
Bien des corps ont passé, morts, horribles, pourris,
Dont les âmes avaient pour meurtrier Paris.
Mais tu n’en traînes pas, en tes ondes glacées,
Autant que ton aspect m’inspire de pensées!

Le Tibre a sur ses bords des ruines qui font
Monter le voyageur vers un passé profond,
Et qui, de lierre noir et lichen couvertes,
Apparaissent, tas gris, parmi les herbes vertes.
Le gai Guadalquivir rit aux blonds orangers
En reflète, les soirs, des boléros légers.
Le Pactole a son or. Le Bosphore a sa rive
Où vient faire son kief l’odalisque lascive.
Le Rhin est un burgrave, et c’est un troubadour
Que le Lignon, et c’est un ruffian que l’Adour.
Le Nil, au bruit plaintif de ses eaux endormies,
Berce de rêves doux le sommeil des momies.
Le grand Meschascébé, fier de ses joncs sacrés,
Charrie augustement ses îlots mordorés,
Et soudain, beau d’éclairs, de fracas et de fastes,
Splendidement s’écroule en Niagaras vastes.
L’Eurotas, où l’essaim des cygnes familiers
Mêle sa grâce blanche au vert mat des lauriers,
Sous son ciel clair que raie un vol de gypaète,
Rhytmique et caressant, chante ainsi qu’un poète.
Enfin, Ganga, parmi les hauts palmiers tremblants
Et les rouges padmas, marche à pas fiers et lents,
En appareil royal, tandis qu’au loin la foule
Le long des temples va hurlant, vivante houle,
Au claquement massif des cymbales de bois,
Et qu’accroupi, filant ses notes de hautbois,
Du saut de l’antilope agile attendant l’heure,
Le tigre jaune au dos rayé s’étire et pleure.

— Toi, Seine, tu n’as rien. Deux quais, et voilà tout,
Deux quais crasseux, semés de l’un à l’autre bout
D’affreux bouquins moisis et d’une foule insigne
Qui fait dans l’eau des ronds et qui pêche à la ligne.
Oui, mais quand vient le soir, raréfiant enfin
Les passants alourdis de sommeil ou de faim,
Et que le couchant met au ciel des taches rouges,
Qu’il fait bon aux rêveurs descendre de leurs bouges
Et, s’accoudant au pont de la Cité, devant
Notre-Dame, songer, coeur et cheveux au vent!
Les nuages, chassés par la brise nocturne,
Courent, cuivreux et roux, dans l’azur taciturne.
Sur la tête d’un roi du portail, le soleil,
Au moment de mourir, pose un baiser vermeil.
L’hirondelle s’enfuit à l’approche de l’ombre
Et l’on voit voleter la chauve-souris sombre.
Tout bruit s’apaise autout. A peine un vague son
Dit que la ville est là qui chante sa chanson,
Qui lèche ses tyrans et qui mord ses victimes;
Et c’est l’aube des vols, des amours et des crimes.
— Puis, tout à coup, ainsi qu’un ténor effaré
Lançant dans l’air bruni son cri désespéré,
Son cri qui se lamente, et se prolonge, et crie,
Éclate en quelque coin l’orgue de Barbarie :
Il brame un de ces airs, romances ou polkas,
Qu’enfants nous tapotions sur nos harmonicas
Et qui font, lents ou vifs, réjouissants ou tristes,
Vibrer l’âme aux proscrits, aux femmes, aux artistes.
C’est écorché, c’est faux, c’est horrible, c’est dur,
Et donnerait la fièvre à Rossini, pour sûr;
Ces rires sont traînés, ces plaintes sont hachées;
Sur une clef de sol impossible juchées,
Les notes ont un rhue et les do sont des la,
Mais qu’importe ! l’on pleure en entendant cela !
Mais l’esprit, transporté dans le pays des rêves,
Sent à ces vieux accords couler en lui des sèves;
La pitié monte au coeur et les larmes aux yeux,
Et l’on voudrait pouvoir goûter la paix des cieux,
Et dans une harmonie étrange et fantastique
Qui tient de la musique et tient de la plastique,
L’âme, les innondant de lumière et de chant,
Mêle les sons de l’orgue aux rayons du couchant!

— Et puis l’orgue s’éloigne, et puis c’est le silence
Et la nuit terne arrive et Venus se balance
Sur une molle nue au fond des cieux obscurs;
On allume les becs de gaz le long des murs.
Et l’astre et les flambaux font des zigzags fantasques
Dans le fleuve plus noir que le velours des masques;
Et le contemplateur sur le haut garde-fou
Par l’air et par les ans rouillé comme un vieux sou
Se penche, en proie aux vents néfastes de l’abîme.
Pensée, espoir serein, ambition sublime,
Tout jusqu’au souvenir, tout s’envole, tout fuit,
Et l’on est seul avec Paris, l’Onde et la Nuit!

— Sinistre trinité ! De l’ombre dures portes!
Mané-Thécel-Pharès des illusions mortes!
Vous êtes toutes trois, ô Goules de malheur,
Si terribles, que l’Homme, ivre de la douleur
Que lui font en perçant sa chair vos doigts de spectre,
L’Homme, espèce d’Oreste à qui manque un Électre,
Sous la fatalité de votre regard creux
Ne peut rien et va droit au précipice affreux;
Et vous êtes aussi toutes trois si jalouses
De tuer et d’offrir au grand Ver des épouses
Qu’on ne sait que choisir entre vos trois horreurs,
Et si l’on craindrait moins périr par les terreurs
Des Ténèbres que sous l’Eau sourde, l’Eau profonde,
Ou dans tes bras fardés, Paris, reine du monde!

— Et tu coules toujours, Seine, et, tout en rampant,
Tu traînes dans Paris ton cours de vieux serpent,
De vieux serpent boueux, emportant vers tes havres
Tes cargaisons de bois, de houille et de cadavres!

Paul Verlaine
(1844 – 1896)
Nocturne parisien
Poèmes saturniens

Photo: Willem Witsen, 1892

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Charles Baudelaire: Je n’ai pas oublié, voisine de la ville

 

Je n’ai pas oublié,
voisine de la ville

Je n’ai pas oublié, voisine de la ville,
Notre blanche maison, petite mais tranquille;
Sa Pomone de plâtre et sa vieille Vénus
Dans un bosquet chétif cachant leurs membres nus,
Et le soleil, le soir, ruisselant et superbe,
Qui, derrière la vitre où se brisait sa gerbe
Semblait, grand oeil ouvert dans le ciel curieux,
Contempler nos dîners longs et silencieux,
Répandant largement ses beaux reflets de cierge
Sur la nappe frugale et les rideaux de serge.

Charles Baudelaire
(1821 – 1867)
Je n’ai pas oublié, voisine de la ville
Fleurs du mal (Flowers of Evil)

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Charles Baudelaire: Tristesses de la lune

 

Tristesses de la lune

Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse;
Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d’une main distraite et légère caresse
Avant de s’endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l’azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d’opale,
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.

Charles Baudelaire
(1821 – 1867)
Tristesses de la lune
Fleurs du mal (Flowers of Evil)

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Charles Baudelaire: Le Beau Navire

 

Le Beau Navire

Je veux te raconter, ô molle enchanteresse!
Les diverses beautés qui parent ta jeunesse;
Je veux te peindre ta beauté,
Où l’enfance s’allie à la maturité.

Quand tu vas balayant l’air de ta jupe large,
Tu fais l’effet d’un beau vaisseau qui prend le large,
Chargé de toile, et va roulant
Suivant un rythme doux, et paresseux, et lent.

Sur ton cou large et rond, sur tes épaules grasses,
Ta tête se pavane avec d’étranges grâces;
D’un air placide et triomphant
Tu passes ton chemin, majestueuse enfant.

Je veux te raconter, ô molle enchanteresse!
Les diverses beautés qui parent ta jeunesse;
Je veux te peindre ta beauté,
Où l’enfance s’allie à la maturité.

Ta gorge qui s’avance et qui pousse la moire,
Ta gorge triomphante est une belle armoire
Dont les panneaux bombés et clairs
Comme les boucliers accrochent des éclairs;

Boucliers provoquants, armés de pointes roses!
Armoire à doux secrets, pleine de bonnes choses,
De vins, de parfums, de liqueurs
Qui feraient délirer les cerveaux et les coeurs!

Quand tu vas balayant l’air de ta jupe large
Tu fais l’effet d’un beau vaisseau qui prend le large,
Chargé de toile, et va roulant
Suivant un rythme doux, et paresseux, et lent.

Tes nobles jambes, sous les volants qu’elles chassent,
Tourmentent les désirs obscurs et les agacent,
Comme deux sorcières qui font
Tourner un philtre noir dans un vase profond.

Tes bras, qui se joueraient des précoces hercules,
Sont des boas luisants les solides émules,
Faits pour serrer obstinément,
Comme pour l’imprimer dans ton coeur, ton amant.

Sur ton cou large et rond, sur tes épaules grasses,
Ta tête se pavane avec d’étranges grâces;
D’un air placide et triomphant
Tu passes ton chemin, majestueuse enfant.

Charles Baudelaire
(1821 – 1867)
Le Beau Navire
Fleurs du mal (Flowers of Evil)

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Charles Baudelaire: La Béatrice

 

La Béatrice

Dans des terrains cendreux, calcinés, sans verdure,
Comme je me plaignais un jour à la nature,
Et que de ma pensée, en vaguant au hasard,
J’aiguisais lentement sur mon coeur le poignard,
Je vis en plein midi descendre sur ma tête
Un nuage funèbre et gros d’une tempête,
Qui portait un troupeau de démons vicieux,
Semblables à des nains cruels et curieux.
À me considérer froidement ils se mirent,
Et, comme des passants sur un fou qu’ils admirent,
Je les entendis rire et chuchoter entre eux,
En échangeant maint signe et maint clignement d’yeux:

— «Contemplons à loisir cette caricature
Et cette ombre d’Hamlet imitant sa posture,
Le regard indécis et les cheveux au vent.
N’est-ce pas grand’pitié de voir ce bon vivant,
Ce gueux, cet histrion en vacances, ce drôle,
Parce qu’il sait jouer artistement son rôle,
Vouloir intéresser au chant de ses douleurs
Les aigles, les grillons, les ruisseaux et les fleurs,
Et même à nous, auteurs de ces vieilles rubriques,
Réciter en hurlant ses tirades publiques?»

J’aurais pu (mon orgueil aussi haut que les monts
Domine la nuée et le cri des démons)
Détourner simplement ma tête souveraine,
Si je n’eusse pas vu parmi leur troupe obscène,
Crime qui n’a pas fait chanceler le soleil!
La reine de mon coeur au regard nonpareil
Qui riait avec eux de ma sombre détresse
Et leur versait parfois quelque sale caresse.

Charles Baudelaire
(1821 – 1867)
La Béatrice
Fleurs du mal (Flowers of Evil)

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Charles Baudelaire: Sonnet d’automne

 

Sonnet d’automne

Ils me disent, tes yeux, clairs comme le cristal:
«Pour toi, bizarre amant, quel est donc mon mérite?»
— Sois charmante et tais-toi! Mon coeur, que tout irrite,
Excepté la candeur de l’antique animal,

Ne veut pas te montrer son secret infernal,
Berceuse dont la main aux longs sommeils m’invite,
Ni sa noire légende avec la flamme écrite.
Je hais la passion et l’esprit me fait mal!

Aimons-nous doucement. L’Amour dans sa guérite,
Ténébreux, embusqué, bande son arc fatal.
Je connais les engins de son vieil arsenal:

Crime, horreur et folie! — Ô pâle marguerite!
Comme moi n’es-tu pas un soleil automnal,
Ô ma si blanche, ô ma si froide Marguerite?

Charles Baudelaire
(1821 – 1867)
Sonnet d’automne
Fleurs du mal (Flowers of Evil)

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Charles Baudelaire: Mijn hoofd is een zieke vulkaan. Brieven

Hij ging gebukt onder schulden, stond levenslang onder curatele, zag vele schrijfplannen stranden en kende geen geluk in de liefde.

De verschijning van Les fleurs du mal leverde hem gerechtsvervolging en censuur op. En hij werd geteisterd door syfilis.

Uit zijn meer dan 1500 overgeleverde brieven komt Charles Baudelaire naar voren als een mens vol ambities en plannen, en met een druk sociaal leven en contacten met tal van schrijvers (Flaubert, Gautier, Hugo en Sainte -Beuve) en kunstenaars (Manet, Wagner en Nadar).

De boeiende correspondentie met zijn moeder toont hun complexe verstandhouding, die met zijn stiefvader laat zien dat ze lange tijd een warmere band hadden dan doorgaans gedacht wordt.

Charles Baudelaire (1821-1867) leidde een veelbewogen en tragisch leven. Het weerhield hem er niet van met Les fleurs du mal, waarmee hij de grote stad de dichtkunst in schreef, een van de meesterwerken van de Europese literatuur te schrijven.

Auteur: Charles Baudelaire
Mijn hoofd is een zieke vulkaan. Brieven
Vertaler: Kiki Coumans
Uitgeverij: De Arbeiderspers
NUR: 321
Paperback
ISBN: 9789029543774
Publicatiedatum: 30-03-2021
Prijs: € 27,50

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‘Pelgrimsgrond’ nieuwe dichtbundel van Albert Hagenaars

Net als de vorige dichtbundels van Albert Hagenaars kent Pelgrimsgrond een strakke thematische indeling. In zeven reeksen van elk zeven gedichten roept hij ditmaal herinneringen op aan momenten dat hij kort maar heftig of juist blijvend getroffen werd door poëzie, schilderijen, muziek en films, herbeleeft hij de glorie en teloorgang van de liefde en bezoekt hij plaatsen die niet alleen cultureel maar ook sacraal van betekenis zijn.

De lezer komt in Pelgrimsgrond Charles Baudelaire en de Middeleeuwse mystica Hadewych tegen, beschouwt schilderijen van Edward Hopper, Edvard Munch en Egon Schiele, hoort muziek van Jacob Obrecht en Gustav Mahler, ziet films als Der Tod in Venedig en The crying game en doet bedevaartplaatsen aan in Cambodja, China, Litouwen, Noorwegen en Polen. Pelgrimsgrond verbindt hierbij telkens individuele gebeurtenissen met algemene, het verleden met het heden, onvermogen met prestatie, realiteit met verbeelding.

Door alle gedichten heen klinken de bastonen van Hagenaars’ vertrouwde thema’s: levensdrang; erotiek en vruchtbaarheid; het belang van reizen en identiteit; de fascinatie voor de eindeloos uit te vouwen werkelijkheid.

Albert Hagenaars debuteerde in 1979 bij Poëzie-uitgeverij WEL met de bundel Stadskoorts. In deze uitgave treft de lezer al volop kenmerken van het latere werk aan. Inhoudelijk zijn dat onderwerpen als het reizen, vervreemding en identiteit. Formeel is er al een duidelijke tendens naar één, in cycli verdeeld geheel.

Zijn tweede bundel, Spertijd kent drie even grote delen met aandacht voor respectievelijk 1) portretten van Europese steden, 2) Parijs, waar de dichter inzoomt op fysieke aspecten zoals de metro en de RER, stations en pleinen, een rosse buurt, park, paleis, voorstad enzovoort en 3) het nachtleven op anoniem geworden plaatsen.

Ook de volgende bundels zijn ter wille van de helderheid strak thematisch geordend, het meest symbolisch in Tropendrift. Dit boek, dat in het NL en Engels tegelijk verscheen, volgt qua compositie zowel in traject als verblijfsduur een reis. Het is gewijd aan bezochte plaatsen in Zuidoost-Azië: Thailand, Maleisië & Singapore, Sumatra, Java , Bali , Singapore & Maleisië en opnieuw Thailand.

Later verscheen ook een volledig Indonesische versie, gemaakt door de bekende vertaler Landung Simatupang.
In Tropendrift speelt de geschiedenis een belangrijke rol, zowel op het algemene niveau van politiek, religie en oorlog, als op het persoonlijke van familiebetrekkingen en relaties tussen man en vrouw, tussen ouders en kinderen, tussen west en oost.

In Bloedkrans, bestaande uit 4 delen van elk 20 gedichten, brengt Albert Hagenaars vooral liefde, lust en dood samen. In dit boek, geschreven in het verhoopte midden van z’n eigen leven, koppelt de dichter herinneringen en eigen ervaringen aan wereldgebeurtenissen en omgekeerd. Nog nadrukkelijker dan voorheen richt hij zich hier op de thematiek van vruchtbaarheid. De drang tot overleven vormt voor elke cultuur in sterke mate de basis van het geloof.

De nieuwe, dit jaar te verschijnen bundel Pelgrimsgrond, bevat zeven reeksen van elk zeven gedichten, alle in het teken van de belangrijkste invloeden die Albert Hagenaars in zijn kunstenaarsleven heeft ondergaan.
I     TE WOORD (over leven en werk van dichters)
II    ONDER OGEN (over leven en werk van schilders)
III   TUSSEN DE OREN (over leven en werk van componisten)
IV   SNIJWERK (over specifiek genoemde films)
V    BEKORING (over glorie en teloorgang van liefdes)
VI   BEDEVAART (over bezochte pelgrimsoorden)
VII  IDOLEN (over goden en godheden)

Het motto van dit boek is onderstaande haiku van Matsuo Kimera:

reizen naar schrijnen
die wachten op wie ze zelf
zal moeten vullen

• Albert Hagenaars (Bergen op Zoom, 1955) was aanvankelijk werkzaam als beeldend kunstenaar en galeriehouder. Hij studeerde Nederlands en bracht veel tijd in Frankrijk door. In 1980 koos hij voor de literatuur. Werk van zijn hand verscheen in talrijke bladen en bloemlezingen, waaronder Maatstaf, De Tweede Ronde, Literair Akkoord, Raster, Poëziekrant en ‘De Nederlandse poëzie van de negentiende en twintigste eeuw in 1000 en enige gedichten’. Behalve gedichten, romans en vertalingen schrijft hij ook kritieken over literatuur en moderne beeldende kunst voor tal van bladen. Hagenaars werkt vaak samen met kunstenaars en musici en ook met collega’s uit andere taalgebieden. Enkele van zijn boeken werden vertaald; in het Duits, Frans, Indonesisch en Roemeens. Enkele componisten maakten muziek bij werk van Albert Hagenaars. Hagenaars maakte veel reizen, door o.a. de Verenigde Staten, Latijns-Amerika en het Verre Oosten. De laatste jaren woont hij deels in Indonesië, het geboorteland van zijn vrouw, Siti Wahyuningsih, met wie hij al ruim 200 Nederlandstalige gedichten van bekende en onbekende auteurs in Bahasa Indonesia vertaalde en publiceerde. (www.alberthagenaars.nl)

# new poetry
Albert Hagenaars
Pelgrimsgrond
Gedichten
Uitgeverij In de Knipscheer
ISBN 978-94-93214-32-3
84 pagina’s
Prijs ca. € 17,50
Verschijnt September 2021

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CRÉNOM
Charles Baudelaire

De plavuizen waren hard in de Saint-Loup
maar minder dan de hospitaalbedden die wachtten.

Al voor de val begon de glijvlucht in de afasie
op uiteindelijk dat ene woord na. Inniger

klampte hij zich daaraan vast dan aan de trouwe
hoer die het venijn om zijn jeugd heen schoof.

Alles nog weten, wensen te kunnen. Hij scherpte
z’n zinnen aan de krimpende ring van de spraak

waar hij ooit met pijnlijk geduld het ingesnoerde vel
van vermocht te tuchtigen tot schandaal en verbod.

Hij rook de wierook weer, mama, en werd jonger
dan in zijn oudste gedicht, waarde elke nacht

dagenlang tussen bezielde stammen rond, versloeg
als Lupus de draak die alle woorden verslond,

en kletste en zwetste, tierde als nooit tevoren,

kwam niet meer tot bedaren.

Albert Hagenaars

Uit: Pelgrimsgrond

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Charles Baudelaire: Le Vin de l’assassin

 

Le Vin de l’assassin

Ma femme est morte, je suis libre!
Je puis donc boire tout mon soûl.
Lorsque je rentrais sans un sou,
Ses cris me déchiraient la fibre.

Autant qu’un roi je suis heureux;
L’air est pur, le ciel admirable…
Nous avions un été semblable
Lorsque j’en devins amoureux!

L’horrible soif qui me déchire
Aurait besoin pour s’assouvir
D’autant de vin qu’en peut tenir
Son tombeau; — ce n’est pas peu dire:

Je l’ai jetée au fond d’un puits,
Et j’ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle.
— Je l’oublierai si je le puis!

Au nom des serments de tendresse,
Dont rien ne peut nous délier,
Et pour nous réconcilier
Comme au beau temps de notre ivresse,

J’implorai d’elle un rendez-vous,
Le soir, sur une route obscure.
Elle y vint — folle créature!
Nous sommes tous plus ou moins fous!

Elle était encore jolie,
Quoique bien fatiguée! et moi,
Je l’aimais trop! voilà pourquoi
Je lui dis: Sors de cette vie!

Nul ne peut me comprendre. Un seul
Parmi ces ivrognes stupides
Songea-t-il dans ses nuits morbides
À faire du vin un linceul?

Cette crapule invulnérable
Comme les machines de fer
Jamais, ni l’été ni l’hiver,
N’a connu l’amour véritable,

Avec ses noirs enchantements,
Son cortège infernal d’alarmes,
Ses fioles de poison, ses larmes,
Ses bruits de chaîne et d’ossements!

— Me voilà libre et solitaire!
Je serai ce soir ivre mort;
Alors, sans peur et sans remords,
Je me coucherai sur la terre,

Et je dormirai comme un chien!
Le chariot aux lourdes roues
Chargé de pierres et de boues,
Le wagon enragé peut bien

Ecraser ma tête coupable
Ou me couper par le milieu,
Je m’en moque comme de Dieu,
Du Diable ou de la Sainte Table!

Charles Baudelaire
(1821-1867)
Le Vin de l’assassin
(poème)

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Charles Baudelaire: Le Revenant

 

Le Revenant

Comme les anges à l’oeil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit;

Et je te donnerai, ma brune,
Des baisers froids comme la lune
Et des caresses de serpent
Autour d’une fosse rampant.

Quand viendra le matin livide,
Tu trouveras ma place vide,
Où jusqu’au soir il fera froid.

Comme d’autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l’effroi.

Charles Baudelaire
(1821-1867)
Le Revenant
(poème)

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