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POÈTES MAUDITS

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ARTHUR RIMBAUD: CHANT DE GUERRE PARISIEN

 Rimbaud_a13

Arthur Rimbaud
(1854-1891)

Chant de guerre parisien

Le Printemps est évident, car
Du cœur des Propriétés vertes,
Le vol de Thiers et de Picard
Tient ses splendeurs grandes ouvertes !

Ô Mai ! quels délirants culs-nus !
Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
Écoutez donc les bienvenus
Semer les choses printanières !

Ils ont schako, sabre et tam-tam,
Non la vieille boîte à bougies
Et des yoles qui n’ont jam, jam…
Fendent le lac aux eaux rougies !

Plus que jamais nous bambochons
Quand arrivent sur nos tanières
Crouler les jaunes cabochons
Dans des aubes particulières !

Thiers et Picard sont des Éros,
Des enleveurs d’héliotropes,
Au pétrole ils font des Corots :
Voici hannetonner leurs tropes….

Ils sont familiers du Grand Truc !..
Et couché dans les glaïeuls, Favre
Fait son cillement aqueduc,
Et ses reniflements à poivre !

La Grand’ville a le pavé chaud,
Malgré vos douches de pétrole,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle…

Et les Ruraux qui se prélassent
Dans de longs accroupissements,
Entendront des rameaux qui cassent
Parmi les rouges froissements !

Arthur Rimbaud poetry
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ARTHUR RIMBAUD: BOTTOM

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Arthur Rimbaud
(1854-1891)

Bottom

La réalité étant trop épineuse pour mon grand caractère, — je me trouvai néanmoins chez ma dame, en gros oiseau gris bleu s’essorant vers les moulures du plafond et traînant l’aile dans les ombres de la soirée.

Je fus, au pied du baldaquin supportant ses bijoux adorés et ses chefs-d’œuvre physiques, un gros ours aux gencives violettes et au poil chenu de chagrin, les yeux aux cristaux et aux argents des consoles.

Tout se fit ombre et aquarium ardent. Au matin, — aube de juin batailleuse, — je courus aux champs, âne, claironnant et brandissant mon grief, jusqu’à ce que les Sabines de la banlieue vinrent se jeter à mon poitrail.

Arthur Rimbaud poetry
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ARTHUR RIMBAUD: DÉMOCRATIE

Rimbaud_a13

Arthur Rimbaud
(1854-1891)

Démocratie

« Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.

« Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.

« Aux pays poivrés et détrempés ! — au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.

« Au revoir ici, n’importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C’est la vraie marche. En avant, route ! »

Arthur Rimbaud poetry
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Tristan Corbière: A une camarade

CorbiereTristan

 

Tristan Corbière

(1845-1875)

A une camarade

 

Que me veux-tu donc, femme trois fois fille ?…

oi qui te croyais un si bon enfant !

– De l’amour?… – Allons : cherche, apporte, pille !

‘aimer aussi, toi ! .., moi qui t’aimais tant.

 

Oh ! je t’aimais comme.. un lézard qui pèle

Aime le rayon qui cuit son sommeil…

L’Amour entre nous vient battre de l’aile :

– Eh ! qu’il s’ôte de devant mon soleil !

 

on amour, à moi, n’aime pas qu’on l’aime ;

endiant, il a peur d’être écouté…

C’est un lazzarone enfin, un bohème,

Déjeunant de jeûne et de liberté.

 

– Curiosité, bibelot, bricole ?…

C’est possible : il est rare – et c’est son bien –

ais un bibelot cassé se recolle ;

Et lui, décollé, ne vaudra plus rien ! …

 

Va, n’enfonçons pas la porte entr’ouverte

Sur un paradis déjà trop rendu !

Et gardons à la pomme, jadis verte,

Sa peau, sous son fard de fruit défendu.

 

Que nous sommes-nous donc fait l’un à l’autre ?…

– Rien… – Peut-être alors que c’est pour cela ;

– Quel a commencé? – Pas moi, bon apôtre !

Après, quel dira : c’est donc tout – voilà !

 

– Tous les deux, sans doute… – Et toi, sois bien sûre

Que c’est encor moi le plus attrapé :

Car si, par erreur, ou par aventure,

Tu ne me trompais.., je serais trompé !

 

Appelons cela : l’amitié calmée ;

Puisque l’amour veut mettre son holà.

N’y croyons pas trop, chère mal-aimée…

– C’est toujours trop vrai ces mensonges-là ! –

 

Nous pourrons, au moins, ne pas nous maudire

– Si ça t’est égal – le quart-d’heure après.

Si nous en mourons – ce sera de rire…

oi qui l’aimais tant ton rire si frais !

 

Tristan Corbière poetry

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Le Bateau Ivre in New York

bateauivre

bateauivre2

Le Bateau Ivre (Arthur Rimbaud) in New York

© photos hans hermans 2013

# website hans hermans

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Boekuitgave HOMMAGE À BAUDELAIRE

 Wouter van Riessen

BOEKUITGAVE HOMMAGE À BAUDELAIRE

Uitgeverij Voetnoot bestaat 25 jaar. Galerie Baudelaire bestaat 10 jaar. Oprichters Henrik Barends en Anneke Pijnappel vonden dit aanleiding genoeg om betrokken schrijvers, dichters, vertalers, fotografen en kunstenaars te vragen een hommage aan Baudelaire te maken.

Waarom een hommage aan Baudelaire? Twee motieven liggen hieraan ten grondslag. Voetnoot ging van start met de Nederlandse vertaling van de Kunstkritieken van Charles Baudelaire (1821 – 1867). In zijn kunstkritische beschouwingen stelde deze Franse dichter, schrijver en kunstcriticus de scheppende verbeelding boven het uitbeelden van de zichtbare werkelijkheid. Deze stelling vormt ook het uitgangspunt van van de fotografie die in Galerie Baudelaire wordt getoond. De verrassende bijdragen zijn bijeengebracht in de bundel Hommage à Baudelaire.

De invulling van het thema Baudelaire is vanzelfsprekend prikkelend, uitgesproken, wakkerschuddend, rauw, soms beneveld, soms juist niet, en door de totaal verschillende invalshoeken ook steeds weer boeiend.

Bijdragen: Anne van Amstel, Henrik Barends, Pierre Bergounioux, Patricia Beysens, Diana Blok, Wineke de Boer, Rommert Boonstra, Bart Brey, Marlo Broekmans, Denis Brun, Maarten van Buuren, Julien Coulommier, Kiki Coumans, Peter Day, Martijn Doolaard, Drs.P, Just Enschedé, Winfred Evers, Jan Eyskens, Paul Fleming, Lionel Fourneaux, René Franken, Philip Freriks, d’Hanis & Lachaert, Martin de Haan, Hardeman & Schilstra, Rokus Hofstede, Jos Houweling, Paul Ilegems, Evelyn Jansen, Freda Kamphuis, Hilde Keteleer, Herman Koch, Bart Koubaa, Arthur Lava, Ingeborg Leijerzapf, Dirk Leyman, Winnifred Limburg, Bart Van Loo, Guus Luijters, Sylvia Marijnissen, Eddie Marsman, Lotte Menkman, Kees Mercks, Pierre Michon, Eric Min, Cornelia Nauta, Paul & Menno de Nooijer, Laurent Olivès, Paul Overdijk, Jef Paepen, Ruudt Peters, Susanne Piët, Anneke Pijnappel, Hans van Pinxteren, Rudo Prekop, Wouter van Riessen, William Ropp, Nora De Rudder, Tineke de Ruiter, Schilte & Portielje, K. Schippers, Désirée Schyns, Carolein Smit, Vasil Stanko, Tono Stano, F. Starik, Rob Steenhorst, Jan Pieter van der Sterre, Miro Svolik, Michel Szulc Krzyzanowski, Henk Tas, Nadine Tasseel, Rob Versluys, Jan Vissers, Oscar Voch, Andrea Voigt, Barbara de Vries, Jacquie Maria Wessels, Ivo de Wijs, Lam de Wolf, John Wood, Willem van Zadelhoff, Vladimir Zidlicky, Aart van Zoest, Peter Zupnik 

Deze jubileumuitgave bevat 340 pagina’s, 20 x 15,5 cm, is geïllustreerd, is beschikbaar met vier verschillende omslagen en is niet te koop in de boekhandel. In Nederland exclusief verkrijgbaar in de boekwinkel van Bijzondere Collecties UvA, Turfmarkt 129, Amsterdam en via www.voetnootpublishers.nl. Prijs € 15.

BOEKENSALON + EXPO BARENDS & PIJNAPPEL: 19.9/30.9

Op 19 september droeg grafisch vormgever Henrik Barends (Amsterdam, 1945) zijn archief officieel over aan de Universiteit van Amsterdam, afdeling Bijzondere Collecties. Deze overdracht en het jubileum van Uitgeverij Voetnoot vormden de aanleiding tot een feestelijke boekensalon, die vergezeld gaat van een kleine expositie.  Museumcafé, Oude Turfmarkt 129, Amsterdam. Dinsdag – vrijdag van 10 – 17 uur, zaterdag – zondag van 13 – 17 uur.

GALERIE BAUDELAIRE – VLAAMSEKAAI 28/ANTWERPEN – 9.9/6.10

Groepstentoonstelling Hommage à Baudelaire met de visuele bijdragen van alle bovengenoemde fotografen en kunstenaars. Open zaterdag 14 – 18 uur en op afspraak. www.galeriebaudelaire.be

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Tentoonstelling Hommage à Baudelaire met o.a. Freda Kamphuis

ZONDAG 9 SEPTEMBER 2012 ANTWERPEN

(9 SEPTEMBER – 6 OKTOBER 2012)

Galerie Baudelaire,Vlaamsekaai 28

(eerste verdieping) Antwerpen, 13 – 15.30 uur

Tentoonstelling Hommage à Baudelaire

Modern antiquariaat Demian

Hendrik Conscienceplein 16-18, Antwerpen

16 – 18 uur

Boekpresentatie Hommage à Baudelaire en Voetnoot-expo

Restaurant A La Ville, Zirkstraat 37, Antwerpen, vanaf 18 uur

Groepstentoonstelling: •Patricia Beysens • Diana Blok•Rommert Boonstra • Marlo Broekmans • Denis Brun •Julien Coulommier•Peter Day • Martijn Doolaard•Winfred Evers•Jan Eyskens•Paul Fleming • Lionel Fourneaux • d’Hanis & Lachaert • Hardeman & Schilstra • Jos Houweling • Evelyn Jansen•Freda Kamphuis • Winnifred Limburg • Cornelia Nauta•Paul & Menno de Nooijer • Laurent Olivès • Paul Overdijk • Jef Paepen • Ruudt Peters • Nora De Rudder • Rudo Prekop • Wouter van Riessen•William Ropp •Schilte & Portielje • Carolein Smit•Michel Szulc Krzyzanowski • Vasil Stanko • Tono Stano • Rob Steenhorst • Miro Svolik • Henk Tas•Nadine Tasseel • Rob Versluys • Oscar Voch • Barbara de Vries • Jacquie Maria Wessels • Lam de Wolf • Vladimir Zidlicky • Peter Zupnik •

De tentoonstelling Hommage à Baudelaire zal worden geopend door Willem van Zadelhoff.

Auteurs: •Anne van Amstel •Pierre Bergounioux •Wineke de Boer •Bart Brey •Maarten van Buuren •Kiki Coumans• •Drs.P •Just Enschedé •René Franken •Philip Freriks •Martin de Haan •Rokus Hofstede •Paul Ilegems• •Hilde Keteleer •Herman Koch •Bart Koubaa •Arthur Lava •Ingeborg Leijerzapf •Dirk Leyman •Bart Van Loo• •Guus Luijters •Silvia Marijnissen •Eddie Marsman •Lotte Menkman •Kees Mercks •Pierre Michon •Eric Min•  •Susanne Piët •Hans van Pinxteren •Tineke de Ruiter •K.Schippers •Désirée Schyns •F. Starik •Jan Pieter van der Sterre •Jan Vissers •Andrea Voigt •Ivo de Wijs •John Wood •Willem van Zadelhoff •Aart van Zoest•

Presentatie: Arthur Lava. Enkele auteurs zullen voordragen. We hopen je/jullie zondag 9 september 2012 te mogen verwelkomen! Anneke Pijnappel, Henrik Barends, René Franken

OPEN: DINSDAG T/M ZATERDAG 11-18 UUR

OPEN: ZATERDAG 14-18 UUR EN OP AFSPRAAK

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Kees Godefrooij sonnet: Charles Baudelaire

 

Charles Baudelaire

Op winterdagen na het stille eten
denk ik vaak met de borstel aan de vaat
van alle poëzie is hij de maat
dat zweer ik op de bloedzucht van mijn neten

hij leefde aan de oever langs de Lethe
waar vrouwen syf schonken in ruil voor zaad
als waren zij de bloemen van het kwaad
van zoete folter leek zijn geest bezeten.

Op winterdagen na een karig maal
zwoer hij de wereld af voor dure plichten
dan schreef hij verzen op een wand van staal

en kerfde zich een weg naar zijn gedichten
waarmee hij als fantoom, welhaast rectaal
de klok van onlust luidde in gestichten.


Kees Godefrooij

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Jan Gielkens: Originele editie. Baudelaire in het veilinghuis

Jan Gielkens:

Originele editie

Baudelaire in het veilinghuis


Berichten over dure boeken op veilingen in de pers: meestal is het bladvulling. Zoals het stukje van net vijftig woorden in NRC Handelsblad, dat er op een veiling in Parijs op 1 december 2009 een ‘originele editie’ uit 1857 van Les Fleurs du mal van Charles Baudelaire is verkocht voor 775.000 euro.

Een ‘originele editie’? Eentje met feestmuts en een pikante foto van Carla Sarkozy? ‘Edition originale’ zal er in het persbericht van Agence France-Presse hebben gestaan: en dat is correct vertaald ‘eerste druk’. Waarom is deze eerste druk zo bijzonder is dat hij net zoveel kost als een bescheiden bankiers-bonus? De website van het in  het berichtje niet genoemde Parijse veilinghuis Gros & Delettrez geeft, eenmaal gevonden, helderheid. In een aparte Baudelaire-catalogus met 176 lots wordt lot 80 uitgebreid beschreven. Deze ‘édition originale’ van Les Fleurs du mal is opgedragen aan  Narcisse Anselle, Baudelaires vriend en latere curator, en bovendien heeft de auteur er een aantal handschriftelijke correcties in aangebracht. Een ‘gewoon’ exemplaar van deze eerste druk, die in elfhonderd exemplaren verscheen, bracht, ter vergelijking, in juni 2009 € 11.000 op bij Christie’s in Parijs.


Bij de New Yorkse Christie’s-collega’s werd op 4 december een exemplaar van Edgar Allan Poe’s bundel Tamerlane and other poems uit 1827 geveild voor omgerekend bijna € 450.000, zo meldt de teletekst van de VRT, en ook zij noemen het veilinghuis niet. Maar nu wordt in het berichtje wel aangegeven waarom dit zo’n bijzonder boek is: er waren er tot nu toe maar twaalf van bekend. Wie een mooie beschrijving van een boek wil lezen kan hier terecht, maar dat mag dan ook wel met een verwachte opbrengst waarvan het opgeld een aanzienlijk deel van het jaarsalaris van de medewerker betaalt die zich met dit boek bezighield. Deze Tamerlane is niet in vetvrij papier bewaard in een brandkast, maar gelezen, verplaatst en gebruikt. Dat heet in de beschrijving heel mooi: ‘An entirely unsophisticated copy’.


De catalogus van Christie geeft een overzicht van alle acht de voormalige eigenaren en van de huidige vindplaatsen van de overige twaalf exemplaren. De British Library heeft er een, de rest is in de Verenigde Staten, maar een van deze elf is kwijt. Er zijn waarschijnlijk maar vijftig exemplaren van Tamerlane gedrukt, en dit boek is het enige dat van de drukker-uitgever, Calvin F.S. Thomas, bekend is.

Hoe zit het eigenlijk met Nederlandse negentiende-eeuwse auteurs op veilingen? Lot 2861 van de laatste veiling van Bubb Kuyper in Haarlem, eind november 2009, bestond uit 13 boeken: het debuut van François HaverSchmidt/Piet Paaltjens in de Leidse Studenten-Almanak voor het jaar 1856, een tweede druk van Snikken en Grimlachjes uit 1871 en nog 11 boeken van en over HaverSchmidt. Opbrengst inclusief opgeld: € 260. In lot 2869 zat van J. Kneppelhout een eerste druk van de Studenten-typen uit 1841, een van De studenten en hun bijloop (1844) en nog 3 andere Klikspanen, samen voor nog geen € 140. Een net exemplaar van de beroemdste Nederlandse roman uit de negentiende eeuw, Max Havelaar, samen aangeboden met een eerste druk van Minnebrieven (1861) en Dik van der Meulens Multatuli-biografie, bracht als lot 2879 € 660 op en was het duurste negentiende-eeuwse literaire boek op de veiling.

De 176 lots van de Parijse Baudelaire-veiling hadden een totale opbrengst van 4 miljoen euro. Er zaten nog meer leuke stukken bij, zoals het opdracht-exemplaar van Baudelaires roesboek Les Paradis Artificiels. Opium et Haschisch (1860) aan, nota bene, zijn moeder, dat ongeveer de helft van Les Fleur du mal deed, en een brief uit 1845 van Baudelaire aan Narcisse Ancelle die als ‘zelfmoordbrief’ bekend staat, geschreven tweeëentwintig jaar vóór de werkelijke en alsnog vroege dood van de zesenveertigjarige Baudelaire. Deze brief bracht  € 65.000 euro op. Voor 1 procent van dit bedrag waren bij Bubb Kuyper drie brieven van Willem Frederik Hermans aan Jaap Goedegebuure te koop. Wat zou de Baudelaire-fan Hermans hiervan nou gevonden hebben?

Jan Gielkens over bibliofiele vondsten en typografische bijzonderheden

Links: http://www.gros-delettrez.com/
http://www.christies.com/

Eerder gepubliceerd op: www.teksteditie.org

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Charles Baudelaire poésie: Spleen

Charles Baudelaire

(1821-1867)

 

S p l e e n

 

Pluviôse, irrité contre la vie entière,

De son urne à grands flots vers un froid ténébreux

Aux pâles habitants du voisin cimetière

Et la mortalité sur les faubourgs brumeux.

 

Mon chat sur le carreau cherchant une litière

Agite sans repos son corps maigre et galeux;

L’âme d’un vieux poète erre dans la gouttière

Avec la triste voix d’un fantôme frileux.

 

Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée

Accompagne en fausset la pendule enrhumée,

Cependant qu’en un jeu plein de sales parfums,

 

Héritage fatal d’une vieille hydropique,

Le beau valet de coeur et la dame de pique

Causent sinistrement de leurs amours défunts.

J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.

 

Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,

De vers, de billets doux, de procès, de romances,

Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,

Cache moins de secrets que mon triste cerveau.

C’est une pyramide, un immense caveau,

Qui contient plus de morts que la fosse commune.

–Je suis un cimetière abhorré de la lune,

Où comme des remords se traînent de longs vers

Qui s’acharnent toujours sur mes morts les plus chers.

Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,

Où gît tout un fouillis de modes surannées,

Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,

Seuls, respirent l’odeur d’un flacon débouché.

 

Rien n’égale en longueur les boiteuses journées,

Quand sous les lourds flocons des neigeuses années

L’ennui, fruit de la morne incuriosité,

Prend les proportions de l’immortalité.

–Désormais tu n’es plus, ô matière vivante!

Qu’un granit entouré d’une vague épouvante,

Assoupi dans le fond d’un Saharah brumeux!

Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,

Oublié sur la carte, et dont l’humeur farouche

Ne chante qu’aux rayons du soleil qui se couche.

 

Je suis comme le roi d’un pays pluvieux,

Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux,

Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,

S’ennuie avec ses chiens comme avec d’autres bêtes.

Rien ne peut l’égayer, ni gibier, ni faucon,

Ni son peuple mourant en face du balcon,

Du bouffon favori la grotesque ballade

Ne distrait plus le front de ce cruel malade;

Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,

Et les dames d’atour, pour qui tout prince est beau,

Ne savent plus trouver d’impudique toilette

Pour tirer un souris de ce jeune squelette.

Le savant qui lui fait de l’or n’a jamais pu

De son être extirper l’élément corrompu,

Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent

Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,

Il n’a su réchauffer ce cadavre hébété

Où coule au lieu de sang l’eau verte du Léthé.

 

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,

Et que de l’horizon embrassant tout le cercle

Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

 

Quand la terre est changée en un cachot humide,

Où l’Espérance, comme une chauve-souris,

S’en va battant les murs de son aile timide

Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

 

Quand la pluie étalant ses immenses traînées

D’une vaste prison imite les barreaux,

Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées

Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

 

Des cloches tout à coup sautent avec furie

Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,

Ainsi que des esprits errants et sans patrie

Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

 

–Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,

Défilent lentement dans mon âme; l’Espoir,

Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,

Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.


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Paul Verlaine poème: Vous êtes calme, vous voulez un voeu discret

Paul Verlaine

(1844-1896)

 

Vous êtes calme, vous voulez un voeu discret

Vous êtes calme, vous voulez un voeu discret,
Des secrets à mi-voix dans l’ombre et le silence,
Le coeur qui se répand plutôt qu’il ne s’élance,
Et ces timides, moins transis qu’il ne paraît.

Vous accueillez d’un geste exquis telles pensées
Qui ne marchent qu’en ordre et font le moins de bruit.
Votre main, toujours prête à la chute du fruit,
Patiente avec l’arbre et s’abstient de poussées.

Et si l’immense amour de vos commandements
Embrasse et presse tout en sa sollicitude,
Vos conseils vont dicter aux meilleurs et l’étude
Et le travail des plus humbles recueillements.

Le pécheur, s’il prétend vous connaître et vous plaire,
Ô vous qui nous aimant si fort parliez si peu,
Doit et peut, à tout temps du jour comme en tout lieu,
Bien faire obscurément son devoir et se taire,

Se taire pour le monde, un pur sénat de fous,
Se taire sur autrui, des âmes précieuses,
Car nous taire vous plaît, même aux heures pieuses,
Même à la mort, sinon devant le prêtre et vous.

Donnez-leur le silence et l’amour du mystère,
Ô Dieu glorifieur du bien fait en secret,
À ces timides moins transis qu’il ne paraît,
Et l’horreur, et le pli des choses de la terre,

Donnez-leur, ô mon Dieu, la résignation,
Toute forte douceur, l’ordre et l’intelligence,
Afin qu’au jour suprême ils gagnent l’indulgence
De l’Agneau formidable en la neuve Sion,

Afin qu’ils puissent dire : ” Au moins nous sûmes croire ”
Et que l’Agneau terrible, ayant tout supputé,
Leur réponde : ” Venez, vous avez mérité,
Pacifiques, ma paix, et douloureux, ma gloire. ”

Paul Verlaine Poésie

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Gérard de Nerval: Le Temps

Gérard de Nerval

(1808-1855)

Le Temps

Ode

I

Le Temps ne surprend pas le sage ;
Mais du Temps le sage se rit,
Car lui seul en connaît l’usage ;
Des plaisirs que Dieu nous offrit,
Il sait embellir l’existence ;
Il sait sourire à l’espérance,
Quand l’espérance lui sourit.

II

Le bonheur n’est pas dans la gloire,
Dans les fers dorés d’une cour,
Dans les transports de la victoire,
Mais dans la lyre et dans l’amour.
Choisissons une jeune amante,
Un luth qui lui plaise et l’enchante ;
Aimons et chantons tour à tour !

III

” Illusions ! vaines images ! ”
Nous dirons les tristes leçons
De ces mortels prétendus sages
Sur qui l’âge étend ses glaçons ; ”
” Le bonheur n’est point sur la terre,
Votre amour n’est qu’une chimère,
Votre lyre n’a que des sons ! ”

IV

Ah ! préférons cette chimère
A leur froide moralité ;
Fuyons leur voix triste et sévère ;
Si le mal est réalité,
Et si le bonheur est un songe,
Fixons les yeux sur le mensonge,
Pour ne pas voir la vérité.

V

Aimons au printemps de la vie,
Afin que d’un noir repentir
L’automne ne soit point suivie ;
Ne cherchons pas dans l’avenir
Le bonheur que Dieu nous dispense ;
Quand nous n’aurons plus l’espérance,
Nous garderons le souvenir.

VI

Jouissons de ce temps rapide
Qui laisse après lui des remords,
Si l’amour, dont l’ardeur nous guide,
N’a d’aussi rapides transports :
Profitons de l’adolescence,
Car la coupe de l’existence
Ne pétille que sur ses bords !

(1824)

 

Gérard de Nerval: Le Temps

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