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La Chanson Du Malaime
Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu’il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte
Je suivis ce mauvais garçon
Qui sifflotait mains dans les poches
Nous semblions entre les maisons
Onde ouverte de la mer Rouge
Lui les Hébreux moi Pharaon
Qui tombent ces vagues de briques
Si tu ne fus pas bien aimée
Je suis le souverain d’Egypte
Sa sœur-épouse son armée
Si tu n’es pas l’amour unique.
Guillaume Apollinaire
(1880 – 1918)
La Chanson Du Malaime
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La Dame
Toc toc Il a fermé sa porte
Les lys du jardin sont flétris
Quel est donc ce mort qu’on emporte
Tu viens de toquer à sa porte
Et trotte trotte
Trotte la petite souris
Guillaume Apollinaire
(1880 – 1918)
La Dame
Alcools – poèmes 1898-1913
Paris : Éditions de la Nouvelle Revue française,
troisième édition, 1920
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The Electronic Literature Organization (ELO) holds its 2018 Conference and Festival, hosted by the Université du Québec à Montréal from 13 to 17 August 2018.
The Conference, the Festival and Exhibits will be held August 13th to 17th in downtown Montréal, Québec, Canada. Mind the Gap! will be bilingual, with both English and French tracks, showcasing Montreal’s important and dynamic local Québécois e-lit/digital arts community and extending a special welcome to e-lit’s global francophonie.
The aim of this conference is to think about e-lit in a digital culture. What is its relationship to current cultural practices and trends?
Two directions are proposed: explorations and interventions. The first direction features e-lit’s exploratory nature, its formal aspects, its use of technology, its renewal of narrative conventions, and at the same time its impact on literary theories and methodologies to renew themselves.
The second direction considers e-lit’s place in the public sphere, its relationship to digital and urban culture, to forms of conservation and presentation, and also to performance.
# more information on website ELO 2018 Mind The Gap!
ELO 2018 Mind The Gap!
13 – 17 August 2018
The Electronic Literature Organization (ELO) announces its 2018 Conference and Festival, hosted by the Université du Québec à Montréal.
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La Jolie Rousse
Me voici devant tous un homme plein de sens
Connaissant la vie et de la mort ce qu’un vivant peut
connaître
Ayant éprouvé les douleurs et les joies de l’amour
Ayant su quelquefois imposer ses idées
Connaissant plusieurs langages
Ayant pas mal voyagé
Ayant vu la guerre dans l’Artillerie et l’Infanterie
Blessé à la tête trépané sous le chloroforme
Ayant perdu ses meilleurs amis dans l’effroyable lutte
Je sais d’ancien et de nouveau autant qu’un homme seul
pourrait des deux savoir
Et sans m’inquiéter aujourd’hui de cette querre
Entre nous et pour nous mes amis
Je juge cette longue querelle de la tradition et de l’invention
De l’Ordre et de l’Aventure
Vous dont la bouche est faite à l’image de celle de Dieu
Bouche qui est l’ordre même
Soyez indulgents quand vous nous comparez
A ceux qui furent la perfection de l’ordre
Nous qui quêtons partout l’aventure
Nous ne sommes pas vos ennemis
Nous voulons vous donner de vastes et étranges domaines
Où le mystère en fleurs s’offre à qui veut le cueillir
Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues
Mille phantasmes impondérables
Auxquels il faut donner de la réalité
Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait
Il y a aussi le temps qu’on peut chasser ou faire revenir
Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières
De l’illimité et de l’avenir
Pitié pour nos erreurs pitié pour nos péchés
Voici que vient l’été la saison violente
Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps
O Soleil c’est le temps de la Raison ardente
Et j’attends
Pour la suivre toujours la forme noble et douce
Qu’elle prend afin que je l’aime seulement
Elle vient et m’attire ainsi qu’un fer l’aimant
Elle a l’aspect charmant
D’une adorable rousse
Ses cheveux sont d’or on dirait
Un bel éclair qui durerait
Ou ces flammes qui se pavanent
Dans les rose-thé qui se fanent
Mais riez riez de moi
Hommes de partout surtout gens d’ici
Car il y a tant de choses que je n’ose vous dire
Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire
Ayez pitié de moi.
Guillaume Apollinaire
(1880 – 1918)
La Jolie Rousse
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Hôtels
La chambre est veuve
Chacun pour soi
Présence neuve
On paye au mois
Le patron doute
Payera-t-on
Je tourne en route
Comme un toton
Le bruit des fiacres
Mon voisin laid
Qui fume un âcre
Tabac anglais
Ô La Vallière
Qui boite et rit
De mes prières
Table de nuit
Et tous ensemble
Dans cet hôtel
Savons la langue
Comme à Babel
Fermons nos portes
À double tour
Chacun apporte
Son seul amour
Guillaume Apollinaire
(1880 – 1918)
Hôtels
Alcools – poèmes 1898-1913
Paris : Éditions de la Nouvelle Revue française,
troisième édition, 1920
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Mon Lou je veux te reparler
Mon Lou je veux te reparler maintenant de l’Amour
Il monte dans mon cœur comme le soleil sur le jour
Et soleil il agite ses rayons comme des fouets
Pour activer nos âmes et les lier
Mon amour c’est seulement ton bonheur
Et ton bonheur c’est seulement ma volonté
Ton amour doit être passionné de douleur
Ma volonté se confond avec ton désir et ta beauté
Ah ! Ah ! te revoilà devant moi toute nue
Captive adorée toi la dernière venue
Tes seins ont le goût pâle des kakis et des figues de Barbarie
Hanches fruits confits je les aime maa chérie
L’écume de la mer dont naquit la déesse
Évoque celle-là qui naît de ma caresse
Si tu marches Splendeur tes yeux ont le luisant
D’un sabre au doux regard prêt à se teindre de sang
Si tu te couches Douceur tu deviens mon orgie
Et le mets savoureux de notre liturgie
Si tu te courbes Ardeur comme une flamme au vent
Des atteintes du feu jamais rien n’est décevant
Je flambe dans ta flamme et suis de ton amour
Le phénix qui se meurt et renaît chaque jour
Chaque jour
Mon amour
Va vers toi ma chérie
Comme un tramway
Il grince et crie
Sur les rails où je vais
La nuit m’envoie ses violettes
Reçois-les car je te les jette
Le soleil est mort doucement
Comme est mort l’ancien roman
De nos fausses amours passées
Les violettes sont tressées
Si d’or te couronnait le jour
La nuit t’enguirlande à son tour
Guillaume Apollinaire
(1880 – 1918)
Poèmes à Lou
Mon Lou je veux te reparler
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C’est l’hiver
C’est l’hiver et déjà j’ai revu des bourgeons
Aux figuiers dans les clos Mon amour nous bougeons
Vers la paix ce printemps de la guerre où nous sommes
Nous sommes bien Là-bas entends le cri des hommes
Un marin japonais se gratte l’œil gauche avec l’orteil droit
Sur le chemin de l’exil voici des fils de rois
Mon cœur tourne autour de toi comme un kolo où dansent quelques
jeunes soldats serbes auprès d’une pucelle endormie
Le fantassin blond fait la chasse aux morpions sous la pluie
Un belge interné dans les Pays-Bas lit un journal où il est question de moi
Sur la digue une reine regarde le champ de bataille avec effroi
L’ambulancier ferme les yeux devant l’horrible blessure
Le sonneur voit le beffroi tomber comme une poire trop mûre
Le capitaine anglais dont le vaisseau coule tire une dernière pipe d’opium
Ils crient Cri vers le printemps de paix qui va venir
Entends le cri des hommes
Mais mon cri va vers toi mon Lou tu es ma paix et mon printemps
Tu es ma Lou chérie le bonheur que j’attends
C’est pour notre bonheur que je me prépare à la mort
C’est pour notre bonheur que dans la vie j’espère encore
C’est pour notre bonheur que luttent les armées
Que l’on pointe au miroir sur l’infanterie décimée
Que passent les obus comme des étoiles filantes
Que vont les prisonniers en troupes dolentes
Et que mon cœur ne bat que pour toi ma chérie
Mon amour ô mon Loup mon art et mon artillerie
Guillaume Apollinaire
(1880 – 1918)
Poèmes à Lou
C’est l’hiver
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Guido Gezelle
Plant
fontein
scheut die schiet
straal die spat
tempeest over alle diepten
storm over alle vlakten
wilde rozelaars waaien
stemmen van elzekoningen bloot
Diepste verte
verste diepte
bloemekelk die schokt in de kelk
van bei’ mijn palmen
en lief als de madelief
Als de klaproos rood
o wilde papaver mijn
Paul van Ostaijen
(1896 – 1928)
Guido Gezelle
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Ernst Jandl (1925 – 2000) was een Oostenrijkse schrijver, dichter en vertaler. Hij maakte vooral naam met zijn experimentele lyriek.
# meer over zijn werk op website ernstjandl.com
Met de bundel Idyllen (1989), waaruit 33 gedichten werden vertaald door Erik de Smedt, rekent Jandl af met al wat er expliciet en impliciet van poëzie wordt verwacht, ook van die van hem.
ernst jandl
poëzieklysma
2017
vertaling: erik de smedt
oplage: 300
48 pagina’s
isbn 978 90 78627 38 8
€ 19,95
Uitgeverij Vleugels
van ’t hoffstraat 27
2665 jl bleiswijk
t 06 30 49 77 49
www.uitgeverijvleugels.nl
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Apollinaire
Le douanier Rousseau
Tu te souviens, Rousseau, du paysage astèque,
Des forêts où poussaient la mangue et l’ananas,
Des singes répandant tout le sang des pastèques
Et du blond empereur qu’on fusilla là-bas.
Les tableaux que tu peins, tu les vis au Mexique,
Un soleil rouge ornait le front des bananiers,
Et valeureux soldat, tu troquas ta tunique,
Contre le dolman bleu des braves douaniers.
Le malheur s’acharna sur ta progéniture
Tu perdis tes enfants et tes femmes aussi
Et te remarias avecque la peinture
Pour faire tes tableaux, enfants de ton esprit.
Nous sommes réunis pour célébrer ta gloire,
Ces vins qu’en ton honneur nous verse Picasso,
Buvons-les donc, puisque c’est l’heure de les boire
En criant tous en chœur : « Vive ! vive Rousseau ! »
O peintre glorieux de l’alme République
Ton nom est le drapeau des fiers Indépendants
Et dans le marbre blanc, issu du Pentélique,
On sculptera ta face, orgueil de notre temps.
Or sus ! que l’on se lève et qu’on choque les verres
Et que renaisse ici la française gaîté ;
Arrière noirs soucis, fuyez ô fronts sévères,
Je bois à mon Rousseau, je bois à sa santé !
Guillaume Apollinaire
(1880 – 1918)
Le douanier Rousseau
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Sérgio Monteiro de Almeida
Poema visual: Presentation 5A (from the kaleidoscope series)
Sérgio Monteiro de Almeida, Curitiba, Brazil (1964).
Intermedia visual poet and conceptual artist
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Aan Cendrars
Man loopt straat
luide stem tussen huizen
hij roept
klinkt klinker klaar
Blaise Blaise BLAIS –
se
gij zijt het
Cendrars
Paul van Ostaijen
(1896 – 1928)
Aan Cendrars
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