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Clément Pansaers
(1885-1922)
L’APOLOGIE DE LA PARESSE 1917
Chapitre V
KEMP=MAG POETRY MAGAZINE
More in: Pansaers, Clément
A r t h u r C r a v a n
(1887-1918)
H I E !
Quelle âme se disputera mon corps?
J’entends la musique:
Serai-je entraîné?
J’aime tellement la danse
Et les folies physiques
Que je sens avec évidence
Que, si j’avais été jeune fille,
J’eusse mal tourné.
Mais, depuis que me voilà plongé
Dans la lecture de cet illustré,
Je jurerais n’avoir vu de ma vie
D’aussi féeriques photographies:
L’océan paresseux berçant les cheminées,
Je vois dans le port, sur le pont des vapeurs,
Parmi des marchandises indéterminées,
Les matelots se mêler aux chauffeurs;
Des corps polis comme des machines,
Mille objets de la Chine,
Les modes et les inventions;
Puis prêts à traverser la ville,
Dans la douceur des automobiles,
Les poètes et les boxeurs.
Ce soir, quelle est ma méprise,
Qu’avec tant de tristesse,
Tout me semble beau?
L’argent qui est réel,
La paix, les vastes entreprises,
Les autobus et les tombeaux;
Les champs, le sport, les maîtresses,
Jusqu’à la vie inimitable des hôtels.
Je voudrais être à vienne et à Calcutta,
Prendre tous les trains et tous les navires,
Forniquer toutes les femmes et bâfrer tous les plats.
Mondain, chimiste, putain, ivrogne, musicien, ouvrier, peintre, acrobate, acteur;
Vieillard, enfant, escroc, voyou, ange et noceur;
Millionnaire, bourgeois, cactus, girafe ou corbeau;
Lâche, héros, nègre, singe, Don Juan, souteneur, lord, paysan, chasseur, industriel,
Faune et flore:
Je suis toutes les choses, tous les hommes et tous les animaux!
Que faire?
Essayons du grand air,
Peut-être y pourrai-je quitter
Ma funeste pluralité!
Et tandis que la lune,
Par delà les marronniers,
Attelle ses lévriers,
Et, qu’ainsi qu’en un kaléidoscope,
Mes abstractions
Elaborent les variations
Des accords
De mon corps,
Que mes doigts collés
Au délice de mes clés
Absorbent de fraîches syncopes,
Sous des motions immortelles
Vibrent mes bretelles;
Et, piéton idéal
Du Palais-Royal,
Je m’enivre avec candeur
Même des mauvaises odeurs.
Plein d’un mélange
D’éléphant et d’ange,
Mon lecteur, je balade sous la lune
Ta future infortune,
Armée de tant d’algèbre,
Que, sans désirs sensuels,
J’entrevois, fumoir du baiser,
Con, pipe, eau, Afrique et repos funèbre,
Derrière les stores apaisés,
Le calme des bordels.
Du baume, ô ma raison!
Tout Paris est atroce et je hais ma maison.
Déjà les cafés sont noirs.
Il me reste, ô mes hystéries!
Que les claires écuries
Des urinoirs.
Je ne puis plus rester dehors.
Voici ton lit; sois bête et dors.
Mais, dernier des locataires,
Qui se gratte tristement les pieds,
Et, bien que tombant à moitié,
Si j’entendais sur la terre
Retentir les locomotives,
Que mes âmes pourtant redeviendraient attentives!
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Clément Pansaers
(1885-1922)
L’APOLOGIE DE LA PARESSE 1917
Chapitre IV
KEMP=MAG POETRY MAGAZINE
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Clément Pansaers
(1885-1922)
L’APOLOGIE DE LA PARESSE 1917
Chapitre III
KEMP=MAG POETRY MAGAZINE
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Clément Pansaers
(1885-1922)
L’APOLOGIE DE LA PARESSE
1917
Chapitre II
KEMP=MAG POETRY MAGAZINE
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Clément Pansaers
(1885-1922)
L’APOLOGIE DE LA PARESSE
1917
Chapitre I
KEMP=MAG POETRY MAGAZINE
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CLÉMENT PANSAERS
D A D A s o u l è v e T O U T
Clément Pansaers (1885-1922)
DADA soulève TOUT
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Guillaume Apollinaire
(1880-1918)
Rhénane d’automne
A Toussaint-Luca
Les enfants des morts vont jouer
Dans le cimetière
Martin Gertrude Hans et Henri
Nul coq n’a chanté aujourd’hui
Kikiriki
Les vieilles femmes
Tout en pleurant cheminent
Et les bons ânes
Braillent hi han et se mettent à brouter les fleurs
Des couronnes mortuaires
C’est le jour des morts et de toutes leurs âmes
Les enfants et les vieilles femmes
Allument des bougies et des cierges
Sur chaque tombe catholique
Les voiles des vieilles
Les nuages du ciel
Sont comme des barbes de biques
L’ait tremble de flammes et de prières
Le cimetière est un beau jardin
Plein de saules gris et de romarins
Il vous vient souvent des amis qu’on enterre
ah! que vous êtes bien dans le beau cimetière
Vous mendiants morts saouls de bière
Vous les aveugles comme le destin
Et vous petits enfants morts en prière
Ah! que vous êtes bien dans le beau cimetière
Vous bourgmestres vous bateliers
Et vous conseillers de régence
Vous aussi tziganes sans papiers
La vie vous pourrit dans la panse
La croix vous pousse entre les pieds
Le vent du Rhin ulule avec tous les hibous
Il éteint les cierges que toujours les enfants rallument
Et les feuilles mortes
Viennent couvrir les morts
Des enfants morts parlent parfois avec leur mère
Et des mortes parfois voudraient bien revenir
Oh! je ne veux pas que tu sortes
L’automne est plein de mains coupées
Non non ce sont des feuilles mortes
Ce sont les mains des chères mortes
Ce sont tes mains coupées
Nous avons tant pleuré aujourd’hui
Avec ces morts leurs enfants et les vieilles femmes
Sous le ciel sans soleil
Au cimetière plein de flammes
Puis dans le vent nous nous en retournâmes
A nos pieds roulaient des châtaignes
Dont les bogues étaient
Comme le coeur blessé de la madone
Dont on doute si elle eut la peau
Couleur des châtaignes d’automne
Guillaume Apollinaire poème: Rhénane d’automne
KEMPIS MAG poetry magazine
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Museum of Lost Concepts
Disclosure 21-25 (1968-2008)
© Monica Richter
kemp=mag poetry magazine
More in: *Concrete + Visual Poetry P-T, Conceptual writing, FLUXUS LEGACY, Monica Richter, Richter, Monica, Visual & Concrete Poetry
22 februari 2009
officiële inhuldiging gedenkplaat
Paul van Ostaijen
aan zijn geboortehuis
Lange Leemstraat 53
Antwerpen
OPPERVLAKKIGE CHARLESTON
Als je van het meisje van Milwaukee houdt
van het meisje houdt
van het meisje van Milwaukee houdt
– van de nacht vallen de sterren veel
en blijven aan de huizen hangen
Batschari Zigaretten Batschari Zigaretten
Sarotti ist so süsz und schön –
Als je van het meisje van Milwaukee houdt
schaak ze in een ford schaak ze in een ford
de vader die is dominee
de broer die woont te Chicago
in Oklahoma woont de olieoom
en je sienjaal een saksofoon
schaak ze in een ford schaak ze in een ford
de negers hebben dikke lippen
de negers hebben dikke rode lippen
Je voert je bruid naar Texas heen
in Texas woont een dominee
in Texas woont een goeie dominee
en je sienjaal een saksofoon
in Texas woont een dominee
Je voert je bruid naar Texas heen
Je stuurt een telegram naar Chicago
de nacht is klaar
en morgen ben-je miljoenair
dan vin-je de methode
de maan als lichtreklaam
Als je van het meisje van Milwaukee houdt
schaak ze in een ford – rem niet rem niet –
Je voert je bruid naar Texas heen
de negers hebben dikke lippen
de negers hebben dikke rode lippen
en alle dominee’s zijn goed
Als je van het meisje van Milwaukee houdt
van haar houdt
ram rem de trem
ram rem
Paul van Ostaijen
(1896-1928)
fleursdumal.nl magazine
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Monica Richter poetry
The final moment
allen g. 1969
fleursdumal.nl magazine – magazine for art & literature
More in: Monica Richter, Monica Richter, Richter, Monica
Monica Richter (1948)
poetry:Jules V.
kemp=mag poetry magazine
More in: Archive Q-R, Monica Richter, Richter, Monica
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