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A l o y s i u s B e r t r a n d
(1807-1841)
3 P o è m e s
A M. Charles Nodier
L’homme est un balancier qui frappe une monnaie à son
coin. La quadruple porte l’empreinte de l’empereur,
la médaille du pape, le jeton du fou.
Je marque mon jeton à ce jeu de la vie où nous perdons
coup sur coup et où le diable, pour en finir, râfle
joueurs, dés et tapis vert.
L’empereur dicte des ordres à ses capitaines, le pape
adresse des bulles à la chrétienté, et le fou écrit un
livre.
Mon livre, le voilà tel que je l’ai fait et tel qu’on
doit le lire, avant que les commentateurs ne l’obscur-
cissent de leurs éclaircissements.
Mais ce ne sont point ces pages souffreteuses, humble
labeur ignoré des jours présents, qui ajouteront quelque
lustre à la renommée poétique des jours passés.
Et l’églantine du ménestrel sera fanée que fleurira
toujours la giroflée, chaque printemps, aux gothiques
fenêtres des châteaux et des monastères.
A M. David, statuaire
Non, Dieu, éclair qui flamboie dans le triangle symbolique,
n’est point le chiffre tracé sur les lèvres de la sagesse
humaine !
Non, l’amour, sentiment naïf et chaste qui se voile de
pudeur et de fierté au sanctuaire du coeur, n’est point
cette tendresse cavalière qui répand les larmes de la
coquetterie par les yeux du masque de l’innocence !
Non, la gloire, noblesse dont les armoiries ne se vendirent
jamais, n’est pas la savonnette à vilain qui s’achète, au
prix du tarif, dans la boutique d’un journaliste !
Et j’ai prié, et j’ai aimé, et j’ai chanté, poète pauvre
et souffrant ! Et c’est en vain que mon coeur déborde de
foi, d’amour et de génie !
C’est que je naquis aiglon avorté ! L’oeuf de mes des-
tinées, que n’ont point couvé les chaudes ailes de la
prospérité, est aussi creux, aussi vide que la noix dorée
de l’Égyptien.
Ah ! l’homme, dis-le-moi, si tu le sais, l’homme, frêle
jouet, gambadant suspendu aux fils des passions ; ne
serait-il qu’un pantin qu’use la vie et que brise la mort ?
A M. Victor Hugo
Le livre mignard de tes vers, dans cent ans comme
aujourd’hui, sera le bien choyé des châtelaines, des
damoiseaux et des ménestrels, florilège de chevalerie,
Décaméron d’amour qui charmera les nobles oisivetés
des manoirs.
Mais le petit livre que je te dédie, aura subi le sort
de tout ce qui meurt, après avoir, une matinée peut-
être, amusé la cour et la ville qui s’amusent de peu de
chose.
Alors, qu’un bibliophile s’avise d’exhumer cette oeuvre
moisie et vermoulue, il y lira à la première page ton nom
illustre qui n’aura point sauvé le mien de l’oubli.
Sa curiosité délivrera le frêle essaim de mes esprits
qu’auront emprisonnés si longtemps des fermaux de
vermeil dans une geôle de parchemin.
Et ce sera pour lui une trouvaille non moins précieuse
que l’est pour nous celle de quelque légende en lettres
gothiques, écussonnée d’une licorne ou de deux cigognes.
Aloysius Bertrand poetry
k e m p i s p o e t r y m a g a z i n e
More in: Bertrand, Aloysius
William Wordsworth
(1770-1850)
Among all lovely things my Love had been
Among all lovely things my Love had been;
Had noted well the stars, all flowers that grew
About her home; but she had never seen
A Glow-worm, never one, and this I knew.
While riding near her home one stormy night
A single Glow-worm did I chance to espy;
I gave a fervent welcome to the sight,
And from my Horse I leapt; great joy had I.
Upon a leaf the Glow-worm did I lay,
To bear it with me through the stormy night:
And, as before, it shone without dismay;
Albeit putting forth a fainter light.
When to the Dwelling of my Love I came,
I went into the Orchard quietly;
And left the Glow-worm, blessing it by name,
Laid safely by itself, beneath a Tree.
The whole next day, I hoped, and hoped with fear;
At night the Glow-worm shone beneath the Tree:
I led my Lucy to the spot, "Look here!"
Oh! joy it was for her, and joy for me!
William Wordsworth poetry
kempis poetry magazine
More in: Wordsworth, William
James Joyce
(1882-1941)
The Ballad of Persse O’Reilly
Have you heard of one Humpty Dumpty
How he fell with a roll and a rumble
And curled up like Lord Olofa Crumple
By the butt of the Magazine Wall,
(Chorus) Of the Magazine Wall,
Hump, helmet and all?
He was one time our King of the Castle
Now he’s kicked about like a rotten old parsnip.
And from Green street he’ll be sent by order of His Worship
To the penal jail of Mountjoy
(Chorus) To the jail of Mountjoy!
Jail him and joy.
He was fafafather of all schemes for to bother us
Slow coaches and immaculate contraceptives for the populace,
Mare’s milk for the sick, seven dry Sundays a week,
Openair love and religion’s reform,
(Chorus) And religious reform,
Hideous in form.
Arrah, why, says you, couldn’t he manage it?
I’ll go bail, my fine dairyman darling,
Like the bumping bull of the Cassidys
All your butter is in your horns.
(Chorus) His butter is in his horns.
Butter his horns!
(Repeat) Hurrah there, Hosty, frosty Hosty, change that shirt
on ye,
Rhyme the rann, the king of all ranns!
Balbaccio, balbuccio!
We had chaw chaw chops, chairs, chewing gum, the chicken-pox
and china chambers
Universally provided by this soffsoaping salesman.
Small wonder He’ll Cheat E’erawan our local lads nicknamed him.
When Chimpden first took the floor
(Chorus) With his bucketshop store
Down Bargainweg, Lower.
So snug he was in his hotel premises sumptuous
But soon we’ll bonfire all his trash, tricks and trumpery
And ’tis short till sheriff Clancy’ll be winding up his unlimited
company
With the bailiff’s bom at the door,
(Chorus) Bimbam at the door.
Then he’ll bum no more.
Sweet bad luck on the waves washed to our island
The hooker of that hammerfast viking
And Gall’s curse on the day when Eblana bay
Saw his black and tan man-o’-war.
(Chorus) Saw his man-o’-war
On the harbour bar.
Where from? roars Poolbeg. Cookingha’pence, he bawls
Donnez-moi scampitle, wick an wipin’fampiny
Fingal Mac Oscar Onesine Bargearse Boniface
Thok’s min gammelhole Norveegickers moniker
Og as ay are at gammelhore Norveegickers cod.
(Chorus) A Norwegian camel old cod.
He is, begod.
Lift it, Hosty, lift it, ye devil, ye! up with the rann,
the rhyming rann!
It was during some fresh water garden pumping
Or, according to the Nursing Mirror, while admiring the monkeys
That our heavyweight heathen Humpharey
Made bold a maid to woo
(Chorus) Woohoo, what’ll she doo!
The general lost her maidenloo!
He ought to blush for himself, the old hayheaded philosopher,
For to go and shove himself that way on top of her.
Begob, he’s the crux of the catalogue
Of our antediluvial zoo,
(Chorus) Messrs Billing and Coo.
Noah’s larks, good as noo.
He was joulting by Wellinton’s monument
Our rotorious hippopopotamuns
When some bugger let down the backtrap of the omnibus
And he caught his death of fusiliers,
(Chorus) With his rent in his rears.
Give him six years.
‘Tis sore pity for his innocent poor children
But look out for his missus legitimate!
When that frew gets a grip of old Earwicker
Won’t there be earwigs on the green?
(Chorus) Big earwigs on the green,
The largest ever you seen.
Suffoclose! Shikespower! Seudodanto! Anonymoses!
Then we’ll have a free trade Gael’s band and mass meeting
For to sod him the brave son of Scandiknavery.
And we’ll bury him down in Oxmanstown
Along with the devil and the Danes,
(Chorus) With the deaf and dumb Danes,
And all their remains.
And not all the king’s men nor his horses
Will resurrect his corpus
For there’s no true spell in Connacht or hell
(bis) That’s able to raise a Cain.
James Joyce poetry
kempis poetry magazine
More in: Joyce, James
Paul Verlaine
(1844-1896)
Trois Poèmes
A Charles Baudelaire
Je ne t’ai pas connu, je ne t’ai pas aimé,
Je ne te connais point et je t’aime encor moins :
Je me chargerais mal de ton nom diffamé,
Et si j’ai quelque droit d’être entre tes témoins,
C’est que, d’abord, et c’est qu’ailleurs, vers les Pieds joints
D’abord par les clous froids, puis par l’élan pâmé
Des femmes de péché – desquelles ô tant oints,
Tant baisés, chrême fol et baiser affamé ! –
Tu tombas, tu prias, comme moi, comme toutes
Les âmes que la faim et la soif sur les routes
Poussaient belles d’espoir au Calvaire touché !
– Calvaire juste et vrai, Calvaire où, donc, ces doutes,
Ci, çà, grimaces, art, pleurent de leurs déroutes.
Hein ? mourir simplement, nous, hommes de péché.
Child wife
Vous n’avez rien compris à ma simplicité,
Rien, ô ma pauvre enfant !
Et c’est avec un front éventé, dépité
Que vous fuyez devant.
Vos yeux qui ne devaient refléter que douceur,
Pauvre cher bleu miroir
Ont pris un ton de fiel, ô lamentable soeur,
Qui nous fait mal à voir.
Et vous gesticulez avec vos petits bras
Comme un héros méchant,
En poussant d’aigres cris poitrinaires, hélas !
Vous qui n’étiez que chant !
Car vous avez eu peur de l’orage et du coeur
Qui grondait et sifflait,
Et vous bêlâtes vers votre mère – ô douleur ! –
Comme un triste agnelet.
Et vous n’aurez pas su la lumière et l’honneur
D’un amour brave et fort,
Joyeux dans le malheur, grave dans le bonheur,
Jeune jusqu’à la mort !
Lamento
La ville dresse ses hauts toits
Aux mille dentelures folles.
Un bruit de joyeuses paroles.
Monte au ciel, rassurante voix.
– Que me fait cette gaieté vile
De la ville !
Quelle paix vaste règne aux champs !
L’oiseau chante dans le grand chêne,
Les midis font blanche la plaine
Que dorent les soleils couchants.
– Peu m’importe ta gloire pure,
Ô nature !
Avec les signes de ses flots,
Avec sa plainte solennelle,
La mer immense nous appelle,
Nous tous, rêveurs et matelots.
– Qu’est-ce que tu me veux encore,
Mer sonore ?
– Ah ! ni les flots des Océans,
Ni les campagnes et leur ombre,
Ni les cités aux bruits sans nombre,
Qu’édifièrent des géants,
Rien ne réveillera ma mie
Tant endormie.
Paul Verlaine: Trois Poèmes
KEMP=MAG – kempis poetry magazine
More in: Verlaine, Paul
Robert Browning
(1812-1889)
Meeting at Night
The gray sea and the long black land;
And the yellow half-moon large and low;
And the startled little waves that leap
In fiery ringlets from their sleep,
As I gain the cove with pushing prow,
And quench its speed i’ the slushy sand.
Then a mile of warm sea-scented beach;
Three fields to cross till a farm appears;
A tap at the pane, the quick sharp scratch
And blue spurt of a lighted match,
And a voice less loud, through its joys and fears,
Than the two hearts beating each to each!
Parting at Morning
Round the cape of a sudden came the sea,
And the sun looked over the mountain’s rim;
And straight was a path of gold for him,
And the need of a world of men for me.
My Star
All that I know
Of a certain star
Is, it can throw
(Like the angled spar)
Now a dart of red,
Now a dart of blue;
Till my friends have said
They would fain see, too,
My star that dartles the red and the blue!
Then it stops like a bird; like a flower, hangs furled:
They must solace themselves with the Saturn above it.
What matter to me if their star is a world?
Mine has opened its soul to me; therefore I love it.
Robert Browning poetry
kempis poetry magazine
More in: Browning, Robert
Georg Trakl
(1887-1914)
Dichtungen und Briefe
Verlassenheit
Nichts unterbricht mehr das Schweigen der Verlassenheit. Über den dunklen, uralten Gipfeln der Bäume ziehn die Wolken hin und spiegeln sich in den grünlich-blauen Wassern des Teiches, der abgründlich scheint. Und unbeweglich, wie in trauervolle Ergebenheit versunken, ruht die Oberfläche – tagein, tagaus.
Inmitten des schweigsamen Teiches ragt das Schloß zu den Wolken empor mit spitzen, zerschlissenen Türmen und Dächern. Unkraut wuchert über die schwarzen, geborstenen Mauern, und an den runden, blinden Fenstern prallt das Sonnenlicht ab. In den düsteren, dunklen Höfen fliegen Tauben umher und suchen sich in den Ritzen des Gemäuers ein Versteck.
Sie scheinen immer etwas zu befürchten, denn sie fliegen scheu und hastend an den Fenstern hin. Drunten im Hof plätschert die Fontäne leise und fein. Aus bronzener Brunnenschale trinken dann und wann die dürstenden Tauben.
Durch die schmalen, verstaubten Gänge des Schlosses streift manchmal ein dumpfer Fieberhauch, daß die Fledermäuse erschreckt aufflattern. Sonst stört nichts die tiefe Ruhe.
Die Gemächer aber sind schwarz verstaubt! Hoch und kahl und frostig und voll erstorbener Gegenstände. Durch die blinden Fenster kommt bisweilen ein kleiner, winziger Schein, den das Dunkel wieder aufsaugt. Hier ist die Vergangenheit gestorben.
Hier ist sie eines Tages erstarrt in einer einzigen, verzerrten Rose. An ihrer Wesenlosigkeit geht die Zeit achtlos vorüber.
Und alles durchdringt das Schweigen der Verlassenheit.
Niemand vermag mehr in den Park einzudringen. Die Äste der Bäume halten sich tausendfach umschlungen, der ganze Park ist nur mehr ein einziges, gigantisches Lebewesen.
Und ewige Nacht lastet unter dem riesigen Blätterdach. Und tiefes Schweigen! Und die Luft ist durchtränkt von Vermoderungsdünsten!
Manchmal aber erwacht der Park aus schweren Träumen. Dann strömt er ein Erinnern aus an kühle Sternennächte, an tief verborgene heimliche Stellen, da er fiebernde Küsse und Umarmungen belauschte, an Sommernächte, voll glühender Pracht und Herrlichkeit, da der Mond wirre Bilder auf den schwarzen Grund zauberte, an Menschen, die zierlich galant voll rhythmischer Bewegungen unter seinem Blätterdache dahinwandelten, die sich süße, verrückte Worte zuraunten, mit feinem verheißenden Lächeln.
Und dann versinkt der Park wieder in seinen Todesschlaf.
Auf den Wassern wiegen sich die Schatten von Blutbuchen und Tannen und aus der Tiefe des Teiches kommt ein dumpfes, trauriges Murmeln.
Schwäne ziehen durch die glänzenden Fluten, langsam, unbeweglich, starr ihre schlanken Hälse emporrichtend. Sie ziehen dahin! Rund um das erstorbene Schloß! Tagein, tagaus!
Bleiche Lilien stehen am Rande des Teiches mitten unter grellfarbigen Gräsern. Und ihre Schatten im Wasser sind bleicher als sie selbst.
Und wenn die einen dahinsterben, kommen andere aus der Tiefe. Und sie sind wie kleine, tote Frauenhände.
Große Fische umschwimmen neugierig, mit starren, glasigen Augen die bleichen Blumen, und tauchen dann wieder in die Tiefe – lautlos!
Und alles durchdringt das Schweigen der Verlassenheit.
Und droben in einem rissigen Turmgemach sitzt der Graf. Tagein, tagaus.
Er sieht den Wolken nach, die über den Gipfeln der Bäume hinziehen, leuchtend und rein. Er sieht es gern, wenn die Sonne in den Wolken glüht, am Abend, da sie untersinkt. Er horcht auf die Geräusche in den Höhen: auf den Schrei eines Vogels, der am Turm vorbeifliegt oder auf das tönende Brausen des Windes, wenn er das Schloß umfegt.
Er sieht wie der Park schläft, dumpf und schwer, und sieht die Schwäne durch die glitzernden Fluten ziehn – die das Schloß umschwimmen. Tagein! Tagaus!
Und die Wasser schimmern grünlich-blau. In den Wassern aber spiegeln sich die Wolken, die über das Schloß hinziehen; und ihre Schatten in den Fluten leuchten strahlend und rein, wie sie selbst. Die Wasserlilien winken ihm zu, wie kleine, tote Frauenhände, und wiegen sich nach den leisen Tönen des Windes, traurig träumerisch.
Auf alles, was ihn da sterbend umgibt, blickt der arme Graf, wie ein kleines, irres Kind, über dem ein Verhängnis steht, und das nicht mehr Kraft hat, zu leben, das dahinschwindet, gleich einem Vormittagsschatten.
Er horcht nur mehr auf die kleine, traurige Melodie seiner Seele: Vergangenheit!
Wenn es Abend wird, zündet er seine alte, verrußte Lampe an und liest in mächtigen, vergilbten Büchern von der Vergangenheit Größe und Herrlichkeit.
Er liest mit fieberndem, tönendem Herzen, bis die Gegenwart, der er nicht angehört, versinkt. Und die Schatten der Vergangenheit steigen herauf – riesengroß. Und er lebt das Leben, das herrlich schöne Leben seiner Väter.
In Nächten, da der Sturm um den Turm jagt, daß die Mauern in ihren Grundfesten dröhnen und die Vögel angstvoll vor seinem Fenster kreischen, überkommt den Grafen eine namenlose Traurigkeit.
Auf seiner jahrhundertalten, müden Seele lastet das Verhängnis. Und er drückt das Gesicht an das Fenster und sieht in die Nacht hinaus. Und da erscheint ihm alles riesengroß traumhaft, gespensterlich! Und schrecklich. Durch das Schloß hört er den Sturm rasen, als wollte er alles Tote hinausfegen und in Lüfte zerstreuen.
Doch wenn das verworrene Trugbild der Nacht dahinsinkt wie ein heraufbeschworener Schatten – durchdringt alles wieder das Schweigen der Verlassenheit.
Georg Trakl: Dichtungen und Briefe
kempis poetry magazine
More in: Trakl, Georg
W i l l e m B i l d e r d i j k
(1756-1831)
Nagedachtenis van mijn’ Zoontjen Ursinus,
door een heimlijk ingegeven slaapmiddel
omgebracht
Ecce lacertis
Viscera nostra tenens animamque aveltitur infans.
Schoon stem en cyther zweeg, nog daalt ge, ô dierbaar Wichtjen,
Niet onvereerd in ’t graf, geheiligd door uw’ naam.
Die enkle naam is meer dan ’t sierlijkst lijkgestichtjen,
Dan ’t sleepend rouwgebaar van duizend Dichters saam
Ach! hadt ge in ’s levens bloei hem waardig mogen dragen,
Hoe heerlijk had mijn stam in beî mijn Zoon herbloeid!
Reeds vonkte u ’t roemrijk bloed van uw beroemde Magen
In ’t schittrend oogjen uit, van zeldzam vuur doorgloeid.
Dan, anders was de wil van ’t heilig Alvermogen!
Hy doemde de aard ten prooi’ aan ’t onrecht, aan ’t geweld.
Wat zoudt ge op eene aard — ? Van d’afgrond aangespogen
Verwelken onder ’t leed, dat Oudren deugd vergeldt ? —
Neen, de Almacht wilde u nooit uw leven doen beschreien :
Een lachjen, de onschuld waard van Edens paradijs,
Bestempelde u reeds vroeg voor ’s Hemels Englenreien:
En strekte op ’t lief gelaat uw roeping tot bewijs.
Welaan aan, dierbre telg, my niet van ’t hart te scheuren,
Dan bloedende aan een wond die nimmer heeling duldt:
Ik derf u! ’k voel dien slag; maar ’k zal hem niet betreuren!
Eén oogenblik op de aard heeft al uw leed vervuld.
Een oogenblik — ? De moord, met Godvergeten handen,
Verraste u in uw wieg — en ik — ik ben getroost?
Een doodlijk moordvenijn verscheurde uw ingewanden —
En ik — ik leve en zwijg by mijn mishandeld kroost? —
ô God, Gy zaagt me op ’t punt… Gy hebt mijn’ arm weêrhouen
Gy spraakt —: de nevel vlood, ik zag uw raadsbesluit,
Aanbidlijk, wijs, en goed : — en, zalig in ’t aanschouwen,
Verloochende ik de wraak, en loofde U in mijn spruit.
Ja, ’k offerde. U dit kind, blijmoedig, zonder weenen!
Ach, neem de rest van ’t bloed dat door mijne aadren vloeit
Maar wil, weldadig God! my deze beê verleenen:
Geef, dat me in ’t oovrig kroost een waardig Nakroost bloeit!
’s Gravenhage 1794
Willem Bilderdijk gedichten
k e m p i s p o e t r y m a g a z i n e
More in: Bilderdijk, Willem
Anne Brontë
(1820-1849)
Stanzas
Oh, weep not, love! each tear that springs
In those dear eyes of thine,
To me a keener suffering brings
Than if they flowed from mine.
And do not droop! however drear
The fate awaiting thee;
For MY sake combat pain and care,
And cherish life for me!
I do not fear thy love will fail;
Thy faith is true, I know;
But, oh, my love! thy strength is frail
For such a life of woe.
Were ‘t not for this, I well could trace
(Though banished long from thee)
Life’s rugged path, and boldly face
The storms that threaten me.
Fear not for me–I’ve steeled my mind
Sorrow and strife to greet;
Joy with my love I leave behind,
Care with my friends I meet.
A mother’s sad reproachful eye,
A father’s scowling brow–
But he may frown and she may sigh:
I will not break my vow!
I love my mother, I revere
My sire, but fear not me–
Believe that Death alone can tear
This faithful heart from thee.
If this be all
O God! if this indeed be all
That Life can show to me;
If on my aching brow may fall
No freshening dew from Thee;
If with no brighter light than this
The lamp of hope may glow,
And I may only dream of bliss,
And wake to weary woe;
If friendship’s solace must decay,
When other joys are gone,
And love must keep so far away,
While I go wandering on,–
Wandering and toiling without gain,
The slave of others’ will,
With constant care, and frequent pain,
Despised, forgotten still;
Grieving to look on vice and sin,
Yet powerless to quell
The silent current from within,
The outward torrent’s swell
While all the good I would impart,
The feelings I would share,
Are driven backward to my heart,
And turned to wormwood there;
If clouds must EVER keep from sight
The glories of the Sun,
And I must suffer Winter’s blight,
Ere Summer is begun;
If Life must be so full of care,
Then call me soon to thee;
Or give me strength enough to bear
My load of misery.
Home
How brightly glistening in the sun
The woodland ivy plays!
While yonder beeches from their barks
Reflect his silver rays.
That sun surveys a lovely scene
From softly smiling skies;
And wildly through unnumbered trees
The wind of winter sighs:
Now loud, it thunders o’er my head,
And now in distance dies.
But give me back my barren hills
Where colder breezes rise;
Where scarce the scattered, stunted trees
Can yield an answering swell,
But where a wilderness of heath
Returns the sound as well.
For yonder garden, fair and wide,
With groves of evergreen,
Long winding walks, and borders trim,
And velvet lawns between;
Restore to me that little spot,
With gray walls compassed round,
Where knotted grass neglected lies,
And weeds usurp the ground.
Though all around this mansion high
Invites the foot to roam,
And though its halls are fair within–
Oh, give me back my HOME!
Anne Brontë poetry
fleursdumal.nl magazine
More in: Anne, Emily & Charlotte Brontë, Brontë, Anne, Emily & Charlotte
Christian Morgenstern
(1871-1914)
Wolkenspiele
I
Eine große schwarze Katze
schleicht über den Himmel.
Zuweilen
krümmt sie sich zornig auf.
Dann wieder
streckt sie sich lang,
lauernd,
sprungharrend.
Ob ihr die Sonne wohl,
die fern im West
langsam sich fortstiehlt,
ein bunter Vogel dünkt?
Ein purpurner Kolibri,
oder gar
ein schimmernder Papagei?
Lüstern dehnt sie sich
lang und länger,
und Phosphorgeleucht
zuckt breit
über das dunkle Fell
der gierzitternden Katze.
II
Es ist, als hätte die Köchin
des großen Pan
– und warum sollte der große Pan
keine Köchin haben?
Eine Leibnymphe,
die ihm in Kratern
und Gletschertöpfen
köstliche Bissen brät
und ihm des Winters
Geysir-Pünsche
sorglich kredenzt? –
Als hätte diese Köchin
eine Schüssel mit Rotkohl
an die Messingwand
des Abendhimmels geschleudert.
Vielleicht im Zorn,
weil ihn der große Pan
nicht essen wollte . . .
III
Wäsche ist heute wohl,
große Wäsche,
droben im Himmelreich.
Denn seht nur, seht!
wie viele Hemdlein,
Höslein, Röcklein,
und zierliche Strümpflein
die gute Schaffnerin
über die blaue Himmelswiese
zum Trocknen breitet.
Die kleinen Nixen,
Gnomen, Elben,
Engelchen, Teufelchen,
oder wie sie ihr Vater nennt,
liegen wohl alle nun
in ihren Bettchen,
bis ans Kinn
die Decken gezogen,
und sehnlich lugend,
ob denn die Alte
ihren einzigen Staat,
ihre weißen Kleidchen,
nicht bald
ihnen wiederbringe.
Die aber legt
ernst und bedächtig
ein Stück nach dem andern
noch auf den Rasen.
IV
Wie sie Ballet tanzen,
die losen Panstöchter!
Sie machen Phoebus
den Abschied schwer,
daß er den Trab seiner Hengste
zum Schritt verzögert.
Schmiegsam, wiegsam
werfen und wiegen
die rosigen Schleier sie
zierlich sich zu,
schürzen sie hoch empor,
neigen sie tief hinab,
drehn sich die wehende
Seide ums Haupt.
Und Phoebus Apollo!
Bezaubert vergißt er
des heiligen Amts,
springt vom Gefährt
und treibt das Gespann,
den Rest der Reise
allein zu vollenden.
Er selber,
gehüllt in den grauen Mantel
der Dämmrung,
eilt voll Sehnsucht
zurück zu den
lieblichen, lockenden
Tänzerinnen.
Zügellos rasen
die Rosse von dannen.
Der Gott erschrickt:
Dort entschwindet
sein Wagen,
und hier –
haben die schelmischen
Töchter des Pan
sich in waschende Mägde
verwandelt.
Durch riesige Tröge
ziehen sie weiße,
dampfende Linnen
und hängen sie rings
auf Felsen und Bäumen
zum Trockenen auf
und legen sie weit
gleich einem Schutzwall
auf Wiesen und Felder.
Ratlos steht
der gefoppte Gott.
Und leise kichern
die Blätter im Winde.
V
Düstere Wolke,
die du, ein Riesenfalter,
um der abendrotglühenden Berge
starrende Tannen
wie um die Staubfäden
blutiger Lilien schwebst:
Dein Dunkel redet
vom Leid der Welt.
Welchen Tales Tränen
hast du gesogen?
Wie viel angstvoller Seufzer
heißen Hauch
trankst du in dich?
Düstere Wolke,
wohin
schüttest die Zähren
du wieder aus?
Schütte sie doch
hinaus in die Ewigkeit!
Denn wenn sie wieder
zur Erde fallen,
zeugen sie neue
aus ihrem Samen.
Nie dann
bleiben der Sterblichen
Augen trocken.
Ach! da wirfst du sie schon
in den Abgrund . . .
Arme Erde,
immer wieder aufs Neue
getauft
in den eigenen Tränen!
VI
Oh, oh!
Zürnender Gott,
schlage doch nicht
Deine himmlische Harfe
ganz in Stücke!
Dumpfe Donnerakkorde
reißt
herrisch
Dein Plektron.
Zick, zack
schnellen
die springenden Saiten
mit singendem Sausen
silbergrell
über die Himmel hin.
Holst Du auch manche
der Flüchtlinge
wieder zurück,
viele fallen doch
gleißend zur Erde nieder,
ragenden Riesen des Tanns
um den stöhnenden Leib
sich wirbelnd,
oder in zischender Flut
sich für ewig
ein Grab erkiesend.
Zürnender Gott!
Wie lange:
Da hast Du Dein Saitenspiel
kläglich zerbrochen,
und kein Sterblicher
denkt mehr Deiner,
des grollenden Rhapsoden
Zeus-Odhin-Jehovah.
Christian Morgenstern poetry
fleursdumal.nl magazine
More in: Archive M-N, Christian Morgenstern, Expressionism, Morgenstern, Christian
W i l l i a m S h a k e s p e a r e
(1564-1616)
T H E S O N N E T S
19
Devouring Time blunt thou the lion’s paws,
And make the earth devour her own sweet brood,
Pluck the keen teeth from the fierce tiger’s jaws,
And burn the long-lived phoenix, in her blood,
Make glad and sorry seasons as thou fleet’st,
And do whate’er thou wilt swift-footed Time
To the wide world and all her fading sweets:
But I forbid thee one most heinous crime,
O carve not with thy hours my love’s fair brow,
Nor draw no lines there with thine antique pen,
Him in thy course untainted do allow,
For beauty’s pattern to succeeding men.
Yet do thy worst old Time: despite thy wrong,
My love shall in my verse ever live young.
k e m p i s p o e t r y m a g a z i n e
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Charles Cros
(1842-1888)
A la plus belle
Nul ne l’a vue et, dans mon coeur,
Je garde sa beauté suprême ;
(Arrière tout rire moqueur !)
Et morte, je l’aime, je l’aime.
J’ai consulté tous les devins,
Ils m’ont tous dit : " C’est la plus belle ! "
Et depuis j’ai bu tous les vins
Contre la mémoire rebelle.
Oh ! ses cheveux livrés au vent !
Ses yeux, crépuscule d’automne !
Sa parole qu’encor souvent
J’entends dans la nuit monotone.
C’était la plus belle, à jamais,
Parmi les filles de la terre…
Et je l’aimais, oh ! je l’aimais
Tant, que ma bouche doit se taire.
J’ai honte de ce que je dis ;
Car nul ne saura ni la femme,
Ni l’amour, ni le paradis
Que je garde au fond de mon âme.
Que ces mots restent enfouis,
Oubliés, (l’oubliance est douce)
Comme un coffret plein de louis
Au pied du mur couvert de mousse.
Charles Cros poetry
k e m p i s p o e t r y m a g a z i n e
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August Stramm
(1874-1915)
Krieg
Wehe wühlt
Harren starrt entsetzt
Kreißen schüttert
Bären spannt die Glieder
Die Stunde blutet
Frage hebt das Auge
Die Zeit gebärt
Erschöpfung
Jüngt
Der
Tod.
Krieggrab
Stäbe flehen kreuze Arme
Schrift zagt blasses Unbekannt
Blumen frechen
Staube schüchtern.
Flimmer
Tränet
Glast
Vergessen.
Gefallen
Der Himmel flaumt das Auge
Die Erde krallt die Hand
Die Lüfte sumsen
Weinen
Und
Schnüren
Frauenklage
Durch
Das strähne Haar.
August Stramm poetry
fleursdumal.nl magazine
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