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Daniil Kharms
(1905-1942)
МАКАРОВ И ПЕТЕРСЕН (N 3)
МАКАРОВ: Тут, в этой книге написано, о наших желаниях и об исполнении их. Прочти эту книгу, и ты поймешь, как суетны наши желания. Ты также поймешь, как легко исполнить желание другого и как трудно исполнить желание свое.
ПЕТЕРСЕН: Ты что-то заговорил больно торжественно. Так говорят вожди индейцев.
МАКАРОВ: Эта книга такова, что говорить о ней надо возвышенно. Даже думая о ней, я снимаю шапку.
ПЕТЕРСЕН: А руки моешь, прежде чем коснуться этой книги.
МАКАРОВ: Да, и руки надо мыть.
ПЕТЕРСЕН: Ты и ноги, на всякий случай, вымыл бы!
МАКАРОВ: Это неостроумно и грубо.
ПЕТЕРСЕН: Да что же это за книга?
МАКАРОВ: Название этой книги таинственно…
ПЕТЕРСЕН: Хи-хи-хи!
МАКАРОВ: Называется эта книга МАЛГИЛ.
(Петерсен исчезает)
МАКАРОВ: Господи! Что же это такое? Петерсен!
ГОЛОС ПЕТЕРСЕНА: Что случилось? Макаров! Где я?
МАКАРОВ: Где ты? Я тебя не вижу!
ГОЛОС ПЕТЕРСЕНА: А ты где? Я тоже тебя не вижу!.. Что это за шары?
МАКАРОВ: Что же делать? Петерсен, ты слышишь меня?
ГОЛОС ПЕТЕРСЕНА: Слышу! Но что такое случилось? И что это за шары?
МАКАРОВ: Ты можешь двигаться?
ГОЛОС ПЕТЕРСЕНА: Макаров! Ты видишь эти шары?
МАКАРОВ: Какие шары?
ГОЛОС ПЕТЕРСЕНА: Пустите!.. Пустите меня!.. Макаров!..
(Тихо. Макаров стоит в ужасе, потом хватает книгу и раскрывает ее).
МАКАРОВ (читает): “…Постепенно человек утрачивает свою форму и становится шаром. И став шаром, человек утрачивает все свои желания”.
Занавес.
1934
Makarov und Petersen (no. 3)
Makarov: In diesem Buch hier ist alles über unsere Wünsche und deren Erfüllung geschrieben. Lies dieses Buch, und du wirst verstehen, wie nichtig unsere Wünsche sind. Du wirst auch verstehen, wie leicht es ist, einem anderen einen Wunsch zu erfüllen, und wie schwer es ist, sich selbst einen Wunsch zu erfüllen.
Petersen: Du hast es, nicht wahr, sehr feierlich gesagt. Die Indianerhäuptlinge sprächen mal so.
Makarov: Das ist ein solches Buch, davon man nur Erhabenes sprechen kann. Wenn ich nur daran denke, nehme ich meinen Hut ab.
Petersen: Wäschest du auch die Hände, bevor du es berührst?
Makarov: Ja, die Hände soll man auch waschen.
Petersen: Dann wüschest du auch mal die Füsse, um an der sicheren Seite zu sein.
Makarov: Das war nicht witzig und grob.
Petersen: Was ist es nur für ein Buch?
Makarov: Der Titel des Buches ist geheimnisvoll…
Petersen: Ha-ha-ha!
Makarov: Dieses Buch ist genannt MALGIL.
Petersen verschwindet.
Makarov: O Gott! Was ist denn das? Petersen!
Petersens Stimme: Was ist passiert? Makarov! Wo bin ich?
Makarov: Wo bist du? Ich kann dich nicht sehen.
Petersens Stimme: Und wo bist du denn? Ich kann dich auch nicht sehen!.. Was sind diese Sphären?
Makarov: Was sollen wir tun? Petersen, kannst du mich hören?
Petersens Stimme: Ich höre! Aber was ist denn passiert? Und was sind diese Sphären?
Makarov: Kannst du dich bewegen?
Petersens Stimme: Makarov! Siehst du diese Sphären?
Makarov: Welche Sphären?
Petersens Stimme: Laßt mich los!.. Laßt mich!.. Makarov!..
Stille. Makarov bleibt stehen in Erschrecken, dann greift das Buch und öffnet es.
Makarov (liest): “Allmählich verliert der Mensch seine Gestalt und wird in eine Sphäre verwandt. Und sobald er eine Sphäre wird, verliert er alle seine Wünsche.”
(Vorhang)
Makarov and Petersen (No. 3)
Makarov: This book here is about our desires and how to fulfill them. Read this book and you will understand the whole fuss about desire. You will also understand how easy it is to fulfill someone else’s desire and how hard it is to fulfill your own.
Petersen: You talk way too serious. You sound like an Indian leader.
Makarov: This book deserves to be spoken of with eminence. I take my hat off when I think about this book.
Petersen: Do you wash your hands right before you touch it?
Makarov: Yes, the hands must be washed.
Petersen: Do you think feet must be washed too?
Makarov: This is not funny but rude.
Petersen: So what is this book called?
Makarov: This book has a mysterious name…
Petersen: He-he-he!
Makarov: This book is called MALGIL.
(Petersen disappears
Makarov: Oh my God! What is this? Petersen!
Petersen’s voice: What happened? Makarov! Where am I?
Makarov: Where are you? I don’t see you!
Petersen’s voice: And where are you? I don’t see you either!.. What are these spheres?
Makarov: What shall I do? Petersen, do you hear me?
Petersen’s voice: I hear you! But what happened? And what are these spheres?
Makarov: Can you move?
Petersen’s voice: Makarov! Do you see these spheres?
Makarov: What spheres?
Petersen’s voice: Let me go!.. Let me go!.. Makarov!..
(Silence. Makarov stands terrified, than grabs the book and opens it).
Makarov (reads): “…Gradually, the man losses his shape and becomes a sphere. After he becomes a sphere, man losses all of his desires.”
(Curtains)
Daniil Kharms (Charms) Gedichte
Lino: Ivo van Leeuwen
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Arthur Cravan
(1887-1918)
POETE ET BOXEUR
Houiaiaia ! Je partais dans 32 heures pour l’Amérique. De retour de Bucarest, depuis 2 jours seulement j’étais à Londres et j’avais déjà trouvé l’homme qu’il me fallait : qui me payait tous les frais de déplacement pour une tournée de 6 mois, sans garantie, par exemple ! mais ça je m’en foutais. Et puis, je n’allais pas tromper ma femme ! ! ! merde alors ! Et puis, vous ne devineriez jamais ce que je devais faire : je devais lutter sous le pseudonyme de Mysterious Sir Arthur Cravan, le poète aux cheveux les plus courts du monde, petit-fils du Chancelier de la Reine, naturellement, neveu d’Oscar Wilde, renaturellement, et petit neveu de Lord Alfred Tennyson, rerenaturellement (je deviens intelligent). Ma lutte était quelque chose de tout à fait nouveau : la lutte du Thibet, la plus scientifique connue, bien plus terrible que le jiu-jitsu : une pression sur un nerf ou un tendon quelconque et ftt ! l’adversaire [qui n’était pas acheté (rien qu’un tout petit peu)] tombait comme foudroyé ! Il y avait de quoi mourir de rire : houiaiaiaia ! sans compter que ça pouvait être de l’or en barre, puisque j’avais calculé que si l’entreprise marchait bien elle pouvait me rapporter dans les 50 000 francs, ce qui n’est pas à dédaigner. En tout cas, ça valait toujours mieux que le truc de spiritisme que j’avais commencé à monter.
J’avais 17 ans et j’étais villa et je rentrais porter la nouvelle à ma moitié qui était restée à l’hôtel, dans l’espoir d’en tirer quelque chose, avec deux cons aux viandes ennuyées, une espèce de peintre et un poète (rimons, rimu : ton nez dans mon cul) qui m’admiraient (tu parles !) et m’avaient rasé pendant près d’une heure avec des histoires sur Rimbaud, le vers libre, Cézanne, Van Gogh, oh la la la la ! je crois Renan et puis je ne sais plus quoi.
Je trouvai Madame Cravan seule et je lui dis ce qui m’était arrivé, tout en faisant mes malles, car il s’agissait de faire vite. Je pliai, en deux temps, trois mouvements, mes chaussettes de soie à 12 frs la paire qui m’égalaient à Raoul le Boucher et mes chemises où traînaient des restes d’aurore. Le matin, je donnai ma gaule diaprée à ma femme légitime, je lui remis après cinq fraîches abstractions de 100 francs chacune, puis j’allai faire mon pipi de cheval. Le soir, je jouai quelques troumlalas sur mon violon ; je baisai la biseloquette de mon bébé, et fis des câlin-câlin à mes beaux gosses. Puis, en attendant l’heure du départ, et tout en rêvant à ma collection de timbres, je foulai le plancher de mes pas d’éléphant et je balançai mon citron splendide en respirant le parfum si touchant et partout répandu des pets. 18 h 15. Fuitt ! en bas les escaliers ! Je sautai dans un taxi. C’était l’heure de l’apéritif : la lune immense comme un million présentait beaucoup d’analogie avec une pilule digérée pour les lumbagos bleus. J’avais 34 ans et j’étais cigare. J’avais plié mes 2 mètres dans l’auto où mes genoux avançaient deux mondes vitrés et j’apercevais sur les pavés qui répandaient leurs arcs-en-ciel les cartilages grenats croiser les biftecks verts ; les spécimens d’or frôler les arbres aux rayons irisés, les noyaux solaires des bipèdes arrêtés ; enfin, avec des franges rosés et des fesses aux paysages sentimentaux, les passants du sexe adoré et, de temps à autre, je voyais encore, parmi les chieurs enflammés, apparaître des phénix resplendissants.
Mon imprésario m’attendait, comme convenu, sur le quai 8 de la gare et tout de suite je retrouvai avec plaisir sa vulgarité, sa joue que j’avais déjà goûtée comme du veau aux carottes, ses cheveux qui fabriquaient du jaune et du vermillon, son intellect de coléoptère et, près de la tempe droite, un bouton d’un charme unique ainsi que ses pores rayonnants de son chronomètre en or.
Je choisis un coin dans le coupé de 1re classe où je m’installais confortablement. C’est-à-dire, j’appuyais mes assommoirs et j’allongeais les jambes le plus simplement du monde.
Et sous mon crâne de homard je remuais mes globes de Champion du Monde
Afin de voir les gens réunis, et presque au hasard, quand
J’aperçus un monsieur, pharmacien ou notaire,
Qui sentait comme un concierge ou comme un pélican.
Hun, hun ! ça me plaisait : ses sentiments
Se développaient ainsi que chez un herbivore,
Tandis que sa tête me rappelait sérieusement
Les temps où je dormais dans l’intimité de ma grosse haltère, et, ma foi, dans une espèce d’adoration très réelle et autre chose de difficile à exprimer
devant l’égoïste nacré,
Que j’embouteillais de mes yeux atlantiques,
J’admirais l’avant-bras comme un morceau sacré
Et comparais le ventre à l’attrait des boutiques.
Les billets, s’il vous plaît !
Nom d’un chien ! je suis sûr et certain que 999 personnes sur 1 000 eussent été complètement bouleversées dans leur gustation par la voix du contrôleur. J’en suis persuadé et pourtant, j’affirme en toute sincérité qu’elle ne me causa aucune gêne, mais, qu’au contraire, dans le compartiment homogène le timbre avait la douceur qu’ont les zouizouis des petits oiseaux. La beauté des banquettes en fut, si possible, augmentée, à tel point que je me demandais si je n’étais pas victime d’un commencement d’ataxie et ce, d’autant plus que je fixais toujours le sacré petit bourgeois, si tendre en son trou du cul, en me demandant ce que pouvait avoir de bien particulier l’allure du poids lourd qui en face de moi semblait roupiller profondément Je pensais : oh ! jamais moustache n’a dégagé une si intense corporalité, et surtout, nom de Dieu ! que je t’aime :
Et, tandis qu’allophage
À l’amour de ton chauffage,
Nos gilets
Se câblent leurs violets,
Que, chéri et choufleur,
Je suis tes gammes
Et tes couleurs,
Et, qu’en un amalgame
De Johnson, de phoque et d’armoire
Nos merdes rallument leurs moires,
Fff ! les pistons
Du veston.
Dans la finale
Abdominale !
Tous les propriétaires sont des termites, dis-je subitement, histoire de réveiller le petit vieux, dont j’étais plein, et de le scandaliser. Puis, en le regardant dans le blanc des yeux, une seconde fois : Oui, parfaitement, Monsieur, je ne crains pas de le répéter, dusse-je me compromettre, qu’à mon corps défendant et la biqueamichère de mon ratazouin que tous les propriétaires sont des term—mites. À son air excessivement emmerdé, je voyais bien qu’il me prenait pour un fou ou un terrible voyou, mais qu’il faisait semblant de ne pas comprendre tellement il avait peur que je lui aplatisse mon poing sur la gueule.
Fallait-il quand même que je sois bête, surtout avec ma mentalité, pour n’avoir pas remarqué plus tôt une Américaine avec sa fille qui me faisait presque vis-à-vis. Il avait été nécessaire pour attirer mon attention que la mère allât aux cabinets où, du reste, je restais avec elle sentimentivement.
Songeant comme à sa bourse à ses déjections,
Et lorsqu’elle eut repris sa place j’enviais ses boucles d’oreilles et j’imaginais qu’elle est
belle avec son argent et, malgré ses rides et sa vieille carcasse :
Vraiment qu’elle a du charme
pour un cœur guidé par l’intérêt qui se fiche pas mal de tout pourvu que ça lui rapporte et je me disais rageusement :
Rrr ! pour te masturber, t’entraînant aux chiottes tiens ! je t’ ferai minette, vieille salope !
Ce qu’il y a de plus amusant et ce qui est bien de moi c’est qu’en m’occupant ensuite de la plus jeune, après avoir rêvé d’extorquer par tous les moyens des fonds à sa mémère, j’en étais venu, avec ma satanée nature à souhaiter une existence bourgeoise en sa compagnie, C’est vrai et je ne pouvais m’empêcher de penser : mon vieux, quel drôle de coco tu fais. Tu sais, petite, tu pourrais orienter ma vie d’une façon toute différente. Ah ! si seulement tu voulais m’épouser. Je serai gentil avec toi et nous irons partout achetant le bonheur mais nous habiterons un chic hôtel à San Francisco. Mon imprésario, je m’en moque (il ne s’en doute pas, la vache !) Nous passerons des après-midi entiers à nous aimer assis sur les canapés du salon, les têtes en plongée et les ventres lucides. À tes moindres exigences nous sonnerons les bonnes. Vois-tu les tapis jetteront leurs flammes
Les tableaux de valeur, les meubles engraissants :
Les bahuts en boule et les dressoirs centrés,
Aux plexus rougissants,
Boucheront jusqu’aux bords nos organes dorés.
Les murs paralytiques,
Éliminant les saphirs,
Exécuteront des gymnastiques
D’ibis et de tapir ;
Sur les fauteuils charmés,
Avec nos pieds palmés,
Nous reposerons nos pectoraux trop lourds,
Et savourerons
Dans les ronrons
Nos langues supérieures aux marennes
Et ferons dans le satin les vesses de velours.
Pareilles aux pâtes, les pensées banales
Nous bourreront comme des oies,
Pendant que nos estomacs liés,
Plus fort que deux souliers,
Tout en répandant la chaleur du foie,
Se baigneront dans leurs aurores intestinales.
I say, boy, here we are : Liverpool, c’était la voix de mon manager.
Allllright.
A. C.
Arthur Cravan: Poète et boxeur
Revue Maintenant n°5 (mars-avril 1915)
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Raymond Radiguet
(1903-1923)
Nues
Au regard frivoles les nues
Se refusent selon la nuit
Vers l’aurore sans plus de bruit
Dormez chère étoile ingénue
Sous les arbres de l’avenue
Les amours ne sont plus gratuits
Au regard frivoles les nues
Se refusent selon la nuit
Deux étoiles à demi nues
Semblables soeurs nées à minuit
Chacune son tour nous conduit
À des adresses inconnues
De vos regards frivoles nues
Raymond Radiguet poésie
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Paul Klee
(1879-1940)
Die Individualität ist nichts Elementares
Die Individualität ist nichts Elementares,
sondern ein Organismus,
Elementare Dinge unterschiedlicher Art
wohnen da unteilbar zusammen.
Wenn man teilen wollte,
stürben die Teile ab.
Mein Ich ist beispielsweise
ein ganzes dramatisches Ensemble,
da tritt ein prophetischer Urvater auf,
da brüllt ein brutaler Held.
Da räsoniert ein alkoholischer Bonvivant mit einem gelehrten Professor.
Da himmelt eine chronisch verliebte Lyrica.
Da tritt der Papa pedantisch entgegen.
Da vermittelt der nachsichtige Onkel.
Da tratscht die Tante Schwätz.
Da kichert die Zofe Schlüpfrig.
Und ich schaue zu mit erstaunten Augen,
die gespitzte Feder in der Linken.
Eine schwangere Mutter will auftreten.
Bscht! rufe ich, du gehörst nicht hierher.
Du bist teilbar.
Und sie verblaßt.
Paul Klee Gedicht, 1905
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Erik Satie
(1866 – 1925)
La Pieuvre
La pieuvre est dans sa caverne.
Elle s’amuse avec un crabe.
Elle le poursuit.
Elle l’a avalé de travers.
Hagarde, elle se marche sur les pieds.
Elle boit un verre d’eau salée pour se remettre.
Cette boisson lui fait grand bien et lui change les idées.
17 mars 1914
Erik Satie La Pieuvre
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Hugo Ball
(1886–1927)
Ich liebte nicht die Totenkopfhusaren
Und nicht die Mörser mit den Mädchennamen
Und als am End die großen Tage kamen,
Da bin ich unauffällig weggefahren.
Gott sei’s geklagt und ihnen, meine Damen:
Gleich Absalom blieb ich an langen Haaren,
Dieweil sie schluchzten über Totenbahren
Im Wehbaum hängen aller ihrer Dramen.
Sie werden auch in diesen Versen finden
Manch Marterspiel und stürzend Abenteuer.
Man stirbt nicht nur durch Minen und durch Flinten.
Man wird nicht von Granaten nur zerrissen.
In meine Nächte drangen Ungeheuer,
Die mich die Hölle wohl empfinden ließen.
Hugo Ball poetry
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Raymond Radiguet
(1903-1923)
Bouquet de flammes . . .
Bouquet de flammes (que délie
Des faveurs l’innocent larcin)
Où se noyer en compagnie
Des colombes de la Saint Jean.
De l’eau qui ne peut en son lit
Obtenir la tranquillité,
Et des feux oisifs qui s’ennuient
Loin des lieux par Vénus hantés,
Roucoulent les vagues, singeant
Dans leur adorable colère
Un sein qui se gonfle de lait.
Ou de désir ? Plutôt cela.
Raymond Radiguet poésie
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Op 10 april 1945, vlak voor het einde van de Tweede Wereldoorlog, werd de Groninger drukker en kunstenaar H.N. Werkman (1882-1945) door de bezetter gefusilleerd. Was dat omdat hij illegaal drukwerk maakte? Was hij als kunstenaar door het maken van door de nazi’s verboden kunst een gevaar geworden? Of is hij het slachtoffer geworden van de paniek en de chaos van de laatste oorlogsdagen? De reden van zijn dood is nog steeds niet duidelijk. Feit is wel dat hiermee een eind kwam aan het leven van een bevlogen kunstenaar, die vooral na 1945 met zijn kunst een goede, internationale reputatie zou opbouwen.
Overzichtstentoonstelling: In 2015 herdenkt het Groninger Museum Werkmans zeventigste sterfdag met de overzichtstentoonstelling H.N. Werkman (1882-1945) Leven en werk. In deze tentoonstelling zijn druksels en schilderijen, experimenteel drukwerk en de bijzondere publicaties uit de oorlogsjaren voor De Blauwe Schuit te zien. De eigenzinnige ontwikkelingen in zijn werk laten een kunstenaar zien die zich steeds bleef vernieuwen, en die zich niet hield aan regels die anderen hem oplegden. Hij gaf zijn eigen draai aan de begrippen abstract en figuratief. ‘Het resultaat is naar mijn aard, niet naar een princiep’, schreef hij in 1942 aan een vriend.
Tegelijkertijd is er een wisselwerking tussen zijn levensloop, de tijd waarin hij leefde en de ontwikkeling van zijn kunstenaarschap. Zijn grafische achtergrond, de economische ontwikkelingen, het kunstleven in Groningen en de rest van de wereld, de oorlogsjaren – het unieke van Werkman ligt in de antwoorden die hij hierop vond met zijn kunst. In de expositie is dit niet alleen te zien in zijn werk maar ook in brieven, portretten, foto’s en familiedrukwerk. Ook is de handpers te zien, waarop Werkman zijn druksels maakte. Het speelgoed-drukpersje waarop de gebroeders Werkman in hun jonge jaren boekjes maakten laat de start van Werkmans loopbaan zien.
Boek: Vooruitlopend op de expositie is bij uitgeverij W BOOKS een boek onder dezelfde titel verschenen: H.N. Werkman (1882-1945), Leven en Werk. Tien auteurs nemen in dit rijk geïllustreerde boek de lezer mee door het levensverhaal van Werkman. Het boek bevat zo’n honderd verhalen en een schat aan beeldmateriaal. Werkman komt zelf aan het woord in citaten uit zijn brieven en literaire teksten. Het voorwoord is geschreven door Prof. dr. Henk van Os.
Culturele manifestatie: Het boek en de expositie maken deel uit van een groot cultureel project in 2015 waarmee H.N. Werkman 70 jaar na zijn overlijden herdacht wordt. Er wordt een groot aantal activiteiten georganiseerd op verschillende locaties in de stad en provincie Groningen. Met dans, muziek en theater en in lezingen en publicaties wordt H.N. Werkman als een belangrijke en nog steeds inspirerende kunstenaar voor het voetlicht gebracht.
Het Werkmanjaar is een gezamenlijk initiatief van Stichting Werkman 2015 en het Groninger Museum.
Het rijk geïllustreerde boek: H.N. Werkman 1882 – 1945. Leven & werk, bevat 256 pagina’s en is verkrijgbaar bij de boekhandel en de museumwinkel voor de prijs van € 29,95
Tentoonstelling: H.N. Werkman (1882-1945) Leven en werk
11 april 2015 t/m 01 november 2015
Groninger Museum
# Meer info website Groninger Museum
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Raymond Radiguet
(1903-1923)
Amélie
Vagues charmeuses ô peut-être votre essaim
Mouille le ramage des vieux oiseaux moqueurs
Es se moquent de nous qui perdîmes un coeur
Coeur d’or que l’océan veut garder en son sein
Faire entendre raison à des âmes pareilles
En vain vous gazouillez bijoux à ses oreilles
Cher René nous savons que c’est pure folie
Ce voyage au long cours à cause d’Amélie
Moissonneur de nos mains fanées par les hivers
Les mousses se noyaient dans vos regards déserts
Auprès des matelots ce silence vous nuit
Vous devez avoir tort on ne meurt pas d’ennui
Orages sur le pont si le champagne mousse
Versons une liqueur de fantaisie au mousse
Pour nous remercier de ces verres de menthe
Il nous épellera le nom de son amante
Raymond Radiguet poésie
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Arthur Cravan
(1887-1918)
SIFFLET
Le rythme de l’océan berce les transatlantiques,
Et dans l’air où les gaz dansent tels des toupies,
Tandis que siffle le rapide héroïque qui arrive au Havre,
S’avancent comme des ours, les matelots athlétiques.
New York ! New York ! Je voudrais t’habiter !
J’y vois la science qui se marie
A l’industrie,
Dans une audacieuse modernité.
Et dans les palais,
Des globes,
Éblouissants à la rétine,
Par leurs rayons ultra-violets ;
Le téléphone américain,
Et la douceur
Des ascenseurs…
Le navire provoquant de la Compagnie Anglaise
Me vit prendre place à bord terriblement excité,
Et tout heureux du confort du beau navire à turbines,
Comme de l’installation de l’électricité,
Illuminant par torrents la trépidante cabine.
La cabine incendiée de colonnes de cuivre,
Sur lesquelles, des secondes, jouirent mes mains ivres
De grelotter brusquement dans la fraîcheur du métal,
Et doucher mon appétit par ce plongeon vital,
Tandis que la verte impression de l’odeur du vernis neuf
Me criait la date claire, où, délaissant les factures,
Dans le vert fou de l’herbe, je roulais comme un œuf.
Que ma chemise m’enivrait ! et pour te sentir frémir
A la façon d’un cheval, sentiment de la nature !
Que j’eusse voulu brouter ! que j’eusse voulu courir !
Et que j’étais bien sur le pont, ballotté par la musique ;
Et que le froid est puissant comme sensation physique.
Quand on vient à respirer !
Enfin, ne pouvant hennir, et ne pouvant nager,
Je fis des connaissances parmi les passagers,
Qui regardaient basculer la ligne de flottaison ;
Et jusqu’à ce que nous vîmes ensemble les tramways du matin courir à l’horizon,
Et blanchir rapidement les façades des demeures.
Sous la pluie, et sous le soleil, et sous le cirque étoilé,
Nous voguâmes sans accident jusqu’à sept fois vingt-quatre heures !
Le commerce a favorisé ma jeune initiative :
Huit millions de dollars gagnés dans les conserves
Et la marque célèbre de la tête de Gladstone
M’ont donné dix steamers de chacun quatre mille tonnes,
Qui battent des pavillons brodés à mes initiales,
Et impriment sur les flots ma puissance commerciale.
Je possède également ma première locomotive :
Elle souffle sa vapeur, tels les chevaux qui s’ébrouent,
Et, courbant son orgueil sous les doigts professionnels,
Elle file follement, rigide sur ses huit roues.
Elle traîne un long train dans son aventureuse marche,
Dans le vert Canada, aux forêts inexploitées,
Et traverse mes ponts aux caravanes d’arches,
A l’aurore, les champs et les blés familiers ;
Ou, croyant distinguer une ville dans les nuits étoilées,
Elle siffle infiniment à travers les vallées,
En rêvant à l’oasis : la gare au ciel de verre,
Dans le buisson des rails qu’elle croise par milliers,
Où, remorquant son nuage, elle roule son tonnerre.
Arthur Cravan poetry 1912
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More in: Archive C-D, Cravan, Arthur, Dada
Das erste dadaistische Manifest
Dada ist eine neue Kunstrichtung. Das kann man daran erkennen, daß bisher niemand etwas davon wußte und morgen ganz Zürich davon reden wird. Dada stammt aus dem Lexikon. Es ist furchtbar einfach. Im Französischen bedeutet’s Steckenpferd. Im Deutschen heißt’s Addio, steigts mir den Rücken runter. Auf Wiedersehen ein andermal! Im Rumänischen: »Ja wahrhaftig, Sie haben recht, so ist’s. Jawohl, wirklich, machen wir.« Und so weiter.
Ein internationales Wort. Nur ein Wort und das Wort als Bewegung. Sehr leicht zu verstehen. Es ist ganz furchtbar einfach. Wenn man eine Kunstrichtung daraus macht, muß das bedeuten, man will Komplikationen wegnehmen. Dada Psychologie, Dada Deutschland samt Indigestionen und Nebelkrämpfen, Dada Literatur, Dada Bourgeoisie, und ihr, verehrteste Dichter, die ihr immer mit Worten, aber nie das Wort selber gedichtet habt, die ihr um den nackten Punkt herumdichtet. Dada Weltkrieg und kein Ende, Dada Revolution und kein Anfang, Dada ihr Freunde und Auchdichter, allerwerteste, Manufakturisten und Evangelisten Dada Tzara, Dada Huelsenbeck, Dada m’dada, Dada m’dada Dada mhm, dada dera dada Dada Hue, Dada Tza.
Wie erlangt man die ewige Seligkeit? Indem man Dada sagt. Wie wird man berühmt? Indem man Dada sagt. Mit edlem Gestus und mit feinem Anstand. Bis zum Irrsinn. Bis zur Bewußtlosigkeit. Wie kann man alles Journalige, Aalige, alles Nette und Adrette, Bornierte, Vermoralisierte, Europäisierte, Enervierte, abtun? Indem man Dada sagt. Dada ist die Weltseele, Dada ist der Clou. Dada ist die beste Lilienmilchseife der Welt. Dada Herr Rubiner, Dada Herr Korrodi. Dada Herr Anastasius Lilienstein.
Das heißt auf Deutsch: Die Gastfreundschaft der Schweiz ist über alles zu schätzen. Und im Ästhetischen kommt es auf die Qualität an.
Ich lese Verse, die nichts weniger vorhaben als: auf die konventionelle Sprache zu verzichten, ad acta zu legen. Dada Johann Fuchsgang Goethe. Dada Stendhal. Dada Dalai Lama, Buddha, Bibel und Nietzsche. Dada m’dada. Dada mhm dada da. Auf die Verbindung kommt es an, und daß sie vorher ein bißchen unterbrochen wird. Ich will keine Worte, die andere erfunden haben. Alle Worte haben andre erfunden. Ich will meinen eigenen Unfug, meinen eigenen Rhythmus und Vokale und Konsonanten dazu, die ihm entsprechen, die von mir selbst sind. Wenn diese Schwingung sieben Ellen lang ist, will ich füglich Worte dazu, die sieben Ellen lang sind. Die Worte des Herrn Schulze haben nur zweieinhalb Zentimeter.
Da kann man nun so recht sehen, wie die artikulierte Sprache entsteht. Ich lasse die Vokale kobolzen. Ich lasse die Laute ganz einfach fallen, etwa wie eine Katze miaut… Worte tauchen auf, Schultern von Worten, Beine, Arme, Hände von Worten. Au, oi, uh. Man soll nicht zu viel Worte aufkommen lassen. Ein Vers ist die Gelegenheit, allen Schmutz abzutun. Ich wollte die Sprache hier selber fallen lassen. Diese vermaledeite Sprache, an der Schmutz klebt, wie von Maklerhänden, die die Münzen abgegriffen haben. Das Wort will ich haben, wo es aufhört und wo es anfängt. Dada ist das Herz der Worte.
Jede Sache hat ihr Wort, aber das Wort ist eine Sache für sich geworden. Warum soll ich es nicht finden? Warum kann der Baum nicht »Pluplusch« heißen? und »Pluplubasch«, wenn es geregnet hat? Das Wort, das Wort, das Wort außerhalb eurer Sphäre, eurer Stickluft, dieser lächerlichen Impotenz, eurer stupenden Selbstzufriedenheit, außerhalb dieser Nachrednerschaft, eurer offensichtlichen Beschränktheit. Das Wort, meine Herren, das Wort ist eine öffentliche Angelegenheit ersten Ranges.
Hugo Ball (1886–1927)
(Quelle: Hugo Ball: Der Künstler und die Zeitkrankheit. Frankfurt a.M. 1984, S. 39-41 (http://www.zeno.org))
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More in: Ball, Hugo, Dada
Raymond Radiguet
(1903-1923)
Déjeuner de soleil
Ah les cornes : c’est un colimaçon.
Paresseuse, si vous voulez nous plaire,
Désormais sachez mieux votre leçon,
Nous ne sommes plus ces mauvais garçons
Ivres à jamais de boissons polaires,
Depuis que les flots vivent sans glaçons.
Seize ans : les glaces sont à la framboise.
Je ne viderai pas votre panier
Avant la mort de cette aube narquoise.
À mon âge les pleurs manquent de charme ;
J’irai près du soleil, dans le grenier,
Afin que sèchent plus vite mes larmes.
Raymond Radiguet poésie
fleursdumal.nl magazine
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