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Mort d’une surdose d’opium en 1919 à l’âge de vingt-trois ans, alors qu’il est encore sous l’uniforme, Jacques Vaché est reconnu comme celui par qui le surréalisme est arrivé.
Du premier Manifeste à ses derniers Entretiens, André Breton aura toujours célébré celui qu’il appelait «l’homme que j’ai le plus aimé au monde».
Et quinze Lettres de guerre, envoyées depuis le front à son ami poète ainsi qu’à Théodore Fraenkel et Louis Aragon, auront suffi pour que Vaché devienne l’arme secrète de plusieurs générations.
Breton révélait en 1919 son «Umour» sans H, surgi au milieu des combats, l’expression poétique la plus pure de l’humour noir et de la «désertion intérieure».
Présenter pour la première fois l’intégralité des lettres écrites par Jacques Vaché à sa famille et à ses amis pendant la guerre (158 dont 23 totalement inédites) permet de marquer le point de départ d’une aventure moderne et de mettre en lumière le soldat en action, la vocation prometteuse du dessinateur et la singularité du «dandy des tranchées».
Jacques Vaché:
Lettres de guerre (1914-1918)
Édition de Patrice Allain et Thomas Guillemin.
Préface de Patrice Allain
Collection Blanche, Gallimard
Parution: 08-11-2018
480 pages,
ill.,
140 x 205 mm
Achevé d’imprimer: 01-10-2018
Genre : Correspondances
Prix: 24,00 €
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Jacques Vaché:
Lettres de guerre (1914-1918)
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J a c q u e s V a c h é
L E T T R E S D E G U E R R E
Cher Ami,
…Je vous écris d’un ex-village, d’une très étroite étable-à-cochon tendue de couvertures — Je suis avec les soldats anglais — Ils ont avancé sur le parti ennemi beaucoup par ici — C’est très bruyant — Voilà.
…Et puis vous me demandez une définition de l’umour — comme cela ! —
« IL EST DANS L’ESSENCE DES SYMBOLES D’ÊTRE SYMBOLIQUES » m’a longtemps semblé digne d’être cela comme étant capable de contenir une foule de choses vivantes: EXEMPLE: vous savez l’horrible vie du réveillematin — c’est un monstre qui m’a toujours épouvanté à cause que le nombre de choses que ses yeux projettent, et la manière dont cet honnête me fixe lorsque je pénètre dans une chambre — pourquoi donc a-t-il tant d’umour, pourquoi donc? — Mais voilà: c’est ainsi et non autrement — Il y a beaucoup de formidable UBIQUE aussi dans l’umour — comme vous verrez — Mais ceci n’est naturellement — définitif et l’umour dérive trop d’une sensation pour ne pas être très difficilement exprimable — Je crois que c’est une sensation — J’allais presque dire un SENS — aussi — de l’inutilité théâtrale (et sans joie) de tout.
Quand on sait.
Et c’est pourquoi alors les enthousiasmes (d’abord c’est bruyant), des autres sont haïssables — car — n’est-ce pas — nous avons le génie — puisque nous savons l’UMOUR — Et tout — vous n’en aviez d’ailleurs jamais douté? nous est permis. Tout ça est bien ennuyeux, d’ailleurs.
Je joins un bonhomme — et ceci pourrait s’appeler OBSESSION — ou bien — BATAILLE DE LA SOMME ET DU RESTE — oui.
Il m’a suivi longtemps, et m’a contemplé d’innommables fois dans des trous innombrables — Je crois qu’il essaie de me mystifier un peu — J’ai beaucoup d’affection pour lui, entre autres choses.
Jacques Vaché 29 avril 1917
Jacques Vaché (1895-1919)
Lettres de Guerre
partie 1
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