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Fabre Des Insectes
I
Sachant que l’humble arpent d’un jardinet claustral
Contient plus de secrets qu’un mortel n’en pénètre,
Il vit seul comme un pâtre et pauvre comme un prêtre,
Et d’un grand feutre noir coiffé comme Mistral.
C’est un homme incliné, modeste et magistral,
Qui plus qu’un monde au loin cherche à ses pieds un être,
Et qui, ne regardant que ce qu’on peut connaître,
Préfère un carré d’herbe à tout le ciel astral.
Pensif, -car dans ses doigts il a tenu des ailes, –
Poursuivant les honneurs moins que les sauterelles,
-Les sommets rêvent-ils d’être des sommités? –
Il nous offre une vie égale aux fiers poèmes,
Et des livres qu’un jour il faudra que ceux mêmes
Feignent de découvrir, qui les ont imités.
II
Une vie admirable. Aucun homme n’a dû
Fréquenter de plus près la maternelle argile.
Son bosquet de lilas lui tient lieu d’Évangile.
D’un Fabre d’Eglantine il semble descendu.
Il guette tout un jour ce qu’il n’a qu’entendu
Il ne peut s’ennuyer, sachant par coeur Virgile.
S’il découvre un insecte éclatant et fragile,
Il lui donne le nom du fils qu’il a perdu.
Quand il rentre, le soir, avec sa découverte,
La Vérité peut-être est dans sa boîte verte,
Car du puits d’un insecte elle peut émerger.
Voilà sa vie. Elle est simple, triste, ravie.
Il n’enlève jamais son chapeau de berger.
Et ses livres se font tout seuls, avec sa vie.
Il a vu, du plus haut problème effleurant l’x,
Jusqu’où l’instinct triomphe et quand il capitule,
Et comment le papier, le coton et le tulle
Sont faits par la Psyché, la Guêpe et le Bombyx.
O peuple merveilleux de métal et d’onyx!
Le Grillon d’Italie est un petit Catulle.
Le Pompile attaquant tout seul la Tarentule
Est grand comme Roland ou Vercingétorix.
Tout l’univers est là… combattants, parasites…
L’un vit de ses exploits, l’autre de ses visites.
Il y a le maçon, le potier, le tailleur.
Tu ravaudes, Clotho; Balanin, tu perfores;
Bousier, tu suis ton nom; toi, Cigale, ton coeur;
Et vous, vous attendez, dans un coin, Nécrophores!
III
Les Insectes Lui Parlent.
«Et nous, nous nous chargeons de ton Apothéose.
Car nous fûmes toujours les amis les meilleurs.
Nous, Tes Insectes, ceux de Vaucluse et d’ailleurs,
Voulons tous dans ta gloire être pour quelque chose.
«La fourmilière sculpte, et la ruche compose.
Une étoile d’argent se tisse entre deux fleurs.
Tu sais que nous savons réussir des splendeurs.
Fabre, le souviens-tu de la chapelle rose?
«Te souviens-tu qu’un jour, en haut du mont Veutoux,
Tu vis un temple obscur et bâti loin de tous
Sur lequel nous étions cent mille coccinelles?
«La chapelle était rose et semblait en corail!
Ainsi, la solitude aura sur son travail
Une gloire vivante et faite avec des ailes.»
Edmond Rostand
(1868-1918)
Fabre Des Insectes
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Le Petit Chat
C’est un petit chat noir effronté comme un page,
Je le laisse jouer sur ma table souvent.
Quelquefois il s’assied sans faire de tapage,
On dirait un joli pressepapier vivant.
Rien en lui, pas un poil de son velours ne bouge ;
Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces minets tirant leur langue de drap rouge,
Qu’on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.
Quand il s’amuse, il est extrêmement comique,
Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet.
Souvent je m’accroupis pour suivre sa mimique
Quand on met devant lui la soucoupe de lait.
Tout d’abord de son nez délicat il le flaire,
La frôle, puis, à coups de langue très petits,
Il le happe ; et dès lors il est à son affaire
Et l’on entend, pendant qu’il boit, un clapotis.
Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,
Et ne relève enfin son joli museau plat
Que lorsqu’il a passé sa langue rêche et rose
Partout, bien proprement débarbouillé le plat.
Alors il se pourlèche un moment les moustaches,
Avec l’air étonné d’avoir déjà fini.
Et comme il s’aperçoit qu’il s’est fait quelques taches,
Il se lisse à nouveau, lustre son poil terni.
Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates ;
Il les ferme à demi, parfois, en reniflant,
Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.
Edmond Rostand
(1868-1918)
Le Petit Chat
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Serbia
Serbia, valiant daughter of the Ages,
Happiness and light should be thy portion!
Yet thy day is dimmed, thine heart is heavy;
Long hast thou endured–a little longer
Bear thy burden, for a fair to-morrow
Soon will gleam upon thy flower-spread valleys,
Soon will brighten all thy shadowy mountains;
Soon will sparkle on thy foaming torrents
Rushing toward the world beyond thy rivers.
Bulgar, Turk and Magyar long assailed thee.
Now the Teuton’s cruel hand is on thee
Though he break thy heart and rack thy body,
‘Tis not his to crush thy lofty spirit.
Serbia cannot die. She lives immortal,
Serbia–all thy loyal men bring comfort
Fighting, fighting, and thy far-flung banner
Blazons to the world thy high endeavor,
–This thy strife for brotherhood and freedom–
Like an air-free bird unknowing bondage,
Soaring far from carnage, smoke and tumult,
Serbia–thy soul shall live forever!
Serbia, undaunted is, immortal!
Helen Leah Reed
(1864–1926)
Serbia
(Poem)
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Mijn lieve gunsteling, de nieuwe roman van Marieke Lucas Rijneveld, verschijnt op 5 november.
Het is het verhaal van de veearts en zijn ‘uitverkorene’, de dochter van een boer. Tijdens een hete zomer zoeken ze toenadering tot elkaar omdat ze willen ontsnappen aan de grilligheid en de leemten van het plattelandsleven en omdat ze willen ontkomen aan wat er in hen gezaaid is. Gedurende die zomer ontwikkelen ze een obsessieve fascinatie voor elkaar.
De beklemmende bekentenis Mijn lieve gunsteling is een hartverscheurend en tegelijk angstaanjagend verhaal over verlies, verboden liefde, eenzaamheid en identiteit. Het is daarmee een meer dan waardige opvolger van de debuutroman De avond is ongemak waarmee Marieke Lucas Rijneveld als eerste Nederlandse schrijver de International Booker Prize won.
Mijn lieve gunsteling
Marieke Lucas Rijneveld
ISBN 9789025470142
Pagina’s: 368
Type: Hardback
Verwacht: november 2020
Prijs: 24,99
# New books
Marieke Lucas Rijneveld
Mijn lieve gunsteling
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Le bien vieux
J’avais bien vu des vieux et des vieux
avant de placer mes deux mains
dans celles de celui qui sait lire le Sort
dans les paumes,
avant de les lui offrir
pour qu’il y cherchât les monts et les plaines
cultivés par mon étoile.
J’avais vu des vieux et des vieux,
mais pas un comme celui-là.
La nuit de ses cheveux d’antan
était remplacée par la pleine lune
de sa calvitie,
entourée d’un mince buisson blanc ;
et sa bouche qui ne savait plus parler
qu’aux ancêtres qui l’attendaient,
balbutiait comme celle d’un enfant,
bien qu’elle révélât l’Inconnu.
Que pouvaient encore voir ses yeux lourds
des jours vécus ?
Captive y était sa jeunesse !
Captive sans espoir d’évasion !
Et quand il me regarda, quand il explora
les monts et les plaines
dans le creux de mes mains,
quand son regard éteint croisa le mien
et y devina une flamme pacifique,
je crois encore que sa jeunesse s’y débattait,
s’y débattait en pure perte !
Mais non ! la captive put briser ses liens
et fut délivrée :
elle était réincarnée dans la mienne,
selon la croyance du bien vieux
qui se mirait en moi.
Jean-Joseph Rabearivelo
(1901? 1903? – 1937)
Le bien vieux (poème)
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Images lunaires
Clair de lune, clair de lune – et après ?
Ne bois pas trop le lait qui fuit
du pis de cette chienne sauvage et borgne
qui aboie dans les ruines du ciel
comme pour appeler du fond du désert de la nuit
son innombrable progéniture
dont s’ouvrent les yeux en myriades d’étoiles.
Clair de lune, clair de lune – et après ?
Le vent lui-même est laiteux
qui ébranle les ombres sculptées
sur le sol
et augmente le nombre des âmes
visibles de toutes les choses
qui semblent fuir l’aboiement silencieux
mais résonnant partout.
Clair de lune, clair de lune – et après ?
Vois-tu ces oiseaux pacifiques
qui grandissent au cœur du paysage fantomatique ?
Ils paissent l’ombre,
ils picorent la nuit.
De quoi donc leur jabot sera-t-il rempli
lorsque deviendront des chants dans le leur
les épis de riz et de maïs
ravis par les coqs ?
Clair de lune, clair de lune – et après ?
Moi, je ne suis plus assez jeune
pour chercher une sœur lunaire dehors
après les rondes enfantines :
je tiendrai mes enfants dans mes bras jusqu’à ce qu’ils
[s’endorment,
et il est des livres que je lirai avec ma femme
jusqu’à ce que la lune change
et devienne pour nous elle-même
en l’attente de l’aube
qui nous surprendra aux rives du sommeil.
Jean-Joseph Rabearivelo
(1901? 1903? – 1937)
Images lunaires (poème)
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The Titanic
Out of the misty North
A stealthy foeman stole;
Far from the haunted Pole
On the wide sea went he forth,
And he met a giant ship
As he scoured the sea for toll
It cannot reach its goal
Crushed in his icy grip.
“Of every four just three”
This was his deadly dole.
Unseen he called the roll
Ah! a cold grave is the Sea.
Yet the Sea is not the end,
And Life is not the whole.
Over each heroic soul
Shall Eternity extend.
Helen Leah Reed
(1864–1926)
The Titanic
(Poem)
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Today, on Wednesday 26 August, The Discomfort of Evening, written by Marieke Lucas Rijneveld and translated from Dutch by Michele Hutchison, is announced as the winner of The 2020 International Booker Prize.
The £50,000 prize will be split between Marieke Lucas Rijneveld and Michele Hutchison, giving both the author and translator equal recognition.
The winner was announced by chair of the judges, Ted Hodgkinson, this evening, at a digital event which was livestreamed across The Booker Prizes Facebook and YouTube pages. The Dutch edition was a bestseller in the Netherlands, where it won the prestigious ANV Debut Prize.
The Discomfort of Evening was chosen from a shortlist of six books during a lengthy and rigorous judging process, by a panel of five judges, chaired by Ted Hodgkinson, Head of Literature and Spoken Word at Southbank Centre. The panel also includes: Lucie Campos, director of the Villa Gillet, France’s centre for international writing; Man Booker International Prize-winning translator and writer Jennifer Croft; Booker Prize longlisted author Valeria Luiselli and writer, poet and musician Jeet Thayil, whose novel Narcopolis was shortlisted for the Man Booker Prize in 2012.
Chair of the judges, Ted Hodgkinson says: ‘We set ourselves an immense task in selecting a winner from our superb shortlist, filled with fiction bold enough to upend mythic foundations and burst the banks of the novel itself. From this exceptional field, and against an extraordinary backdrop, we were looking for a book that goes beyond echoing our dystopian present and possesses a timeless charge. Combining a disarming new sensibility with a translation of singular sensitivity, The Discomfort of Evening is a tender and visceral evocation of a childhood caught between shame and salvation, and a deeply deserving winner of The 2020 International Booker Prize.’
Born in April 1991 in Nieuwendijk, Netherlands, Marieke Lucas Rijneveld, whose preferred pronouns are they/them, is the youngest author to win The International Booker Prize. The Dutch author grew up in a Reformed farming family in North Brabant before moving to Utrecht and, alongside their writing career, Rijneveld still works on a dairy farm. One of the most exciting new voices in Dutch literature, Rijneveld has already won awards for both their first poetry collection Calfskin and their debut novel The Discomfort of Evening.
Following a stint as an editor, Michele Hutchison became a literary translator from Dutch. Her translations include the bestselling An American Princess by Annejet van der Zijl, Mona in Three Acts by Griet op de Beeck and Seaweed by Miek Zwamborn. She is also co-author of The Happiest Kids in the World.
The Discomfort of Evening tells the story of Jas and her devout farming family in a strict Christian community in rural Netherlands. One winter’s day, her older brother joins an ice skating trip. Resentful at being left alone, she attempts to bargain with God pitting the life of her pet rabbit against that of her brother; he never returns. As grief overwhelms the farm, Jas succumbs to a vortex of increasingly disturbing fantasies, watching her family disintegrate into a darkness that threatens to derail them all.
The Guardian described The Discomfort of Evening as ‘an unflinching study of a family falling apart in the madness of grief, rendered all the more unnerving for the childishly plain, undramatic way their compulsive behaviours are reported’.
The Financial Times said ‘there is a bold beauty to the book… by using Jas’s everyday world as a metaphor for loneliness and fear, Rijneveld has created something exceptional.’
Megan Nolan for the New Statesman commented that the character of Jas ‘produces a truly haunting and savage loneliness, communicated by Rijneveld with an agile intensity I have rarely encountered.’
The International Booker Prize is awarded every year for a single book that is translated into English and published in the UK or Ireland. It aims to encourage more publishing and reading of quality fiction from all over the world and to promote the work of translators. Both novels and short-story collections are eligible. The contribution of both author and translator is given equal recognition, with the £50,000 prize split between them.
This year the judges considered 124 books, translated from 30 languages.
(Together, the two Booker Prizes reward the best fiction from around the globe that is published in English in the UK and Ireland. The Booker Prizes are sponsored by Crankstart, a charitable foundation.)
# More on website The Booker Prize
Selfportrait (Wikimedia)
Marieke Lucas Rijneveld
Dutch writer and poet (1991)
Novels
2018 – De avond is ongemak
2020 – Engels: The Discomfort of Evening, translation Michele Hutchison (Booker International Prize 2020)
Collections of poetry
2015 – Kalfsvlies (C. Buddingh’-prijs 2016) (Ida Gerhardt Poëzieprijs 2020)
2019 – Fantoommerrie
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Le vent
Force la grotte où marche le vent,
source du parfum de l’aurore
qu’il verse au seuil vespéral,
et de la jeunesse des futaies lointaines
qu’il cache dans la tendresse des herbes,
et de la splendeur du soleil moribond
qu’il ressuscite sur les collines prolongées.
Vois-le en songe quand il commence à poindre
et s’apprête à se ramifier comme une liane vivante ;
attends sur les rives des visions :
à peine éclos, il apprend à voler
puis déploie ses ailes comme un oiseau sauvage
et vient s’égarer dans les vergers
où il saccage fleurs et fruits.
Quelle liane, et d’où surgie ?
La voici qui enlace tous les arbres :
depuis les jamrosas parfumés,
qui forment un buisson dans l’Est,
jusqu’à la voûte des bougainvillées
et l’élan des dragonniers qui ondulent
sur les terrasses d’Iarive ;
depuis les mille cœurs des rosiers
qui s’offrent au sommet des tiges vertes,
et les gargoulettes des lys qui ne se s’ouvrent pas
pour pouvoir recueillir la rosée des crépuscules,
jusqu’à ces autres plantes sans nombre
dont on ignore encore le vrai nom
et que seuls vous connaissez, ô mes songes.
Oui, jusqu’à ces cheveux qui tremblotent
aux tempes de la vieille femme :
dernières fleurs de ses jours perdus
qui mendient un baiser au bord de la tombe –
et jusqu’au lambe que la femme-enfant
laisse traîner un peu en souriant
et qu’elle agite dans le brouillard !
– Et cet oiseau que tu ne vois pas
mais qui te frappe le front
et qui picore dans tes épaules
et griffe jusqu’à ta nuque :
quel oiseau est-il, l’oiseau du vent,
cet oiseau ivre qui titube
comme une roussette aux ailes déchirées ?
– Légendes et légendes, fables et fables…
Innombrables sont les légendes
qui peuvent forcer la grotte
où a poussé cette liane vivante
qui vient enlacer tous les arbres ;
innombrables, les fables qui entourent
l’éclosion de cet oiseau immatériel
qui tombe puis reprend son vol ;
mais il en est deux autres qui
me paraissent neuves
et que je n’ai connues que ces jours-ci :
tournoyait derrière ma porte
le vent humide de l’hiver,
tournoyait comme nos enfants
qui se cherchent et se cachent
quand s’illumine l’automne ;
tournoyait avec violence
comme un sanglier poursuivi,
ou un bœuf sauvage :
– D’où peut-il venir si ce n’est
des forêts ou du désert ?
disais-je. Puis,
lointaine et presque inaudible,
plus rien qu’une rumeur comme
en cèlent les coquillages :
– Il vient de l’océan, disais-je, le vent…
Jean-Joseph Rabearivelo
(1901? 1903? – 1937)
Le vent (poème)
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Cassandra
Of all the luckless women ever born,
Or ever to be born here on our earth,
Most pitied be Cassandra, from her birth
Condemned to woes unearned by her. Forlorn,
She early read great Ilium’s doom, and tried,
Clear-eyed, clear-voiced, her countrymen to warn.
But–she Apollo’s passion in high scorn
Had once repelled, and of his injured pride
The God for her had bred this punishment,–
That good, or bad, all things she prophesied
Though true as truth, should ever be decried
And flouted by the people. As she went
Far from old Priam’s gates among the crowd,
To save her country was her heart intent.
Pure, fearless, on an holy errand bent,
They called her “mad,” who was a Princess proud.
“Alas, the City falls! Beware the horse!
Woe, woe, the Greeks!” Ah! why was she endowed
With this sad gift? Able to pierce the cloud
That veils the future,–in its wasting course
She could not stop the storm. Bitter the pain
When those she loved and trusted–weak resource–
Her prophecies believed not; when the force
Of all her pleading spent itself in vain.
Poor Maid! She knew no greater agony
When dragged a slave in Agamemnon’s train.
And though she fell–by Clytemnestra slain–
She smiled on Death who eased her misery.
For oh–what grief to one of faithful heart
It is–to know the evils that must be.
Helpless their doom to make the imperilled see,
Unskilled to shield them from the fatal dart!
Helen Leah Reed
(1864–1926)
Cassandra
(Poem)
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Winner of the T.S. Eliot Prize 2020 and the RSL Ondaatje Prize!
These are finely crafted poems that reveal Roger Robinson’s capacity to tell involving stories and capture the essence of a character in a few words, to move the emotions with the force of verbal expression, and engage our thoughts, as in the sequence of poems that reflect on just what paradise might be. A Portable Paradise is a feast to be carried by lovers of poetry wherever they go.
Roger Robinson’s range is wide: the joys and pains of family life; the ubiquitous presence of racism, both subtle and unsubtle; observations on the threatening edge of violence below the surface energies of Black British territories in London; emblematic poems on the beauty and often bizarre strangeness of the world of animals; quizzical responses to the strange, the heartening, and the appalling in incidents or accounts of incidents encountered in daily life; reflections on the purposes and costs of making art, as in fine poems on a George Stubbs’ painting, John Coltrane’s Ascension and cocaine. Not least, in the sequence of poems that reflect on the meanings of the Grenfell Tower fire, Roger Robinson finds ways to move beyond a just indignation to uncover the undertones of experience that bring us nearer to the human reality of that event.
The collection’s title points to the underlying philosophy expressed in these poems: that earthly joy is, or ought to be, just within, but is often just beyond our reach, denied by racism, misogyny, physical cruelty and those with the class power to deny others their share of worldly goods and pleasures. A Portable Paradise is not the emptiness of material accumulation, but joy in an openness to people, places, the sensual pleasures of food and the rewards to be had from the arts of word, sound and visual enticement – in short an “insatiable hunger” for life. The poems express a fierce anger against injustice, but also convey the irrepressible sense that Roger Robinson cannot help but love people for their humour, oddity and generosity of spirit.
These are finely crafted poems, that reveal Roger Robinson’s capacity to tell involving stories and capture the essence of a character in a few words, to move the emotions with the force of verbal expression, and engage our thoughts, as in the sequence of poems that reflect on just what paradise might be. A Portable Paradise is a feast to be carried by lovers of poetry wherever they go.
• Roger Robinson is a writer and performer who lives between London and Trinidad. His first full poetry collection, The Butterfly Hotel, was shortlisted for The OCM Bocas Poetry Prize. He has toured extensively with the British Council and is a co-founder of both Spoke Lab and the international writing collective Malika’s Kitchen.
• Review by Bernardine Evaristo for the New Statesman on Wednesday, November 13, 2019: “A Portable Paradise (Peepal Tree Press) is the fourth poetry collection by Trinidadian-British poet Roger Robinson. It’s also his finest, ranging from the most breath-taking poems about the Grenfell Tower fire to the most exquisitely moving poems about the premature birth of his son, who had to fight for his life in an incubator. His poems are deep, mature, moving and inventive.”
A Portable Paradise
Roger Robinson (author)
Publisher: Peepal Tree Press Ltd
ISBN: 9781845234331
Number of pages: 144
Dimensions: 206 x 135 mm
Paperback
Published: 08/07/2019
£9.99
# new poetry
Roger Robinson:
A Portable Paradise
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Ne faites pas de bruit, ne parlez pas:
vont explorer une forêt les yeux, le cœur,
l’esprit, les songes…
Forêt secrète bien que palpable:
forêt.
Forêt bruissant de silence,
Forêt où s’est évadé l’oiseau à prendre au piège,
l’oiseau à prendre au piège qu’on fera chanter
ou qu’on fera pleurer.
À qui l’on fera chanter, à qui l’on fera pleurer
le lieu de son éclosion.
Forêt. Oiseau.
Forêt secrète, oiseau caché
dans vos mains.
Jean-Joseph Rabearivelo
(1901? 1903? – 1937)
Lire (poème)
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