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Caroline Elizabeth Sarah Norton
(Lady Stirling-Maxwell)
(1808-1877)
I Do Not Love Thee!
I do not love thee! – no! I do not love thee!
And yet when thou art absent I am sad;
And envy even the bright blue sky above thee,
Whose quiet stars may see thee and be glad.
I do not love thee! – yet, I know not why,
Whate’er thou dost seems still well done, to me:
And often in my solitude I sigh
That those I do love are not more like thee!
I do not love thee! – yet when thou art gone,
I hate the sound (though those who speak be dear)
Which breaks the lingering echo of the tone
Thy voice of music leaves upon my ear.
I do not love thee! – yet thy speaking eyes,
With their deep, bright, and most expressive blue,
Between me and the midnight heaven arise,
Oftener than any eyes I ever knew.
I do not love thee! yet, alas!
Others will scarcely trust my candid heart;
And oft I catch them smiling as they pass,
Because they see me gazing where thou art.
Caroline Elizabeth Sarah Norton poetry
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Guy de Maupassant
(1850-1893)
LE DIEU CRÉATEUR
La nature, d’essai en essai, allant du plus imparfait au plus parfait, arrive à cette dernière création qui mit pour la première fois l’homme sur la terre.
Pourquoi le jour ne viendrait-il pas où notre race sera effacée, où nos ossements déterrés ne sembleront aux espèces vivantes que des ébauches grossières d’une nature qui s’essaie ?
Jouffroy
Dieu, cet être inconnu dont nul n’a vu la face,
Roi qui commande aux rois et règne dans l’espace,
Las d’être toujours seul, lui dont l’infinité
De l’univers sans bornes emplit l’immensité,
Et d’embrasser toujours, seul, par sa plénitude
De l’espace et des temps la sombre solitude,
De rester toujours tel qu’il a toujours été,
Solitaire et puissant durant l’Éternité,
Portant de sa grandeur la marque indélébile,
D’être le seul pour qui le temps soit immobile,
Pour qui tout le passé reste sans souvenir
Et qui n’attend rien de l’immense avenir ;
Qui de la nuit des temps perce l’ombre profonde ;
Pour qui tout soit égal, pour qui tout se confonde
Dans l’éternel ennui d’un éternel présent,
Solitaire et puissant et pourtant impuissant
A changer son destin dont il n’est pas le maître,
Le grand Dieu qui peut tout ne peut pas ne pas être !
Et ce Dieu souverain, fatigué de son sort,
Peut-être en sa grandeur a désiré la mort !
Une éternité passe, et toujours solitaire
Il voit l’éternité se dresser tout entière !
Enfin las de rester seul avec son ennui
Des astres au front d’or il a peuplé la nuit ;
Dans l’espace flottait comme un chaos immonde ;
De la matière impure il a formé le monde.
Depuis longtemps la masse aride errait toujours,
Comme Dieu solitaire et dans la nuit sans jours ;
Mais les astres brillaient et quelquefois dans l’ombre
Un beau rayon de feu courant par la nuit sombre
Éclairait tout à coup le sol inhabité
Cachant comme un proscrit sa triste nudité !
Soudain levant son bras, le grand Dieu solitaire
Alluma le soleil et regarda la terre !
Alors tout s’anima sous l’ardeur de ses feux,
L’arbre géant tordit ses membres monstrueux,
La végétation monta, puissante, énorme,
Premier essai de Dieu, production informe
Et le globe roulant ses prés, ses grands bois verts,
Tournait silencieux dans le vaste univers,
Balançant dans le ciel sur sa tête parée
Et ses hautes forêts et sa mer azurée.
Pourtant Dieu le trouva triste et nu comme lui.
Rêveur, il y jeta le feu qui gronde et luit ;
Alors tout disparut, englouti sous la flamme.
Mais quand il renaquit, le monde avait une âme.
C’était la vie ardente, aux souffles tout-puissants,
Mais confuse et jetée en des êtres pesants
Faits de vie et de sève et de chair et d’argile
Comme l’oeuvre incomplet d’un artiste inhabile.
Monstres hideux sortant de gouffres inconnus
Qui traînaient au soleil leurs corps mous et charnus.
Se penchant de nouveau, Dieu regarda la terre,
Elle tournait toujours sauvage et solitaire.
Tout paraissait tranquille et calme ; mais parfois
Quelque bête en hurlant passait dans les grands bois,
D’arbres déracinés laissant un long sillage,
Et son dos monstrueux soulevait le feuillage ;
Elle allait mugissante et traînant lentement
Son corps inerte et lourd sous le bleu firmament ;
Et sa voix bondissait par l’écho répétée
Jusqu’au trône de Dieu dans l’espace emportée ;
Et puis tout se taisait et l’on ne voyait plus
Que le flot verdoyant des grands arbres touffus.
Mais toujours mécontent, ce Dieu lança sa foudre,
Alors tout disparut brûlé, réduit en poudre.
Puis la sève revint, ainsi qu’un sang vermeil
Dans les veines du sol qu’échauffait le soleil,
L’herbe verte et les fleurs cachaient la terre nue ;
L’arbre ne portait plus sa tête dans la nue ;
De frêles arbrisseaux les monts étaient couverts
Tout renaissait plus beau dans le jeune univers.
Mais un jour, tout à coup, tout trembla sur la terre,
Son globe n’était plus désert et solitaire ;
Le grand bois tressaillit, car un être inconnu
Sur l’univers esclave a levé son bras nu.
Le monde tout entier a plié sous cet être ;
Regardant la nature, il a dit : “Je suis maître.”
Regardant le soleil, il a dit : “C’est pour moi.”
L’animal furieux fuyait tremblant d’effroi ;
Il a dit : “C’est à moi” ; le ciel brillait d’étoiles,
Il a dit : “Dieu c’est moi.” L’ombre étendit ses voiles :
L’homme d’une étincelle embrasa les forêts,
Et du Dieu créateur arrachant les secrets,
Seul, perdu dans l’espace, il se bâtit un monde.
Tout plia sous ses lois, le feu, la terre et l’onde.
Mais il marche toujours et depuis six mille ans
Rien n’a pu ralentir ses progrès insolents,
Et souvent quand il parle, on a cru que la vie
Jaillissait du néant au gré de son envie.
Mais cet être qui tient la terre sous sa loi,
Qui de ce monde errant s’est proclamé le roi ;
Cet être formidable armé d’intelligence,
Qui sur tout ce qui vit exerce sa puissance,
Qu’est-il lui-même ? Ainsi que ces monstres si lourds
Qui furent le dessin des races de nos jours ;
Que les arbres géants, aux têtes souveraines
Dont nous avons trouvé des forêts souterraines,
L’homme n’est-il aussi qu’un ouvrage incomplet,
Que l’ébauche et le plan d’un être plus parfait ;
Ira-t-il au néant ? Ou sa tâche finie,
Montera-t-il au Dieu qui lui donna la vie ?
Ô vous, vieux habitants des siècles d’autrefois
Qui seuls mêliez vos cris au grand souffle des bois,
Qui vîntes les premiers dans ce monde où nous sommes,
Le dernier échelon, dites, sont-ce les hommes ?
Vous êtes disparus avec les siècles morts ;
Si nous passons aussi, que sommes-nous alors ?
Seigneur, Dieu tout-puissant, quand je veux te comprendre,
Ta grandeur m’éblouit et vient me le défendre.
Quand ma raison s’élève à ton infinité
Dans le doute et la nuit je suis précipité,
Et je ne puis saisir, dans l’ombre qui m’enlace
Qu’un éclair passager qui brille et qui s’efface.
Mais j’espère pourtant, car là-haut tu souris !
Car souvent, quand un jour se lève triste et gris,
Quand on ne voit partout que de sombres images,
Un rayon de soleil glisse entre deux nuages
Qui nous montre là-bas un petit coin d’azur ;
Quand l’homme doute et que tout lui paraît obscur,
Il a toujours à l’âme un rayon d’espérance ;
Car il reste toujours, même dans la souffrance,
Au plus désespéré, par le temps le plus noir,
Un peu d’azur au ciel, au coeur un peu d’espoir.
1868
Guy de Maupassant poetry
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Arthur Munby
(1828-1910)
Post Mortem
I lay in my coffin under the sod;
But the rooks they caw’d, and the sheep they trod
And munch’d and bleated, and made such a noise–
What with the feet of the charity boys
Trampling over the old grave-stones–
That it loosen’d my inarticulate bones,
And chased my sleep away.
So I turn’d (for the coffin is not so full
As it was, you know) my aching skull;
And said to my wife–and it’s not my fault
If she does lie next to me in the vault–
Said to her kindly, “My love, my dear,
How do you like these sounds we hear
Over our heads to-day?”
My wife had always a good strong voice;
But I’m not so sure that I did rejoice
When I found it as strong as it used to be,
And so unexpectedly close to me:
I thought, if her temper should set in,
Why, the boards between us are very thin,
And whenever the bearers come one by one
To deposit the corpse of my eldest son,
Who is spending the earnings of his papa
With such sumptuous ease and such great eclat,
They may think it more pleasant, perhaps, than I did,
To find that in death we were not divided.
However, I trusted to time and the worms;
And I kept myself to the mildest terms
Of a conjugal “How d’ye do.”
“John,” said my wife, “you’re a Body, like me;
At least if you ain’t, why you ought to be;
And I really don’t think, when I reflect,
That I ought to pay as much respect
To a rattling prattling skeleton
As I did to a man of sixteen stone.
However” (says she), “I shall just remark
That this here place is so cool and dark,
I’m certain sure, if you hadn’t have spoke,
My slumber’d never have thus been broke;
So I wish you’d keep your–voice in your head;
For I don’t see the good of being dead,
If one mayn’t be quiet too.”
She spoke so clear and she spoke so loud,
I thank’d my stars that a linen shroud
And a pair of boards (though they were but thin)
Kept out some part of that well-known din:
And, talking of shrouds, the very next word
That my empty echoing orbits heard
Was, “Gracious me, I can tell by the feel
That I’m all over rags from head to heel!
Here’s jobs for needle and thread without ending,
For there’s ever-so-many holes wants mending!”
“My love,” I ventured to say, “I fear
It’s not much use, your mending ’em here;
For, as fast as you do, there’s worse than moth,
And worse than mice, or rats, or both,
Will eat up the work of your cotton ball
And leave you never a shroud at all–
No more than they have to me.”
Now, whether it was that she took it ill
My seeking to question her feminine skill,
Or whether ’twas simply that we were wedded–
The very thing happen’d that I most dreaded:
For, by way of reply, on the coffin-side,
Just where the planks had started wide,
There came a blow so straight and true
That it shook my vertebral column in two;
And what more might have follow’d I cannot tell,
But that very minute (’twas just as well)
The flagstone was lifted overhead,
And the red-nosed buriers of the dead
Let down a load on my coffin-plate
That stunned me quite with the shock of its weight.
‘Twas the corpse, of course, of my eldest son,
Who had injured his brain (a little one)
By many a spirituous brain-dissolver,
And finish’d it off with a Colt’s revolver.
Well–when they had gone and the noise had ceased,
I look’d for one other attack, at least:
But, would you believe it? The place was quiet,
And the worms resumed their usual diet!
Nay, everything else was silent too;
The rooks they neither caw’d nor flew,
And the sheep slept sound by footstone and head,
And the charity boys had been whipp’d to bed.
So I turn’d again, and I said to myself–
“Now, as sure as I’m laid on this sordid shelf
Away from the living that smile or weep,
I’ll sleep if I can, and let her too sleep:
And I will not once, for pleasure or pain,
Unhinge my jaws to speak again,
No, not if she speaks to me.”
Arthur Munby poetry
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Aline (Murray) Kilmer
(1888-1941)
Things
Sometimes when I am at tea with you
I catch my breath
At a thought that is old as the world is old
And more bitter than death.
It is that the spoon that you just laid down
And the cup that you hold
May be here shining and insolent
When you are still and cold.
Your careless note that I laid away
May leap to my eyes like flame
When the world has almost forgotten your voice
Or the sound of your name.
The golden Virgin da Vinci drew
May smile on over my head,
And daffodils nod in the silver vase
When you are dead.
So let moth and dust corrupt and thieves
Break through and I shall be glad,
Because of the hatred I bear to things
Instead of the love I had.
For life seems only a shuddering breath,
A smothered, desperate cry,
And things have a terrible permanence
When people die.
Aline Kilmer poetry
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Don[ald Robert Perry] Marquis
(1878-1937)
“They Had No Poet . . .”
“Vain was the chief’s, the sage’s pride!
They had no poet and they died.” — POPE.
BY TIGRIS, or the streams of Ind,
Ere Colchis rose, or Babylon,
Forgotten empires dreamed and sinned,
Setting tall towns against the dawn,
Which, when the proud Sun smote upon,
Flashed fire for fire and pride for pride;
Their names were . . . Ask oblivion! . .
“They had no poet, and they died.”
Queens, dusk of hair and tawny-skinned,
That loll where fellow leopards fawn . . .
Their hearts are dust before the wind,
Their loves, that shook the world, are wan!
Passion is mighty . . . but, anon,
Strong Death has Romance for his bride;
Their legends . . . Ask oblivion! . . .
“They had no poet, and they died.”
Heroes, the braggart trumps that dinned
Their futile triumphs, monarch, pawn,
Wild tribesmen, kingdoms disciplined,
Passed like a whirlwind and were gone;
They built with bronze and gold and brawn,
The inner Vision still denied;
Their conquests . . . Ask oblivion! . . .
“They had no poet, and they died.”
Dumb oracles, and priests withdrawn,
Was it but flesh they deified?
Their gods were . . . Ask oblivion! . . .
“They had no poet, and they died.”
Don Marquis poetry
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Aline (Murray) Kilmer
(1888-1941)
If I Had loved You More
If I had loved you more God would have had pity;
He would never have left me here in this desolate place,
Left me to go on my knees to the door of Heaven
Crying in vain for a little sight of your face.
How could I know that the earth would be dark without you?
For you were always the lover and I the friend.
Now if there were any hope that I might find you
I would go seeking you to the world’s end.
“God is a jealous God. You have loved too wildly,
You have loved too well!” one said.
I bowed my head, but my heart in scorn was crying
That you whom I had not loved enough are dead.
I look on my heart and see it is hard and narrow,
That my loves are slight and last but a little space.
But why do I go on my knees to the door of Heaven
Crying for only a little sight of your face?
Aline Kilmer poetry
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Anna de Noailles
(1876-1933)
La mort dit à l’homme…
Voici que vous avez assez souffert, pauvre homme,
Assez connu l’amour, le désir, le dégoût,
L’âpreté du vouloir et la torpeur des sommes,
L’orgueil d’être vivant et de pleurer debout…
Que voulez-vous savoir qui soit plus délectable
Que la douceur des jours que vous avez tenus,
Quittez le temps, quittez la maison et la table ;
Vous serez sans regret ni peur d’être venu.
J’emplirai votre coeur, vos mains et votre bouche
D’un repos si profond, si chaud et si pesant,
Que le soleil, la pluie et l’orage farouche
Ne réveilleront pas votre âme et votre sang.
– Pauvre âme, comme au jour où vous n’étiez pas née,
Vous serez pleine d’ombre et de plaisant oubli,
D’autres iront alors par les rudes journées
Pleurant aux creux des mains, des tombes et des lits.
D’autres iront en proie au douloureux vertige
Des profondes amours et du destin amer,
Et vous serez alors la sève dans les tiges,
La rose du rosier et le sel de la mer.
D’autres iront blessés de désir et de rêve
Et leurs gestes feront de la douleur dans l’air,
Mais vous ne saurez pas que le matin se lève,
Qu’il faut revivre encore, qu’il fait jour, qu’il fait clair.
Ils iront retenant leur âme qui chancelle
Et trébuchant ainsi qu’un homme pris de vin ;
– Et vous serez alors dans ma nuit éternelle,
Dans ma calme maison, dans mon jardin divin…
Anna de Noailles poetry
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Anna de Noailles
(1876-1933)
L’inquiet désir
Voici l’été encor, la chaleur, la clarté,
La renaissance simple et paisible des plantes,
Les matins vifs, les tièdes nuits, les journées lentes,
La joie et le tourment dans l’âme rapportés.
– Voici le temps de rêve et de douce folie
Où le coeur, que l’odeur du jour vient enivrer,
Se livre au tendre ennui de toujours espérer
L’éclosion soudaine et bonne de la vie,
Le coeur monte et s’ébat dans l’air mol et fleuri.
– Mon coeur, qu’attendez-vous de la chaude journée,
Est-ce le clair réveil de l’enfance étonnée
Qui regarde, s’élance, ouvre les mains et rit ?
Est-ce l’essor naïf et bondissant des rêves
Qui se blessaient aux chocs de leur emportement,
Est-ce le goût du temps passé, du temps clément,
Où l’âme sans effort sentait monter sa sève ?
– Ah ! mon coeur, vous n’aurez plus jamais d’autre bien
Que d’espérer l’Amour et les jeux qui l’escortent,
Et vous savez pourtant le mal que vous apporte
Ce dieu tout irrité des combats dont il vient…
Anna de Noailles poetry
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Die ritueel
door Charl-Pierre Naudé
Snaaks hoe dinge met ’n doel gedoen word,
en dan lyk dit so na die skep van chaos
van hier by my tafeltjie waar ek sit en rook.
Daai twee wat vroeër verbygestap het,
die karre wat heen en weer oor die nat teer fluit –
beplanning sit daaragter, hoor.
Alles vergeetbaar, nietemin, van hier, behalwe
die triestige groen bakkie wat nou meer as een keer
aan die voet van die restaurantterras verbygevaar het.
Met sy laaste rit het iemand alleen agter
op die oop bak gestaan, hande seremonieel
op die kajuitreëling, en toegegooi onder ’n swart seil.
Ekstra stadig word daar bestuur, soos in ’n stoet;
toe merk ek dié “passasier”, só kierts, moet
ʼn rekwisiet wees, want g’n ledemaat van hom beweeg nie.
Só moes Julius Caesar op sy strydwa gery het
met die herdenkings van sy seges
jare ná sy dood, onder ’n lanferlap
op pad na die arena as ’n beeld vir die onthulling.
En weer het die ritueel verby gekom (triomfantelik?).
Seker iets by die huis vergeet, kon my nie skeel nie.
Ek fantaseer toe die figuur is ʼn terdoodveroordeelde;
en terwyl motreën uit die bewolktheid neersif
wonder ek wat die wyse van sy teregstelling gaan wees.
Ná my koffie het ek huis toe geloop
en die gedoente weer teëgekom, dié keer by sy eindpunt:
ʼn Lint oor die grasperk het huisraad verdeel.
Die vrou het by haar kind gestaan, en die man daar wat sy seil
styf span oor sy hoop goed op die bakkie, hý het gehuil.
Het Ritueel
door Charl-Pierre Naudé in een vertaling van Willy Martin
Vreemd hoe doelgericht de dingen lopen,
terwijl zij eerder op een chaos lijken
voor wie, als ik, aan een tafeltje zit te roken en kijkt.
Die twee die daarnet langs gekomen waren,
het sissen heen en weer van wielen over nat asfalt—
daar steekt een planning achter, hoor.
Toch wordt van hieruit alles licht vergeten, behalve
dat kleine groene bakkie dat voor de tigste keer
voorbij het restaurantterras is gepasseerd.
De laatste maal stond iemand heel alleen
in de open achterbak, de handen ceremonieel
bovenop de stuurcabinereling, de rest onder een zwart zeil.
Heel traag, als in een stoet, werd er gereden;
pas toen begreep ik dat hij, de ‘passagier’, kaarsrecht,
een rekwisiet moest wezen, geen ledemaat zag ik bewegen.
Zó moet in zijn strijdwagen Julius Caesar voorbijgereden zijn
bij de herdenking van zijn zeges
jaren nà zijn dood, onder een crêpe rouwgewaad
op weg naar de arena waar zijn standbeeld werd onthuld.
En weer trok (triomfantelijk?) het ritueel voorbij.
Zeker thuis wat vergeten, wat kon het mij ook schelen.
Later verbeeldde ik mij dat deze man ter dood veroordeeld was;
en terwijl uit de bewolkte hemel een fijne regen daalde
vroeg ik mij af hoe hij zou worden omgebracht.
Mijn koffie op, kwam ik, op weg naar huis,
dezelfde stoet weer tegen,
dit keer daar waar zijn eindpunt was:
Een lint over het gazon verdeelde het huisgerei.
De vrouw stond bij het kind, en hij, de man die ’t zeil
over zijn goed in ’t bakkie had gespannen, hij huilde.
(vertaald/bewerkt van het Zuid-Afrikaans in het Nederlands door Willy Martin)
In de serie Vertaalvrucht nr. 8
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Anna de Noailles
(1876-1933)
La mort fervente
Mourir dans la buée ardente de l’été,
Quand parfumé, penchant et lourd comme une grappe,
Le coeur, que la rumeur de l’air balance et frappe,
S’égrène en douloureuse et douce volupté.
Mourir, baignant ses mains aux fraîcheurs du feuillage,
Joignant ses yeux aux yeux fleurissants des bois verts,
Se mêlant à l’antique et naissant univers,
Ayant en même temps sa jeunesse et son âge,
S’en aller calmement avec la fin du jour ;
Mourir des flèches d’or du tendre crépuscule,
Sentir que l’âme douce et paisible recule
Vers la terre profonde et l’immortel amour.
S’en aller pour goûter en elle ce mystère
D’être l’herbe, le grain, la chaleur et les eaux,
S’endormir dans la plaine aux verdoyants réseaux,
Mourir pour être encor plus proche de la terre…
Anna de Noailles poetry
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Anna de Noailles
(1876-1933)
A la nuit
Nuits où meurent l’azur, les bruits et les contours,
Où les vives clartés s’éteignent une à une,
Ô nuit, urne profonde où les cendres du jour
Descendent mollement et dansent à la lune,
Jardin d’épais ombrage, abri des corps déments,
Grand coeur en qui tout rêve et tout désir pénètre
Pour le repos charnel ou l’assouvissement,
Nuit pleine des sommeils et des fautes de l’être,
Nuit propice aux plaisirs, à l’oubli, tour à tour,
Où dans le calme obscur l’âme s’ouvre et tressaille
Comme une fleur à qui le vent porte l’amour,
Ou bien s’abat ainsi qu’un chevreau dans la paille,
Nuit penchée au-dessus des villes et des eaux,
Toi qui regardes l’homme avec tes yeux d’étoiles,
Vois mon coeur bondissant, ivre comme un bateau,
Dont le vent rompt le mât et fait claquer la toile !
Regarde, nuit dont l’oeil argente les cailloux,
Ce coeur phosphorescent dont la vive brûlure
Éclairerait, ainsi que les yeux des hiboux,
L’heure sans clair de lune où l’ombre n’est pas sûre.
Vois mon coeur plus rompu, plus lourd et plus amer
Que le rude filet que les pêcheurs nocturnes
Lèvent, plein de poissons, d’algues et d’eau de mer
Dans la brume mouillée, agile et taciturne.
A ce coeur si rompu, si amer et si lourd,
Accorde le dormir sans songes et sans peines,
Sauve-le du regret, de l’orgueil, de l’amour,
Ô pitoyable nuit, mort brève, nuit humaine !…
Anna de Noailles poetry
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Eugène Marais
(1871–1936)
Sonder betaling
Dis kleine dingetjies wat meeste vreugde bring:
van kindertjies wat speel, dié bly gelag;
‘n lewerik wat in wolke sing;
die sag’ bedruis van druppels in die nag.
Swart doringbome teen die Westegloed;
die groen van wuiwend’ gras wat hoog die bult omsoom;
lang lelies in die gras, nes druppels bloed;
die dof’ gemurmel van ‘n waterstroom.
‘n Sware werk goed afgedaan;
‘n wandeling met ‘n vriend wat ons bemin;
die eerste groen langs muur en laan;
die gloed van uit ‘n liefdevolle huisgesin;
die blydskap, uitgestort en vry,
loop on op eensaam’ wege raak.
Dit kos alleen die soek om te verkry:
die dinge wat die Lewe ‘n vreugde maak.
Eugène Marais poetry
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More in: Archive M-N, Eugène Marais, Marais, Eugène
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