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Arno Holz
(1863–1929)
Ballade
Kennt ihr das Lied, das alte Lied
Vom heilgen Hain zu Singapur?
Dort sitzt ein alter Eremit
Und kaut an seiner Nabelschnur.
Er kaut tagaus, er kaut tagein
Und nährt sich kärglich nur und knapp,
Denn ach, er ist ein grosses Schwein
Und nie fault ihm sein Luder ab!
Rings um ihn wie das liebe Vieh
Wälzt sich zerknirscht ganz Singapur
Und »Gott erhalte«, singen sie,
»Noch lange seine Nabelschnur!«
Denn also geht im Volk die Mähr
Und also lehrt auch dies Gedicht:
Wenn jene Nabelschnur nicht wär,
Dann wär auch manches Andre nicht.
Dann hätte beispielsweise Lingg
Nie völkerwandernd sich verrannt
Und Wagners Nibelungenring
Wär stellweis nicht so hirnverbrannt.
Uns hätte nie Professor Dahn
Urdeutsch dozirt von A bis Z
Und kein ägyptischer Roman
Verzierte unser Bücherbrett.
Wolffs Heijerleispoeterei,
Kein Baumbach wär ihr nachgetatscht,
Und Mirzas Reimklangklingelei
Summa cum laude ausgeklatscht.
Dann schlüge endlich unsrer Zeit
Das Herz ans Herz der Poesie,
Das Rütli schwüre seinen Eid
Und unser Tell wär das Genie.
So aber so – frei, fromm und frisch
Kaut weiter jener Nimmersatt;
Sein eigner Schmerbauch ist sein Tisch,
Sein –wisch ein Bananenblatt.
Und um ihn wie das liebe Vieh
Wälzt sich zerknirscht ganz Singapur
Und »Gott erhalte«, singen sie,
»Noch lange seine Nabelschnur!«
Arno Holz poetry
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Théophile Gautier
(1811-1872)
Coquetterie posthume
Quand je mourrai, que l’on me mette,
Avant de clouer mon cercueil,
Un peu de rouge à la pommette,
Un peu de noir au bord de l’oeil.
Car je veux dans ma bière close,
Comme le soir de son aveu,
Rester éternellement rose
Avec du kh’ol sous mon oeil bleu.
Pas de suaire en toile fine,
Mais drapez-moi dans les plis blancs
De ma robe de mousseline,
De ma robe à treize volants.
C’est ma parure préférée ;
Je la portais quand je lui plus.
Son premier regard l’a sacrée,
Et depuis je ne la mis plus.
Posez-moi, sans jaune immortelle,
Sans coussin de larmes brodé,
Sur mon oreiller de dentelle
De ma chevelure inondé.
Cet oreiller, dans les nuits folles,
A vu dormir nos fronts unis,
Et sous le drap noir des gondoles
Compté nos baisers infinis.
Entre mes mains de cire pâle,
Que la prière réunit,
Tournez ce chapelet d’opale,
Par le pape à Rome bénit :
Je l’égrènerai dans la couche
D’où nul encor ne s’est levé ;
Sa bouche en a dit sur ma bouche
Chaque Pater et chaque Ave.
Théophile Gautier poetry
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VPRO BOEKEN
Tineke Cleiren & Theodor Holman
Zondag 10 maart 2013 om 11.20 uur op Nederland 1
Tineke Cleiren en Antoine Hol: Strafrecht, tussen ratio en emotie
De Leidse hoogleraar strafrecht Tineke Cleiren schreef samen met haar man Antoine Hol, eveneens jurist, eveneens hoogleraar, het boek Strafrecht, tussen ratio en emotie. Het werd een boek waarin Cleiren uitlegt wat recht eigenlijk is, waar het voor staat en waar op dit moment in onze samenleving de knelpunten zitten.
Strafrecht, tussen ratio en emotie is een boek geworden dat uitlegt dat een goed functionerend strafrecht laveert tussen ratio en emotie, in plaats van een van die twee kanten te kiezen. Het beantwoordt vragen over eigenrichting, slachtofferschap, vergelding, verwerking en volksgerichten. Bijvoorbeeld legt het uit dat Officieren van Justitie niet alleen maar ‘crimefighters’ zijn die zorgen voor belastend bewijsmateriaal, maar dat ze ook voor ontlastend materiaal moeten zorgen. Alle denkbare paden moeten gevolgd worden, en aan iedere zaak zitten twee kanten. Hoe dit in de praktijk werkt, legt Cleiren zondag uit.
Theodor Holman: De grootste truc aller tijden
Schrijver Theodor Holman wist vrijwel niets van de Tweede Wereldoorlog in Nederlands-Indië. Daar kwam hij achter toen hij twee jaar geleden een redevoering hield bij een herdenking. Zijn ouders en zijn zus zaten in een jappenkamp, maar zijn ouders konden de woorden niet vinden om er goed over te vertellen en de jonge Theodor sloot zich af voor de verhalen. Nu maakt hij het goed, met De grootste truc aller tijden schreef hij een Indische familiegeschiedenis.
In de nalatenschap van zijn ouders vond hij het kampdagboek van zijn vader. Een klein, beduimeld boekje van pakpapier waarin zijn vader in priegelig handschrift zijn belevenissen aan de Birma-spoorlijn neerschreef. Achterin het boekje had zijn vader, die een niet onverdienstelijk goochelaar was, alle kaarttrucs die hij kende opgeschreven. De schrijver had zijn invalshoek gevonden en vertelt aanstaande zondag over zijn nieuwe boek, dat gaat over de ‘illusies die het leven ons flikt’.
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In Memoriam
Tsjêbbe Hettinga
(1949 – 2013)
Op 7 maart 2013 is in Leeuwarden de Friese dichter Tsjêbbe Hettinga overleden in. Vanaf zijn jeugdjaren kampte hij met een beperkt gezichtsvermogen. Desondanks trad hij vaak op tijdens poëzieavonden en literaire festivals. In december vorig jaar werd kanker bij hem geconstateerd. Hij werd vierenzestig jaar.
Hettinga groeide op als boerenzoon, op het Friese platteland. Hij volgde de kweekschool en studeerde in Groningen Nederlands en Fries. De afgelopen dertig jaar woonde hij in Leeuwarden. Tsjêbbe Hettinga heeft meer dan tien dichtbundels geschreven in de Friese Taal. Hij werd het boegbeeld van de Friese literatuur. Er is ook werk van hem vertaald in het Nederlands (Benno Barnard) en het Engels (James Brockway en Susan Massotty). In 2010 schreef Tsjêbbe Hettinga de Nationale Gedichtendagbundel.
Meer informatie op: ≡ Fryske literatuerside
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Théophile Gautier
(1811-1872)
Bûchers et tombeaux
Le squelette était invisible,
Au temps heureux de l’Art païen ;
L’homme, sous la forme sensible,
Content du beau, ne cherchait rien.
Pas de cadavre sous la tombe,
Spectre hideux de l’être cher,
Comme d’un vêtement qui tombe
Se déshabillant de sa chair,
Et, quand la pierre se lézarde,
Parmi les épouvantements,
Montrait à l’oeil qui s’y hasarde
Une armature d’ossements ;
Mais au feu du bûcher ravie
Une pincée entre les doigts,
Résidu léger de la vie,
Qu’enserrait l’urne aux flancs étroits ;
Ce que le papillon de l’âme
Laisse de poussière après lui,
Et ce qui reste de la flamme
Sur le trépied, quand elle a lui !
Entre les fleurs et les acanthes,
Dans le marbre joyeusement,
Amours, aegipans et bacchantes
Dansaient autour du monument ;
Tout au plus un petit génie
Du pied éteignait un flambeau ;
Et l’art versait son harmonie
Sur la tristesse du tombeau.
Les tombes étaient attrayantes:
Comme on fait d’un enfant qui dort,
D’images douces et riantes
La vie enveloppait la mort ;
La mort dissimulait sa face
Aux trous profonds, au nez camard,
Dont la hideur railleuse efface
Les chimères du cauchemar.
Le monstre, sous la chair splendide
Cachait son fantôme inconnu,
Et l’oeil de la vierge candide
Allait au bel éphèbe nu.
Seulement pour pousser à boire,
Au banquet de Trimalcion,
Une larve, joujou d’ivoire,
Faisait son apparition;
Des dieux que l’art toujours révère
Trônaient au ciel marmoréen ;
Mais l’Olympe cède au Calvaire,
Jupiter au Nazaréen ;
Une voix dit : Pan est mort ! – L’ombre
S’étend. – Comme sur un drap noir,
Sur la tristesse immense et sombre
Le blanc squelette se fait voir ;
Il signe les pierres funèbres
De son paraphe de fémurs,
Pend son chapelet de vertèbres
Dans les charniers, le long des murs,
Des cercueils lève le couvercle
Avec ses bras aux os pointus ;
Dessine ses côtes en cercle
Et rit de son large rictus ;
Il pousse à la danse macabre
L’empereur, le pape et le roi,
Et de son cheval qui se cabre
Jette bas le preux plein d’effroi ;
Il entre chez la courtisane
Et fait des mines au miroir,
Du malade il boit la tisane,
De l’avare ouvre le tiroir ;
Piquant l’attelage qui rue
Avec un os pour aiguillon,
Du laboureur à la charrue
Termine en fosse le sillon ;
Et, parmi la foule priée,
Hôte inattendu, sous le banc,
Vole à la pâle mariée
Sa jarretière de ruban.
A chaque pas grossit la bande;
Le jeune au vieux donne la main ;
L’irrésistible sarabande
Met en branle le genre humain.
Le spectre en tête se déhanche,
Dansant et jouant du rebec,
Et sur fond noir, en couleur blanche,
Holbein l’esquisse d’un trait sec.
Quand le siècle devient frivole
Il suit la mode; en tonnelet
Retrousse son linceul et vole
Comme un Cupidon de ballet
Au tombeau-sofa des marquises
Qui reposent, lasses d’amour,
En des attitudes exquises,
Dans les chapelles Pompadour.
Mais voile-toi, masque sans joues,
Comédien que le ver rnord,
Depuis assez longtemps tu joues
Le mélodrame de la Mort.
Reviens, reviens, bel art antique,
De ton paros étincelant
Couvrir ce squelette gothique ;
Dévore-le, bûcher brûlant !
Si nous sommes une statue
Sculptée à l’image de Dieu,
Quand cette image est abattue,
Jetons-en les débris au feu.
Toi, forme immortelle, remonte
Dans la flamme aux sources du beau,
Sans que ton argile ait la honte
Et les misères du tombeau !
Théophile Gautier poetry
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Théophile Gautier
(1811-1872)
Apollonie
J’aime ton nom d’Apollonie,
Echo grec du sacré vallon,
Qui, dans sa robuste harmonie,
Te baptise soeur d’Apollon.
Sur la lyre au plectre d’ivoire,
Ce nom splendide et souverain,
Beau comme l’amour et la gloire,
Prend des résonances d’airain.
Classique, il fait plonger les Elfes
Au fond de leur lac allemand,
Et seule la Pythie à Delphes
Pourrait le porter dignement,
Quand relevant sa robe antique
Elle s’assoit au trépied d’or,
Et dans sa pose fatidique
Attend le dieu qui tarde encor.
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Mireille Havet
(1898-1932)
Histoire du petit cheval noir
Le petit cheval, noir comme du jais, trotte sur la route de campagne. Ses deux oreilles bien levées comme des cornets à surprise et sa queue empanachée comme un plumeau qu’agite la brise.
Il est content, le petit cheval, parce que l’air est bleu sur toute la campagne. La carriole qui sonne derrière sa croupe luisante est légère et le paysan Mathieu gai et propre dans sa blouse bleue, n’emporte jamais de fouet.
« Ah les beaux cailloux ! comme ils roulent bien sous mes quatre sabots, pense le petit cheval, et que mon estomac est agréablement rempli d’avoine. Allons, vite, vite à la ferme qui est située dans la vallée. Là, je retrouverai un petit cheval blanc que j’affectionne énormément. »
Mais voilà, que sous le lourd soleil de midi, qui est monté au fond du ciel, le gai paysan Mathieu s’est endormi. Sa bonne grosse tête est secouée de droite à gauche, de gauche à droite, par les cahots de la voiture et, devant ses yeux clos, passent des visions champêtres… La route, avant d’arriver à la ferme est raide, si raide, qu’on n’y pourrait jouer à courir sans tomber.
Mais, le petit cheval ne sait pas cela, parce qu’une main sûre, jusqu’à ce matin-là, avait toujours tenu ses guides. Et de toute la force de ses quatre jambes solides il se lance dans le sentier, avec par derrière lui, la carriole sonnante. Ah ! qu’est-il arrivé ?
Mathieu fut réveillé par une grande secousse, qui le projeta en l’air, comme une balle, et par un hennissement pitoyable. Le petit cheval noir, plié sur ses genoux de devant, était recouvert, à moitié, par la carriole qui pesait sur son dos… et il hennissait… il hennissait, parce qu’il avait mal à ses genoux écorchés.
« Ah ! pensait le petit cheval, comment faire maintenant ? j’ai si mal ! et je n’ai pas la force de me relever. J’étais si heureux de courir, avec du soleil de tous les côtés et l’air piquant dans mes naseaux ouverts. Maintenant je vais boiter comme un vieux cheval infirme. Quelle tristesse ! » Et il pleurait.
Ce n’est qu’une heure après, que Mathieu avec, d’autres garçons, purent dégager le petit cheval noir et l’aider à se relever.
Mais dans quel état ! Toute la peau de ses genoux enlevée. Ses pauvres genoux ! On le ramena à son écurie : là-haut, sur le coteau, pendant que le soleil se couchait, comme cela, avec une multitude de rayons. Le ciel ressemblait à un champ de blé.
Et le petit cheval sentait son cœur lourd comme une grosse pierre et il se disait : « Vais-je mourir ? » Mais il ne mourut pas. Ce n’était que des écorchures. On le soigna très bien. On le fit reposer et on lui donna abondamment à manger.
Cependant depuis, il n’a jamais voulu, mais jamais ! reprendre le chemin en pente qui conduit dans la vallée.
La Maison dans l’œil du chat. Paris, éditions Georges Crès & Cie, 1917
Mireille Havet poetry
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Mireille Havet
(1898-1932)
C’est ce désir du monde
À Mlle Lilie de Lanux
C’est ce désir du monde
qui m’hallucine !
La hantise de ce qui reste à créer
dans les contrées
neuves comme mon ardeur.
L’aube monte,
éclate aux vitres et joue un instant
avec les rainures du volet.
C’est avant l’aube qu’il faut partir..!
La douceur du jour vous rattache aux choses
qui ont bercé l’enfance.
Avec rudesse : il faut partir !
Ceindre ses reins de la ceinture d’acier
dont les clous mordent la chair
à la moindre défaillance.
Traverser le jardin, sans cueillir de fleurs,
ne pas s’attarder à la barrière qui grince !
Partir… avant l’heure.
C’est la rudesse qui dirige.
C’est la ligne droite et la route poudreuse,
dans l’aurore malléable,
qui attirent.
Et la poussière se fait légère et douce
aux talon nus
qui s’y enfoncent avec volupté !
Les horizons ne sont pas des mythes
Ils sont là pour être traversés ! vaincus ! Livrés !
Tous les secrets des montagnes,
toute la langueur des rivières,
toute la force mystique de l’océan indomptable
et le désert, qui noie, mieux que l’onde
sont pour nous.
Pour Toi : Voyageur désirable !
Que rien n’harasse et que rien ne déçoit :
avec ta besace grise sur ta hanche
ton dur bâton !
Sans arme ! Et sans fortune !
Livré au ciel, comme Jésus-Christ
Le fut aux hommes,
Livré avec le seul vêtement
de ta chair : à la source
qui coule en chantant
sur tes reins.
Les cimes ! Les cimes !
Nous appellent, se dressant
multiples et farouches
comme un désir qui s’amplifie.
Elle s’exhaussent
les unes sur les autres,
harcelant nos yeux
qui ne peuvent tout posséder !
Ô courses folles
dans la nuit,
avec les constellations jusqu’aux épaules
et la tentation de les prendre à pleine main.
Usure exquise de tout ce qui dort en nous
et s’éveille, au contact des ouragans
et des soleils,
absorptions entière de la Terre
par tous les pores de la peau
cuivrée, durcie !
Possession enfin palpable
de ce que Dieu donna à l’homme
pour l’aider à conquérir le ciel.
Possession unique !
Dure comme un arc bandé,
dont la flèche serait,
un désir insatiable
d’une portée illimitée.
Voici la nuit sur la ville.
En haut de la grande Tour,
un paon s’éploie
comme un drapeau d’azur.
Et c’est le signe !
Et c’est le flambeau !
Ah ! Partons sans détour,
pendant que la soif dure encore
et avant d’être résignés.
Pendant que sur ce mur, l’oiseau sonore
clame la détresse des prisonniers.
Dans mes libres membres bouillonne,
La folle promesse de l’univers
qui s’abandonne
à mon désir.
Revue La Presqu’île n°4 (octobre 1916)
Mireille Havet poetry
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Robert Graves
(1895-1985)
She Tells Her Love While Half Asleep
She tells her love while half asleep,
In the dark hours,
With half-words whispered low:
As Earth stirs in her winter sleep
And puts out grass and flowers
Despite the snow,
Despite the falling snow.
Robert Graves poetry
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More in: *War Poetry Archive, Archive G-H
Mireille Havet
(1898-1932)
Adieu à la Touraine
À Christiane et à Paul Aeschimann
Ah ! c’est bien tentant de se casser la figure
et d’épanouir son sang sur la terre dure !
Par la fenêtre ouverte : se jeter !
Mourir !
Et le crépuscule laisse monter la lune.
Touraine ! Terre de nos rois,
cœur de France, qu’entoure la guerre
comme un serre-téte sanglant
Touraine !
Tu te mires dans la rivière
avec le croissant de la lune nouvelle.
J’ai vu ton soleil s’évanouir sur la forêt,
glisser avec langueur le long des troncs ambrés,
répandre avec volupté
l’amour de ses flancs dilatés
par cette dernière étreinte d’Automne,
et les rivières, à travers Toi ! Touraine !
à travers toi ! ma France !
s’en vont claires comme des veines
sillonnant tes champs de gais reflets d’argent.
Voici le dernier soir !
La vie nouvelle réclame à chaque instant
une ferveur nouvelle,
et c’est déjà le Départ.
Dernier soir campagnard, ma douleur est intense.
Touraine qui m’as reçue pendant un an de guerre,
à Toi j’adresse ce soir
un dernier appel et une dernière prière.
Tu ne m’as pas trop donné, Touraine !
j’ai su te comprendre et j’ai su t’aimer.
Belles chevauchées des rois à travers la forêt,
vous hantez mes rêves et je pars à regret.
Mais ainsi…..
La guerre perpétuelle aiguise ma nostalgie.
C’est la vie que j’appelle !
Que la mort soit bannie !
Toute ma force se révolte en te contemplant
ma terre !
Toi que l’on a voulu prendre,
que l’on a voulu enlever à ma jeunesse
et que j’aime d’un amour illimité !
Les voitures passent sur le pont.
La roue du moulin tourne près du pont.
J’entends son rythme lent
et le saut des poissons (sous le pont).
Tout cela va finir.
C’est le dernier soir.
Je ne verrai plus le jardin provincial
avec ses fouillis d’herbe
et son grand ciel d’étoile.
Éperdument je me rejette dans la vie bourdonnante,
dans Paris : ma ville fascinante.
Mais le triste attrait de ce que l’on quitte
me retient en arrière…
Ah ! faiblesse ! Mauvaise constitution de l’homme
en face de l’Avenir !
Il faut partir,
Éternellement quitter.
Le but n’est pas ici. Il est beaucoup plus loin,
derrière la mort, — en dehors de l’atteinte de nos mains
Mais que ce serait bon de l’atteindre tout de suite,
avant d’être fatigué par les nombreuses étapes !
De l’atteindre en pleine force,
du haut de cette fenêtre,
et d’épanouir son sang
dans le sang de l’Automne,
de la guerre perpétuelle
et du canon qui tonne !
Ah ! le désir de vivre est encore le plus fort !
Je suis liée à mes dix-sept ans par un sort
et Je ne peux me sauver…..
France, sur toi, sur ton poitrail calme,
mais cerné de frontières enflammées,
je m’écrase ce soir !
flambante, Moi aussi, du désir de savoir !
Sur cette calme Touraine que je domine
de toute ma destinée incertaine,
je m’appuie pour commencer ma Vie !
Base de terre qui ne croulera pas
sous le poids de ma jeunesse,
tu seras mon point de départ,
et ton ciel verse en moi
toute l’allégresse
qui berça nos rois !
Revue Le Mercure de France n°431 (1er juin 1916)
Mireille Havet poetry
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Thomas Hood
(1789-1845)
The Lay of the Laborer
A spade! a rake! a hoe!
A pickaxe, or a bill!
A hook to reap, or a scythe to mow,
A flail, or what ye will—
And here’s a ready hand
To ply the needful tool,
And skill’d enough, by lessons rough,
In Labor’s rugged school.
To hedge, or dig the ditch,
To lop or fell the tree,
To lay the swarth on the sultry field,
Or plough the stubborn lea;
The harvest stack to bind,
The wheaten rick to thatch,
And never fear in my pouch to find
The tinder or the match.
To a flaming barn or farm
My fancies never roam;
The fire I yearn to kindle and burn
Is on the hearth of Home;
Where children huddle and crouch
Through dark long winter days,
Where starving children huddle and crouch,
To see the cheerful rays,
A-glowing on the haggard cheek,
And not in the haggard’s blaze!
To Him who sends a drought
To parch the fields forlorn,
The rain to flood the meadows with mud,
The blight to blast the corn,
To Him I leave to guide
The bolt in its crooked path,
To strike the miser’s rick, and show
The skies blood-red with wrath.
A spade! a rake! a hoe!
A pickaxe, or a bill!
A hook to reap, or a scythe to mow,
A flail, or what ye will—
The corn to thrash, or the hedge to plash,
The market-team to drive,
Or mend the fence by the cover side,
And leave the game alive.
Ay, only give me work,
And then you need not fear
That I shall snare his Worship’s hare,
Or kill his Grace’s deer;
Break into his lordship’s house,
To steal the plate so rich;
Or leave the yeoman that had a purse
To welter in a ditch.
Wherever Nature needs,
Wherever Labor calls,
No job I’ll shirk of the hardest work,
To shun the workhouse walls;
Where savage laws begrudge
The pauper babe its breath,
And doom a wife to a widow’s life,
Before her partner’s death.
My only claim is this,
With labor stiff and stark,
By lawful turn, my living to earn,
Between the light and dark;
My daily bread, and nightly bed,
My bacon, and drop of beer—
But all from the hand that holds the land,
And none from the overseer!
No parish money, or loaf,
No pauper badges for me,
A son of the soil, by right of toil
Entitled to my fee.
No alms I ask, give me my task:
Here are the arm, the leg,
The strength, the sinews of a Man,
To work, and not to beg.
Still one of Adam’s heirs,
Though doom’d by chance of birth
To dress so mean, and to eat the lean
Instead of the fat of the earth;
To make such humble meals
As honest labor can,
A bone and a crust, with a grace to God,
And little thanks to man!
A spade! a rake! a hoe!
A pickaxe, or a bill!
A hook to reap, or a scythe to mow,
A flail, or what ye will—
Whatever the tool to ply,
Here is a willing drudge,
With muscle and limb, and woe to him
Who does their pay begrudge!
Who every weekly score
Docks labor’s little mite,
Bestows on the poor at the temple door,
But robb’d them over night.
The very shilling he hoped to save,
As health and morals fail,
Shall visit me in the new Bastille,
The Spital, or the Gaol!
Thomas Hood poetry
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Thomas Hardy
“Ah, Are You Digging on My Grave?”
“Ah, are you digging on my grave
My loved one? — planting rue?”
– “No, yesterday he went to wed
One of the brightest wealth has bred.
‘It cannot hurt her now,’ he said,
‘That I should not be true.’”
“Then who is digging on my grave?
My nearest dearest kin?”
– “Ah, no; they sit and think, ‘What use!
What good will planting flowers produce?
No tendance of her mound can loose
Her spirit from Death’s gin.’ “
“But some one digs upon my grave?
My enemy?—prodding sly?”
– “Nay: when she heard you had passed the Gate
That shuts on all flesh soon or late,
She thought you no more worth her hate,
And cares not where you lie.”
“Then, who is digging on my grave?
Say—since I have not guessed!”
– “O it is I, my mistress dear,
Your little dog, who still lives near,
And much I hope my movements here
Have not disturbed your rest?”
“Ah yes! You dig upon my grave . . .
Why flashed it not on me
That one true heart was left behind!
What feeling do we ever find
To equal among human kind
A dog’s fidelity!”
“Mistress, I dug upon your grave
To bury a bone, in case
I should be hungry near this spot
When passing on my daily trot.
I am sorry, but I quite forgot
It was your resting-place.”
“O joh, graaf jij hier aan mijn graf”
“O joh, graaf jij hier aan mijn graf
Voor tijm-aanplant, mijn schat?”
– “Nee, gisteren is hij gehuwd
Met ‘n ster door weelde opgestuwd.
‘Haar pijn,’ zei hij, ‘is nu geluwd,
Al had ik schuld gehad.’ “
“Maar wie graaft hier dan aan mijn graf?
Mijn liefste broer of zus?”
– “O nee, zij denken maar, ‘Welk nut
Wordt hier uit bloemenkweek geput?
Geen Dood wordt van haar geest geschud
Door terp- of grondwerkklus.’ “
“Maar iemand graaft toch aan mijn graf?
Die feeks?—die roddel jouwt?”
– “Nee: want, nu zij jouw vlees voor goed
De poort door weet, die elk door moet,
Vindt zij dat haat er niet toe doet,
En laat jouw terp haar koud.”
“Maar wie graaft hier dan aan mijn graf?
Vertel—daar ik ‘t niet raad!”
– “O, ik ben het, mijn vrouwtje lief,
Je hond, die menig pootje hief
Hier;—hopelijk doet ongerief
Daaruit jouw rust geen kwaad!”
“O ja! Jij graaft hier aan mijn graf—
Waarom bleek me al niet gauw
Dat één trouw hart hier steeds nog was?
En welk gevoel in ‘t menselijk ras
Houdt ooit ook maar gelijke pas
Met zulke hondentrouw!”
” ‘k Begroef hier, vrouwtje, op je graf
Een kluif, voor op de dag
Dat ik geen voer te vinden weet
Als ik hier in mijn rondje treed.
Spijt heb ik, maar vergat compleet
Dat hier jouw rustplaats lag.”
Thomas Hardy: “Ah, Are You Digging on My Grave?”
in een nieuwe vertaling van: Cornelis W. Schoneveld (jan. 2013)
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