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Cros, Charles

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Charles Cros: Moi, je vis la vie à côté

Charles Cros

(1842-1888)

 

Moi, je vis la vie à côté

S o n n e t

Moi, je vis la vie à côté,
Pleurant alors que c’est la fête.
Les gens disent : "Comme il est bête !"
En somme, je suis mal coté.

J’allume du feu dans l’été,
Dans l’usine je suis poète ;
Pour les pitres je fais la quête,
Qu’importe ! J’aime la beauté.

Beauté des pays et des femmes,
Beauté des vers, beauté des flammes,
Beauté du bien, beauté du mal.

J’ai trop étudié les choses ;
Le temps marche d’un pas normal :
Des roses, des roses, des roses !


Charles Cros poetry

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Charles Cros: Un immense désespoir

C h a r l e s   C r o s

(1842-1888)

  

U n   i m m e n s e   d é s e s p o i r

 

Un immense désespoir

Noir

M’atteint

Désormais, je ne pourrais

M’égayer au rose et frais

Matin.

 

Et je tombe dans un trou

Fou,

Pourquoi

Tout ce que j’ai fait d’efforts

Dans l’Idéal m’a mis hors

La Loi ?

 

Satan, lorsque tu tombas

Bas,

Au moins

Tu payais tes voeux cruels,

Ton crime avait d’immortels

Témoins.

 

Moi, je n’ai jamais troublé,

Blé,

L’espoir

Que tu donnes aux semeurs

Cependant, puni, je meurs

Ce soir.

 

J’ai fait à quelque animal

Mal

Avec

Une badine en chemin,

Il se vengera demain

Du bec.

 

Il me crèvera les yeux

Mieux

Que vous

Avec l’épingle à chapeau

Femmes, au contact de peau

Si doux.


Charles Cros poetry

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Charles Cros: Le hareng saur

C  h  a  r  l  e  s   C  r  o  s

(1842-1888)

 

L e   h a r e n g   s a u r

A Guy

Il était un grand mur blanc – nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle – haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur – sec, sec, sec.

Il vient, tenant dans ses mains – sales, sales, sales,
Un marteau lourd, un grand clou – pointu, pointu, pointu,
Un peloton de ficelle – gros, gros, gros.

Alors il monte à l’échelle – haute, haute, haute,
Et plante le clou pointu – toc, toc, toc,
Tout en haut du grand mur blanc – nu, nu, nu.

Il laisse aller le marteau – qui tombe, qui tombe, qui tombe,
Attache au clou la ficelle – longue, longue, longue,
Et, au bout, le hareng saur – sec, sec, sec.

Il redescend de l’échelle – haute, haute, haute,
L’emporte avec le marteau – lourd, lourd, lourd,
Et puis, il s’en va ailleurs – loin, loin, loin.

Et, depuis, le hareng saur – sec, sec, sec,
Au bout de cette ficelle – longue, longue, longue,
Très lentement se balance – toujours, toujours, toujours.

J’ai composé cette histoire – simple, simple, simple,
Pour mettre en fureur les gens – graves, graves, graves,
Et amuser les enfants – petits, petits, petits.


Charles Cros poésie

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Charles Cros: Rêve

C h a r l e s   C r o s

(1842-1888)

  

R ê v e

Oh! la fleur de lys!
La noble fleur blanche,
La fleur qui se penche
Sur nos fronts pâlis!

Son parfum suave
Plus doux que le miel
Raconte le ciel,
Console l’esclave.

Son luxe éclatant
Dans la saison douce
Pousse, pousse, pousse.
Qui nous orne autant?

La rose est coquette;
Le glaïeul sanglant
Mais le lys est blanc
Pour la grande fête.

Oh! le temps des rois,
Des grands capitaines,
Des phrases hautaines
Aux étrangers froids!

Le printemps s’apprête;
Les lys vont fleurir.
Oh! ne pas mourir
Avant cette fête.

 

Charles Cros poetry

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Charles Cros: Excuse

C h a r l e s   C r o s

(1842-1888)

 

Excuse

 

Aux arbres il faut un ciel clair,

L’espace, le soleil et l’air,

L’eau dont leur feuillage se mouille.

Il faut le calme en la forêt,

La nuit, le vent tiède et discret

Au rossignol, pour qu’il gazouille.

 

Il te faut, dans les soirs joyeux,

Le triomphe ; il te faut des yeux

Eblouis de ta beauté fière.

Au chercheur d’idéal il faut

Des âmes lui faisant là-haut

Une sympathique atmosphère.

 

Mais quand mauvaise est la saison,

L’arbre perd fleurs et frondaison.

Son bois seul reste, noir et grêle.

Et sur cet arbre dépouillé,

L’oiseau, grelottant et mouillé,

Reste muet, tête sous l’aile.

 

Ainsi ta splendeur, sur le fond

Que les envieuses te font,

Perd son nonchaloir et sa grâce.

Chez les nuls, qui ne voient qu’hier,

Le poète, interdit et fier,

Rêvant l’art de demain, s’efface.

 

Arbres, oiseaux, femmes, rêveurs

Perdent dans les milieux railleurs

Feuillage, chant, beauté, puissance.

Dans la cohue où tu te plais,

Regarde-moi, regarde-les,

Et tu comprendras mon silence.

 


Charles Cros poetry

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Charles Cros: Ballade des mauvaises personnes

C h a r l e s   C r o s

(1842-1888)

 

Ballade des mauvaises personnes

Qu’on vive dans les étincelles
Ou qu’on dorme sur le gazon
Au bruit des râteaux et des pelles,
On entend mâles et femelles
Prêtes à toute trahison,
Les personnes perpétuelles
Aiguisant leurs griffes cruelles,
Les personnes qui ont raison.

Elles rêvent (choses nouvelles !)
Le pistolet et le poison.
Elles ont des chants de crécelles
Elles n’ont rien dans leurs cervelles
Ni dans le coeur aucun tison,
Froissant les fleurs sous leurs semelles
Et courant des routes (lesquelles ?)
Les personnes qui ont raison.

Malgré tant d’injures mortelles
Les roses poussent à foison
Et les seins gonflent les dentelles
Et rose est encor l’horizon ;
Roses sont Marie et Suzon !
Mais, les autres, que veulent-elles ?
Elles ne sont vraiment pas belles,
Les personnes qui ont raison.

ENVOI

Prince, qui, gracieux, excelles
A nous tirer de la prison,
Chasse au loin par tes ritournelles
Les personnes qui ont raison.

 

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Charles Cros: 2 Poèmes

C h a r l e s   C r o s

(1842-1888)

2  P o è m e s

 

S o n n e t

A Madame N.

Je voudrais, en groupant des souvenirs divers,
Imiter le concert de vos grâces mystiques.
J’y vois, par un soir d’or où valsent les moustiques,
La libellule bleue effleurant les joncs verts ;

J’y vois la brune amie à qui rêvait en vers
Celui qui fit le doux cantique des cantiques ;
J’y vois ces yeux qui, dans des tableaux encaustiques,
Sont, depuis Cléopâtre, encore grands ouverts.

Mais, l’opulent contour de l’épaule ivoirine,
La courbe des trésors jumeaux de la poitrine,
Font contraste à ce frêle aspect aérien ;

Et, sur le charme pris aux splendeurs anciennes,
La jeunesse vivante a répandu les siennes
Auprès de qui cantique ou tableau ne sont rien.

 

Réponse

Ce que je te suis te donne du doute ?
Ma vie est à toi, si tu la veux, toute.
Et loin que je sois maître de tes voeux,
C’est toi qui conduis mon rêve où tu veux

Avec la beauté du ciel, en toi vibre
Un rhythme fatal ; car mon âme libre
Passe de la joie aux âpres soucis
Selon que le veut l’arc de tes sourcils.

Que j’aye ton coeur ou que tu me l’ôtes,
Je te bénirai dans des rimes hautes,
Je me souviendrai qu’un jour je te plus
Et que je n’ai rien à vouloir de plus.

 

Charles Cros poésie

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Charles Cros: Les quatre saisons

C h a r l e s  C r o s

(1842-1888)

L e s   q u a t r e   s a i s o n s

 

Les quatre saisons – L’automne

L’automne fait les bruits froissés
De nos tumultueux baisers.

Dans l’eau tombent les feuilles sèches
Et sur ses yeux, les folles mèches.

Voici les pèches, les raisins,
J’aime mieux sa joue et ses seins.

Que me fait le soir triste et rouge,
Quand sa lèvre boudeuse bouge ?

Le vin qui coule des pressoirs
Est moins traître que ses yeux noirs

  

Les quatre saisons – L’été

En été les lis et les roses
Jalousaient ses tons et ses poses,

La nuit, par l’odeur des tilleuls
Nous nous en sommes allés seuls.

L’odeur de son corps, sur la mousse,
Est plus enivrante et plus douce.

En revenant le long des blés,
Nous étions tous deux bien troublés.

Comme les blés que le vent frôle,
Elle ployait sur mon épaule.

 

Les quatre saisons – L’hiver

C’est l’hiver. Le charbon de terre
Flambe en ma chambre solitaire.

La neige tombe sur les toits.
Blanche ! Oh, ses beaux seins blancs et froids !

Même sillage aux cheminées
Qu’en ses tresses disséminées.

Au bal, chacun jette, poli,
Les mots féroces de l’oubli,

L’eau qui chantait s’est prise en glace,
Amour, quel ennui te remplace !


Les quatre saisons – Le printemps

Au printemps, c’est dans les bois nus
Qu’un jour nous nous sommes connus.

Les bourgeons poussaient vapeur verte.
L’amour fut une découverte.

Grâce aux lilas, grâce aux muguets,
De rêveurs nous devînmes gais.

Sous la glycine et le cytise,
Tous deux seuls, que faut-il qu’on dise ?

Nous n’aurions rien dit, réséda,
Sans ton parfum qui nous aida.

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Charles Cros: Ballade du dernier amour

C h a r l e s   C r o s

(1842-1888)

 

Ballade du dernier amour

Mes souvenirs sont si nombreux
Que ma raison n’y peut suffire.
Pourtant je ne vis que par eux,
Eux seuls me font pleurer et rire.
Le présent est sanglant et noir ;
Dans l’avenir qu’ai-je à poursuivre ?
Calme frais des tombeaux, le soir !…
Je me suis trop hâté de vivre.

Amours heureux ou malheureux,
Lourds regrets, satiété pire,
Yeux noirs veloutés, clairs yeux bleus,
Aux regards qu’on ne peut pas dire,
Cheveux noyant le démêloir
Couleur d’or, d’ébène ou de cuivre,
J’ai voulu tout voir, tout avoir.
je me suis trop hâté de vivre.

je suis las. Plus d’amour. je veux
Vivre seul, pour moi seul décrire
Jusqu’à l’odeur de tes cheveux,
Jusqu’à l’éclair de ton sourire,
Dire ton royal nonchaloir,
T’évoquer entière en un livre
Pur et vrai comme ton miroir.
je me suis trop hâté de vivre.

ENVOI

Ma chanson, vapeur d’encensoir,
Chère envolée, ira te suivre.
En tes bras j’espérais pouvoir
Attendre l’heure qui délivre ;
Tu m’as pris mon tour. Au revoir.
je me suis trop hâté de vivre.


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Charles Cros: A la plus belle

Charles Cros

(1842-1888)

 

A la plus belle

Nul ne l’a vue et, dans mon coeur,
Je garde sa beauté suprême ;
(Arrière tout rire moqueur !)
Et morte, je l’aime, je l’aime.

J’ai consulté tous les devins,
Ils m’ont tous dit : " C’est la plus belle ! "
Et depuis j’ai bu tous les vins
Contre la mémoire rebelle.

Oh ! ses cheveux livrés au vent !
Ses yeux, crépuscule d’automne !
Sa parole qu’encor souvent
J’entends dans la nuit monotone.

C’était la plus belle, à jamais,
Parmi les filles de la terre…
Et je l’aimais, oh ! je l’aimais
Tant, que ma bouche doit se taire.

J’ai honte de ce que je dis ;
Car nul ne saura ni la femme,
Ni l’amour, ni le paradis
Que je garde au fond de mon âme.

Que ces mots restent enfouis,
Oubliés, (l’oubliance est douce)
Comme un coffret plein de louis
Au pied du mur couvert de mousse.

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Charles Cros: Aux imbéciles

C h a r l e s   C r o s

(1842-1888)

 

A u x   i m b é c i l e s

Quant nous irisons
Tous nos horizons
D’émeraudes et de cuivre,
Les gens bien assis
Exempts de soucis
Ne doivent pas nous poursuivre.

On devient très fin,
Mais on meurt de faim,
A jouer de la guitare,
On n’est emporté,
L’hiver ni l’été,
Dans le train d’aucune gare.

Le chemin de fer
Est vraiment trop cher.
Le steamer fendeur de l’onde
Est plus cher encor ;
Il faut beaucoup d’or
Pour aller au bout du monde.

Donc, gens bien assis,
Exempts de soucis,
Méfiez-vous du poète,
Qui peut, ayant faim,
Vous mettre, à la fin,
Quelques balles dans la tête.

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KEMP=MAG

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Charles Cros: Romance

Charles Cros

(1842-1888)

 

R o m a n c e

A Philippe Burty


Le bleu matin
Fait pâlir les étoiles.
Dans l’air lointain
La brume a mis ses voiles.
C’est l’heure où vont,
Au bruit clair des cascades,
Danser en rond,
Sur le pré, les Dryades.

Matin moqueur,
Au dehors tout est rose.
Mais dans mon coeur
Règne l’ennui morose.
Car j’ai parfois
A son bras, à cette heure,
Couru ce bois.
Seule à présent j’y pleure.

Le jour parait,
La brume est déchirée,
Et la forêt
Se voit pourpre et dorée.
Mais, pour railler
La peine qui m’oppresse,
J’entends piailler
Les oiseaux en liesse.


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