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Guillaume Apollinaire: Rhénane d’automne

Guillaume  Apollinaire

(1880-1918)


Rhénane d’automne

A Toussaint-Luca

Les enfants des morts vont jouer
Dans le cimetière
Martin Gertrude Hans et Henri
Nul coq n’a chanté aujourd’hui
Kikiriki

Les vieilles femmes
Tout en pleurant cheminent
Et les bons ânes
Braillent hi han et se mettent à brouter les fleurs
Des couronnes mortuaires

C’est le jour des morts et de toutes leurs âmes
Les enfants et les vieilles femmes
Allument des bougies et des cierges
Sur chaque tombe catholique
Les voiles des vieilles
Les nuages du ciel
Sont comme des barbes de biques

L’ait tremble de flammes et de prières
Le cimetière est un beau jardin
Plein de saules gris et de romarins
Il vous vient souvent des amis qu’on enterre
ah! que vous êtes bien dans le beau cimetière
Vous mendiants morts saouls de bière
Vous les aveugles comme le destin
Et vous petits enfants morts en prière

Ah! que vous êtes bien dans le beau cimetière
Vous bourgmestres vous bateliers
Et vous conseillers de régence
Vous aussi tziganes sans papiers
La vie vous pourrit dans la panse
La croix vous pousse entre les pieds

Le vent du Rhin ulule avec tous les hibous
Il éteint les cierges que toujours les enfants rallument
Et les feuilles mortes
Viennent couvrir les morts

Des enfants morts parlent parfois avec leur mère
Et des mortes parfois voudraient bien revenir

Oh! je ne veux pas que tu sortes
L’automne est plein de mains coupées
Non non ce sont des feuilles mortes
Ce sont les mains des chères mortes
Ce sont tes mains coupées
Nous avons tant pleuré aujourd’hui
Avec ces morts leurs enfants et les vieilles femmes
Sous le ciel sans soleil
Au cimetière plein de flammes

Puis dans le vent nous nous en retournâmes

A nos pieds roulaient des châtaignes
Dont les bogues étaient
Comme le coeur blessé de la madone
Dont on doute si elle eut la peau
Couleur des châtaignes d’automne


Guillaume Apollinaire poème: Rhénane d’automne

KEMPIS MAG poetry magazine

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Jane Austen: Miss Lloyd has now went to Miss Green

J a n e   A u s t e n

(1775 – 1817)


Miss Lloyd has now went to Miss Green

Miss Lloyd has now sent to Miss Green,
As, on opening the box, may be seen,
Some years of a Black Ploughman’s Gauze,
To be made up directly, because
Miss Lloyd must in mourning appear
For the death of a Relative dear–
Miss Lloyd must expect to receive
This license to mourn and to grieve,
Complete, ere the end of the week–
It is better to write than to speak

 

Poem of the week – February 22, 2009

KEMP=MAG  poetry magazine

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Théodore de Banville: Premier soleil

Théodore de Banville

(1823-1891)


Premier soleil


Italie, Italie, ô terre où toutes choses

Frissonnent de soleil, hormis tes méchants vins !

Paradis où l’on trouve avec des lauriers-roses

Des sorbets à la neige et des ballets divins !


Terre où le doux langage est rempli de diphthongues !

Voici qu’on pense à toi, car voici venir mai,

Et nous ne verrons plus les redingotes longues

Où tout parfait dandy se tenait enfermé.


Sourire du printemps, je t’offre en holocauste

Les manchons, les albums et le pesant castor.

Hurrah ! gais postillons, que les chaises de poste

Volent, en agitant une poussière d’or !


Les lilas vont fleurir, et Ninon me querelle,

Et ce matin j’ai vu mademoiselle Ozy

Près des Panoramas déployer son ombrelle :

C’est que le triste hiver est bien mort, songez-y !


Voici dans le gazon les corolles ouvertes,

Le parfum de la sève embaumera les soirs,

Et devant les cafés, des rangs de tables vertes

Ont par enchantement poussé sur les trottoirs.


Adieu donc, nuits en flamme où le bal s’extasie !

Adieu, concerts, scotishs, glaces à l’ananas ;

Fleurissez maintenant, fleurs de la fantaisie,

Sur la toile imprimée et sur le jaconas !


Et vous, pour qui naîtra la saison des pervenches,

Rendez à ces zéphyrs que voilà revenus,

Les légers mantelets avec les robes blanches,

Et dans un mois d’ici vous sortirez bras nus !


Bientôt, sous les forêts qu’argentera la lune,

S’envolera gaîment la nouvelle chanson ;

Nous y verrons courir la rousse avec la brune,

Et Musette et Nichette avec Mimi Pinson !


Bientôt tu t’enfuiras, ange Mélancolie,

Et dans le Bas-Meudon les bosquets seront verts.

Débouchez de ce vin que j’aime à la folie,

Et donnez-moi Ronsard, je veux lire des vers.


Par ces premiers beaux jours la campagne est en fête

Ainsi qu’une épousée, et Paris est charmant.

Chantez, petits oiseaux du ciel, et toi, poëte,

Parle ! nous t’écoutons avec ravissement.


C’est le temps où l’on mène une jeune maîtresse

Cueillir la violette avec ses petits doigts,

Et toute créature a le coeur plein d’ivresse,

Excepté les pervers et les marchands de bois !


 

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Auguste Angellier: Les caresses des yeux

Auguste Angellier

(1848-1911)



Les caresses des yeux


Les caresses des yeux sont les plus adorables ;

Elles apportent l’âme aux limites de l’être,

Et livrent des secrets autrement ineffables,

Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.


Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d’elles ;

Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;

Rien n’exprime que lui les choses immortelles

Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.


Lorsque l’âge a vieilli la bouche et le sourire

Dont le pli lentement s’est comblé de tristesses,

Elles gardent encor leur limpide tendresse ;


Faites pour consoler, enivrer et séduire,

Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !

Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?

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Bettina von Arnim: Eros

Bettina von Arnim

(1785-1859)

 

Eros

Im Bett der Rose lag er eingeschlossen,
Im Wechselschimmer ihrer zarten Seiten,
Die taugebrochnen Strahlen schmeichelnd gleiten
Hinein zu ihm, von Geisterhauch umflossen.

Mich dünkt, in Schlummer waren hingegossen
Die reinen Glieder, durch des Dufts Verbreiten
Und durch der Biene Summen, die zuzeiten
Vorüberstreift an zitternden Geschossen.

Doch da beginnt mit einemmal zu schwellen
Der Blume Kelch! Ins Freie nun gehoben,
Erkenn ich ihn im Tagesglanz, dem hellen.

Es ist mein Auge vor ihm zugesunken,
Der mich so seltsam mit dem Blick umwoben,
In seinem Lichte lieg ich traume-trunken.


Poem of the weekDecember 7, 2008


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Alphonse Allais: Complainte Amoureuse

A l p h o n s e   A l l a i s

(1854-1905)


Complainte Amoureuse


Oui dès l’instant que je vous vis

Beauté féroce, vous me plûtes

De l’amour qu’en vos yeux je pris

Sur-le-champ vous vous aperçûtes

Ah ! Fallait-il que vous me plussiez

Qu’ingénument je vous le dise

Qu’avec orgueil vous vous tussiez

Fallait-il que je vous aimasse

Que vous me désespérassiez

Et qu’enfin je m’opiniâtrasse

Et que je vous idolâtrasse

Pour que vous m’assassinassiez

Poem of the week – November 16, 2008


 

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Louise Ackermann: Mon Livre

L O U I S E   A C K E R M A N N

(1813-1890)

M o n   l i v r e

Je ne vous offre plus pour toutes mélodies
Que des cris de révolte et des rimes hardies.
Oui ! Mais en m’écoutant si vous alliez pâlir ?
Si, surpris des éclats de ma verve imprudente,
Vous maudissez la voix énergique et stridente
Qui vous aura fait tressaillir ?

Pourtant, quand je m’élève à des notes pareilles,
Je ne prétends blesser les cœurs ni les oreilles.
Même les plus craintifs n’ont point à s’alarmer ;
L’accent désespéré sans doute ici domine,
Mais je n’ai pas tiré ces sons de ma poitrine
Pour le plaisir de blasphémer.

Comment ? la Liberté déchaîne ses colères ;
Partout, contre l’effort des erreurs séculaires ;
La Vérité combat pour s’ouvrir un chemin ;
Et je ne prendrais pas parti de ce grand drame ?
Quoi ! ce cœur qui bat là, pour être un cœur de femme,
En est-il moins un cœur humain ?

Est-ce ma faute à moi si dans ces jours de fièvre
D’ardentes questions se pressent sur ma lèvre ?
Si votre Dieu surtout m’inspire des soupçons ?
Si la Nature aussi prend des teintes funèbres,
Et si j’ai de mon temps, le long de mes vertèbres,
Senti courir tous les frissons ?

Jouet depuis longtemps des vents et de la houle,
Mon bâtiment fait eau de toutes parts ; il coule.
La foudre seule encore à ses signaux répond.
Le voyant en péril et loin de toute escale,
Au lieu de m’enfermer tremblante à fond de cale,
J’ai voulu monter sur le pont.

À l’écart, mais debout, là, dans leur lit immense
J’ai contemplé le jeu des vagues en démence.
Puis, prévoyant bientôt le naufrage et la mort,
Au risque d’encourir l’anathème ou le blâme,
À deux mains j’ai saisi ce livre de mon âme,
Et j’ai lancé par-dessus bord.

C’est mon trésor unique, amassé page à page.
À le laisser au fond d’une mer sans rivage
Disparaître avec moi je n’ai pu consentir.
En dépit du courant qui l’emporte ou l’entrave,
Qu’il se soutienne donc et surnage en épave
Sur ces flots qui vont m’engloutir !

(Paris, 7 janvier 1874)

Poem of the week

October 19, 2008

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Lord Byron: My Soul is Dark

George Gordon Lord Byron

(1788-1824)

My Soul is Dark


My soul is dark – Oh! quickly string

The harp I yet can brook to hear;

And let thy gentle fingers fling

Its melting murmurs o’er mine ear.

If in this heart a hope be dear,

That sound shall charm it forth again:

If in these eyes there lurk a tear,

‘Twill flow, and cease to burn my brain.


But bid the strain be wild and deep,

Nor let thy notes of joy be first:

I tell thee, minstrel, I must weep,

Or else this heavy heart will burst;

For it hath been by sorrow nursed,

And ached in sleepless silence, long;

And now ’tis doomed to know the worst,

And break at once – or yield to song.


Poem of the week

September 28, 2008

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Clemens Brentano: Romanzen vom Rosenkranz

C l e m e n s   B r e n t a n o

(1778-1842)

Romanzen vom Rosenkranz

Viel war ich krank, kam wenig an die Sonne,

Die bunte Decke war mein Frühlinggarten,

Der Mutter Pflege war mir Frühlingswonne.

Ich konnte oft den Abend nicht erwarten,

Wenn sie die Wundermärchen uns gesungen,

Daß rings die Kinder in Erstaunen starrten.

Und keines ist mir so ins Herz gedrungen,

Als von des süßen Jesus schweren Leiden,

Wie des Herodes Kindermord mißlungen,

Maria durch Ägypten mußte reiten,

Und was sie da erfuhr in schweren Nöten,

Da focht ich in Gedanken gen die Heiden.

Und sah ihr Blut in allen Abendröten. —

Oft kam ein alter Diener mich besuchen,

Mit kräftgen Reden meine Zeit zu töten,

Die Tasche leer vom oft versprochnen Kuchen,

Ein Meister im Versprechen und Beteuern,

Was oft sich falsch bewärt; dazu ohn Fluchen

Konnt er mit seinen Augen Glaub erneuern.

Vom Antichrist tät er mir prophezeien,

Und hat zum Held gen ihn in Abenteuern

Vor allem mich mit einem Schlag geweihet,

Den scherzhaft er mir auf das Haupt gegeben;

Doch meine Seele ihn des Ernstes zeihet;

Nichts traf so ernsthaft mich in meinem Leben;

Der Antichrist erfüllet mich mit Schrecken,

Und täglich mußt ich vor dem Trüger beben.

Ich sah ihn stets gen mich die Hand ausstrecken:

Allmächtiger, erleuchte meine Tage

Und wolle mich vor meinem Feind verstecken!

Und da dem Alten ich die Angst so klage,

Sprach er: “Wenn du drei Tage ohne Weinen

Geduldig bleibst, ich dich zur Kirche trage,

Da sollst du dir ein großer Held erscheinen,

Man wird dich singend bei dem Eintritt grüßen.”

Ich glaubte ihm. Bei aller Krankheit Peinen

Ließ keine Trän ich von den Augen fließen.

Und als die Stunde endlich war erschienen,

Ward ich geschmückt vom Kopf bis zu den Füßen.

Ich ließ mich stolz, gleich einem Herrn, bedienen;

Der Alte selbst trug mich auf seinen Armen

Und machte übertrieben ernste Mienen.

Ich fühlte mich von Sonnenschein erwarmen,

Und als wir uns dem alten Kloster nahten,

Gab an der Pforte ich den frommen Armen,

Die barhaupt bittend uns entgegentraten,

Was ich besaß: sechs neue blanke Heller.

Mein Träger ging auf wohlbekannten Pfaden;

Er zeigte links hinab: “Dies ist dein Keller”,

Sprach er, “da hast du deine vollen Fässer

Mit allen Sorten besten Muskateller!”

Ich glaubte ihm, und mit dem blanken Messer

Uns da ein schwarz und weißer Mönch begegnet.

Der Alte sprach: “Nun sieh, stets kommt es besser!”

Und als: “Wer war es?” ich ihm scheu entgegnet —

“Dies war dein heilger Pater Küchenmeister,

Was er am Spieße brät, das ist gesegnet.

Er ist aus Schwaben und Marcellus heißt er;

Er soll den Antichrist zum Spieße stecken,

Er ist ein Zauberer, beschwöret Geister.”

Nun hörte ich durch blühnde Gartenhecken

Die Orgel aus der Kirche rührend klingen;

Mich faßte da ein nie gefühlt Erschrecken.

Als endlich zu der Kirche wir eingingen,

Des Weihrauchs süße Wolken mich umwallten,

An hohen Säulen goldne Engel hingen,

Der vielen Bilder seltsame Gestalten,

So stille und so kühl die hohen Bogen,

Wie unsre Schritte in den Hallen schallten,

Die Orgeltöne jubilierend zogen,

Und wie die Mönche zu den Stühlen schlichen —

So wunderbar hat nie mein Herz geflogen.

Der Alte machte mir des Kreuzes Zeichen,

Mit Weihewasser er mich tüchtig sprengte,

Befahl mir dann, zu horchen und zu schweigen.

Die Seele sich in meine Ohren drängte.

Als laut im Chor sie meinen Namen sagen,

Entzücken sich mit tiefer Angst vermengte.

Die Worte mir wie Feu’r zur Seele klangen:

“|O clemens, o pia, o dulcis virgo Maria!|”

Ein ewiges Gefühl hab ich empfangen.

Ruft man mich Clemens, sprech ich still: “|o pia!|

In meiner letzten Stund dich mein erbarme;

|O clemens, o pia, o dulcis virgo Maria,|

Empfange meine Seel in deine Arme!”

Poem of the week

September 14, 2008

kemp=mag poetry magazine

 

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Charles Baudelaire: L’Albatros

Charles Baudelaire

(1821-1867)


L’ALBATROS

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.


A peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d’eux.

 

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!

Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid!

L’un agace son bec avec un brûle-gueule,

L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait!

 

Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l’archer;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

 

Poem of the week

June 29, 2008

 

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Ingid van den Bergh: Zonder titel

 

 

 Ingrid van den Bergh 

  Zonder titel 

   

Da

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DaDa

 

DADA

 

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Klank

 

KLANK

 

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Dicht

 

DICHT

 

Di

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Ding

 

DING

 

DADAKLANKDICHTDING

 

DADAKLANKDICHTDING

DADADICHTDING

DADADING

 

Da

Ding

DaDa

Ding

 

DADADING

   

 © Ingrid van den Bergh

Naar aanleiding van thema Gedichtendag 2008: ‘Dingen in gedichten’

 

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Robert Burns: The Lazy mist

 

THE LAZY MIST

I
The lazy mist hangs from the brow of the hill,
Concealing the course of the dark winding rill;
How languid the scenes, late so sprightly, appear!
As Autumn to Winter resigns the pale year.
The forests are leafless, the meadows are brown,
And all the gay foppery of summer is flown:
Apart let me wander, apart let me muse,
How quick Time is flying, how keen Fate pursues!

II
How long have I liv’d, but how much liv’d in vain!
How little of life’s scanty span may remain!
What aspects, old Time, in his progress, has worn!
What ties cruel Fate in my bosom has torn!
How foolish, or worse, till our summit is gain’d!
And downward, how weaken’d, how darken’d, how pain’d!
Life is not worth having with all it can give—
For something beyond it poor man sure must live.

Robert Burns (1759-1796)

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