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Delmira Agustini
(1886-1914)
Explosión
Si la vida es amor, bendita sea!
Quiero más vida para amar! Hoy siento
Que no valen mil años de la idea
Lo que un minuto azul del sentimiento.
Mi corazon moria triste y lento…
Hoy abre en luz como una flor febea;
La vida brota como un mar violento
Donde la mano del amor golpea!
Hoy partio hacia la noche, triste, fría
Rotas las alas mi melancolía;
Como una vieja mancha de dolor
En la sombra lejana se deslíe…
Mi vida toda canta, besa, ríe!
Mi vida toda es una boca en flor!
Delmira Augustini poetry
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Gabriele D’Annunzio
(1863-1938)
Eravamo sette sorelle
Eravamo sette sorelle,
Ci specchiammo alle fontane:
eravamo tutte belle.
Fiore di giunco non fa pane,
mora di macchia non fa vino,
filo d’erba non fa panno lino –
la madre disse alle sorelle .
Ci specchiammo alle fontane:
eravamo tutte belle.
La prima per filare
e voleva i fusi d’oro;
la seconda per tramare
e voleva le spole d’oro;
la terza per cucire
e voleva gli aghi d’oro;
la quarta per imbandire
e voleva le coppe d’oro;
la quinta per dormire
e voleva le coltri d’oro;
la sesta per sognare
e voleva i sogni d’oro;
l’ultima per cantare,
per cantare solamente
e non voleva niente.
Fiore di giunco non fa pane,
mora di macchia non fa vino,
filo d’erba non fa panno lino
la madre disse alle sorelle.
Ci specchiammo alle fontane:
eravamo tutte belle.
E la prima filò
torcendo il suo fuso e il suo cuore,
e la seconda tramò
una tela di dolore,
e la terza cuci
una camicia attossicata,
e la quarta imbandì
una mensa affatturata,
e la quinta dormi
nella coltre della morte,
e la sesta sognò
nelle braccia della morte.
Pianse la madre dolente,
pianse la mala sorte.
Ma l’ultima cantò
per cantare per cantare
per cantare solamente
ebbe la sorte bella.
Le sirene del mare
la vollero per sorella.
Gabriele D’Annunzio poetry
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Aloysius Bertrand
(1807-1841)
4 Poèmes
Le clair de lune
Oh ! qu’il est doux, quand l’heure tremble au clocher,
la nuit, de regarder la lune qui a le nez fait comme
un carolus d’or !
Deux ladres se lamentaient sous ma fenêtre, un chien
hurlait dans le carrefour, et le grillon de mon foyer
vaticinait tout bas.
Mais bientôt mon oreille n’interrogea plus qu’un silence
profond. Les lépreux étaient rentrés dans leurs chenils,
aux coups de Jacquemart qui battait sa femme.
Le chien avait enfilé une venelle, devant les pertuisanes
du guet enrouillé par la pluie et morfondu par la bise.
Et le grillon s’était endormi, dès que la dernière bluette
avait éteint sa dernière lueur dans la cendre de la cheminée.
Et moi, il me semblait, – tant la fièvre est incohérente ! –
que la lune, grimant sa face, me tirait la langue comme
un pendu !
La viole de Gamba
Le maître de chapelle eut à peine interrogé de l’ar-
chetla viole bourdonnante, qu’elle lui répondit par un
gargouillement burlesque de lazzi et de roulades,
comme si elle eût eu au ventre une indigestion de
Comédie Italienne.
C’était d’abord la duègne Barbara qui grondait cet
imbécile de Pierrot d’avoir, le maladroit, laissé
tomber la boîte à perruque de monsieur Cassandre, et
répandu toute la poudre sur le plancher.
Et monsieur Cassandre de ramasser piteusement sa
perruque, et Arlequin dé détacher au viédase un coup
de pied dans le derrière, et Colombine d’essuyer une
larme de fou rire, et Pierrot d’élargir jusqu’aux
oreilles une grimace enfarinée.
Mais bientôt, au clair de la lune, Arlequin dont la
chandelle était morte, suppliait son ami Pierrot de
tirer les verrous pour la lui rallumer, si bien que
le traître enlevait la jeune fille avec la cassette
du vieux.
– " Au diable Job Hans le luthier qui m’a vendu cette
corde ! s’écria le maître de chapelle, recouchant la
poudreuse viole dans son poudreux étui. " – La corde
s’était cassée.
Le fou
La lune peignait ses cheveux avec un démêloir d’ébène
qui argentait d’une pluie de vers luisants les collines,
les prés et les bois.
Scarbo, gnome dont les trésors foisonnent, vannait sur
mon toit, au cri de la girouette, ducats et florins qui
sautaient en cadence, les pièces fausses jonchant la rue.
Comme ricana le fou qui vague, chaque nuit, par la cité
déserte, un oeil à la lune et l’autre – crevé !
– " Foin de la lune ! grommela-t-il, ramassant les jetons
du diable, j’achèterai le pilori pour m’y chauffer au
soleil ! "
Mais c’était toujours la lune, la lune qui se couchait. –
Et Scarbo monnoyait sourdement dans ma cave ducats et
florins à coups de balancier.
Tandis que, les deux cornes en avant, un limaçon qu’avait
égaré la nuit, cherchait sa route sur mes vitraux lumineux.
Les cinq doigts de la main
Le pouce est ce gras cabaretier flamand, d’humeur
goguenarde et grivoise, qui fume sur sa porte, à
l’enseigne de la double bière de mars.
L’index est sa femme, virago sèche comme une merluche,
qui, dès le matin, soufflette sa servante dont elle est
jalouse, et caresse la bouteille dont elle est amoureuse.
Le doigt du milieu est leur fils, compagnon dégrossi à
la hache, qui serait soldat s’il n’était brasseur, et
qui serait cheval s’il n’était homme.
Le doigt de l’anneau est leur fille, leste et agaçante
Zerbine, qui vend des dentelles aux dames et ne vend pas
ses sourires aux cavaliers.
Et le doigt de l’oreille est le Benjamin de la famille,
marmot pleureur, qui toujours se brimbale à la ceinture
de sa mère comme un petit enfant pendu au croc d’une
ogresse.
Les cinq doigts de la main sont la plus mirobolante
giroflée à cinq feuilles qui ait jamais brodé les par-
terres de la noble cité de Harlem.
Aloysius Bertrand poetry
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Luise Büchner
(1821–1877)
Dichtersegen
Nichts rührt die Seele an so göttlich schön,
Als sich in einem Andern selbst zu fühlen,
Gedanken, die gestaltlos in uns wühlen,
In edler Form verkörpert vor uns seh’n.
Den Dichter hat dein Auge nie erblickt,
Und plötzlich steht, ein Freund, er dir zur Seite,
Und manchem Zweifel, manchem stillen Leide
Hat deinen Geist auf einmal er entrückt.
Du irrest nicht – denn sieh! so denkt er auch,
Dein Herz spricht wahr – im Seinen ist erklungen
Derselbe Ruf, der dich so tief durchdrungen,
Und deine Thräne füllte einst sein Aug’!
Er hat gekämpft wie du – und vor dir her
Fliegt hoch sein Geist, das Rechte dir zu zeigen,
Wie stiller Segen will sich’s auf dich neigen
Und aufwärts stiegst du eine Stufe mehr!
Luise Büchner poetry
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Aloysius Bertrand
(1807-1841)
La Tour de Nesle
– " Valet de trèfle ! " – " Dame de pique ! de gagne ! " –
Et le soudard qui perdait envoya d’un coup de poing sur
la table son enjeu au plancher.
Mais alors messire Hugues, le prévôt, cracha dans le bra-
sier de fer avec la grimace d’un cagou qui a avalé une
araignée en mangeant sa soupe.
– " Pouah ! les chaircuitiers, échaudent-ils leurs cochons
à minuit ? Ventre-dieu ! c’est un bateau de feurre qui
brûle en Seine ! "
L’incendie, qui n’était d’abord qu’un innocent follet
égaré dans les brouillards de la rivière, fut bientôt
un diable à quatre tirant le canon et force arquebusades
au fil de l’eau.
Une foule innombrable de turlupins, de béquillards, de
gueux de nuit, accourus sur la grève, dansaient des gigues
devant la spirale de flamme et de fumée.
Et rougeoyaient face à face la tour de Nesle, d’où le
guet sortit, l’escopette sur l’épaule, et la tour du
Louvre d’où, par une fenêtre, le roi et la reine voyaient
tout sans être vus.
.
Aloysius Bertrand poetry
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Ambrose Bierce
(1842-1914?)
An Obituarian
Death-poet Pickering sat at his desk,
Wrapped in appropriate gloom;
His posture was pensive and picturesque,
Like a raven charming a tomb.
Enter a party a-drinking the cup
Of sorrow–and likewise of woe:
“Some harrowing poetry, Mister, whack up,
All wrote in the key of O.
“For the angels has called my old woman hence
From the strife (where she fit mighty free).
It’s a nickel a line? Cond–n the expense!
For wealth is now little to me.”
The Bard of Mortality looked him through
In the piercingest sort of a way:
“It is much to me though it’s little to you–
I’ve taken a wife to-day.”
So he twisted the tail of his mental cow
And made her give down her flow.
The grief of that bard was long-winded, somehow–
There was reams and reamses of woe.
The widower man which had buried his wife
Grew lily-like round each gill,
For she turned in her grave and came back to life–
Then he cruel ignored the bill!
Then Sorrow she opened her gates a-wide,
As likewise did also Woe,
And the death-poet’s song, as is heard inside,
Is sang in the key of O.
Ambrose Bierce poetry
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Aloysius Bertrand
(1807-1841)
Les gueux de nuit
– Ohé ! rangez-vous qu’on se chauffe ! – Il ne te manque
plus que d’enfourcher le foyer ! Ce drôle a les jambes
comme des pincettes.
– Une heure ! – Il bise dru ! – Savez-vous, mes chats-
huants, ce qui a fait la lune si claire ? – Non ! – Les
cornes de cocu qu’on y brûle.
– La rouge braise à griller de la charbonnée ! – Comme la
flamme danse bleue sur les tisons ! Ohé ! quel est le
ribaud qui a battu sa ribaude ?
– J’ai le nez gelé ! – J’ai les grêves rôties ! – Ne
vois-tu rien dans le feu, Choupille ? – Oui ! une halle-
barde. – Et toi, Jeanpoil ? – Un oeil.
– Place, place à monsieur de La Chousserie ! – Vous êtes
là, monsieur le procureur, chaudement fourré et ganté
pour l’hiver ! – Oui-dà ! les matous n’ont pas d’engelures !
– Ah ! voici messieurs du guet ! – Vos bottes fument.
– Et les tirelaines ? – Nous en avons tué deux d’une arque-
busade, les autres se sont échappés à travers la rivière.
*
Et c’est ainsi que s’acoquinaient à un feu de brandons,
avec des gueux de nuit, un procureur au parlement qui
courait le guilledou et les gascons du guet qui racontaient
sans rire les exploits de leurs arquebuses détraquées.
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Hieronymus van Alphen
(1746-1803)
Het Lijk
Mijn lieve kleine kinders, schrikt tog niet,
Wanneer gij dode menschen ziet;
Zoudt gij voor de lijken beven?
Kom hier: deze bleke koude man,
Die voelen, zien, noch hooren kan,
Houdt nu niet op te leven.
Hij denkt en werkt – ja meer dan gij;
Maar met geen ligchaam zoo als wij.
De ziel is weg van de aarde.
Die God, dien hij hier heeft gevreesd,
Is bij hem in zijn dood geweest;
En houdt dit lijk in waarde.
Al is de ziel van ‘t ligchaam af,
Al daalt het lijk in ‘t donker graf,
Dat moet u niet doen ijzen.
Geloofd het tog, de goede God
Zal zelfs dit lelijk overschot
Veel schooner doen verrijzen.
Ach, lieve kinders! zegt dan niet;
Wat is dat sterven een verdriet!
Mogt ik maar altoos leven!
Wanneer ge God bemint en dient,
Dan voert de dood u, als een vriend,
In ‘t eeuwig zalig leven.
En komt dan eens de jongste dag,
Dan zal het ligchaam, dat daar lag,
Zig leven weêr vertoonen.
Dan voeren de Englen van beneên,
U zingend naar den hemel heên,
Om eeuwig daar te woonen.
Mijn lieve kinders, schrikt dan niet,
Wanneer gij doode menschen ziet;
Zoudt gij voor lijken beven?
Zegt liever vrolijk – deze man,
Die hier niet zien of hooren kan,
Mag in den hemel leven.
Hieronymus van Alphen gedicht
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Henry Bataille
(1872-1922)
Les doux mots que morte et passée…
Les doux mots que morte et passée…
On dirait presque des mots d’amour,
De sommeil et de demi-jour…
La plupart des mots que l’on sait
N’enferment pas tant de bonheur.
On dit Marthe et l’on dit Marie,
Et cela calme et rafraîchit. –
Il y a bien des mots qui pleurent ;
Ceux-là ne pleurent presque pas…
Marthe, c’est, au réveil, le pas
Des mères dans la chambre blanche,
C’est comme une main qui se pose,
Et l’armoire sent la lavande…
Il faut murmurer quelque chose
Pour se bien consoler, des mots,
N’importe lesquels s’ils consolent,
S’ils endorment et tiennent chaud. –
Ah ! loin des meilleures paroles,
Les doux noms que Marthe et Marie,
Les doux mots que morte et passée…
1893
Henry Bataille poetry
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Delmira Agustini
(1886-1914)
Intima
Yo te diré los sueños de mi vida
En lo más hondo de la noche azul…
Mi alma desnuda temblará en tus manos,
Sobre tus hombros pesará mi cruz.
Las cumbres de la vida son tan solas,
Tan solas y tan frías! Y encerré
Mis ansias en mí misma, y toda entera
Como una torre de marfil me alcé.
Hoy abriré a tu alma el gran misterio;
Tu alma es capaz de penetrar en mí.
En el silencio hay vértigos de abismo:
Yo vacilaba, me sostengo en ti.
Muero de ensueños; beberé en tus fuentes
Puras y frescas la verdad, yo sé
Que está en el fondo magno de tu pecho
El manantial que vencerá mi sed.
Y sé que en nuestras vidas se produjo
El milagro inefable del reflejo…
En el silencio de la noche mi alma
Llega a la tuya como a un gran espejo.
Imagina el amor que habré soñado
En la tumba glacial de mi silencio!
Más grande que la vida, más que el sueño,
Bajo el azur sin fin se sintió preso.
Imagina mi amor, amor que quiere
Vida imposible, vida sobrehumana,
Tú que sabes si pesan, si consumen
Alma y sueños de Olimpo en carne humana.
Y cuando frente al alma que sentia
Poco el azur para bañar sus alas,
Como un gran horizonte aurisolado
O una playa de luz se abrió tu alma:
Imagina! Estrecha vivo, radiante
El Imposible! La ilusión vivida!
Bendije a Dios, al sol, la flor, el aire,
La vida toda porque tú eras vida!
Si con angustia yo compré esta dicha,
Bendito el llanto que manchó mis ojos!
¡Todas las llagas del pasado ríen
Al sol naciente por sus labios rojos!
¡Ah! tú sabrás mi amor, mas vamos lejos
A través de la noche florecida;
Acá lo humano asusta, acá se oye,
Se ve, se siente sin cesar la vida.
Vamos más lejos en la noche, vamos
Donde ni un eco repercuta en mí,
Como una flor nocturna allá en la sombra
Y abriré dulcemente para ti.
Delmira Augustini poetry
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Gabriele D’Annunzio
(1863-1938)
I Poeti
Il sogno d’un passato lontano, d’una ignota
stirpe, d’una remota
favola nei Poeti luce. Ai Poeti oscuro
è il sogno del futuro.
Qual contro l’aure avverse una chioma divina,
una fiamma divina,
tal ne la vita splende
l’Anima, si distende,
in dietro effusa pende.
Ospiti fummo (O tu che m’ami: ti sovviene?
Era ne le tue vene
il Ritmo), ospiti fummo in imperi di gloria.
Nativa è la memoria
in noi, dei fiori ardenti su dai cavi alabastri
come tangibili astri,
dei misteri veduti,
degli amori goduti,
degli aromi bevuti.
In qual sera purpurea chiudemmo gli occhi?
Quale fu ne l’ora mortale il nostro dio?
Da quale portentosa ferita
esalammo la vita?
Forse dopo una strage di eroi?
Sotto il profondo ciel d’un letto profondo?
Le nostre spoglie fiera custodì la Chimera
ne la purpurea sera.
E al risveglio improvviso dal sonno secolare
noi vedemmo raggiare
un altro cielo; udimmo altre voci, altri canti;
udimmo tutti i pianti
umani, tutti i pianti umani che la Terra
nel suo cerchio rinserra.
Udimmo tutti i vani gemiti e gli urli insani
e le bestemmie immani.
Udimmo taciturni la querela confusa.
Ma ne l’anima chiusa
l’antichissimo sogno, che fluttuava ancòra,
ebbe una nuova aurora.
E vivemmo; e ingannammo la vita ricordando
quella morte, cantando
dei misteri veduti,
degli amori goduti,
degli aromi bevuti.
Or conviene il silenzio: alto silenzio. Oscuro
è il sogno del futuro.
Nuova morte ci attende. Ma in qual giorno supremo,
o Fato, rivivremo?
Quando i Poeti al mondo canteranno su corde
d’oro l’inno concorde:
O voi che il sangue opprime, Uomini, su le cime
splende l’Alba sublime!
Il sogno d’un passato lontano, d’una ignota
stirpe, d’una remota
favola nei Poeti luce.
Ai Poeti oscuro è il sogno del futuro.
Qual contro l’aure avverse una chioma divina,
una fiamma divina, tal ne la vita splende
l’Anima, si distende, in dietro effusa pende.
Ospiti fummo (O tu che m’ami: ti sovviene?
Era ne le tue vene
il Ritmo), ospiti fummo in imperi di gloria.
Nativa è la memoria
in noi, dei fiori ardenti su dai cavi alabastri
come tangibili astri,
dei misteri veduti,
degli amori goduti,
degli aromi bevuti.
In qual sera purpurea chiudemmo gli occhi? Quale
fu ne l’ora mortale
il nostro dio? Da quale portentosa ferita
esalammo la vita?
Forse dopo una strage di eroi? Sotto il profondo
ciel d’un letto profondo?
Le nostre spoglie fiera
custodì la Chimera
ne la purpurea sera.
E al risveglio improvviso dal sonno secolare
noi vedemmo raggiare
un altro cielo; udimmo altre voci, altri canti;
udimmo tutti i pianti
umani, tutti i pianti umani che la Terra
nel suo cerchio rinserra.
Udimmo tutti i vani
gemiti e gli urli insani
e le bestemmie immani.
Udimmo taciturni la querela confusa.
Ma ne l’anima chiusa
l’antichissimo sogno, che fluttuava ancòra,
ebbe una nuova aurora.
E vivemmo; e ingannammo la vita ricordando
quella morte, cantando
dei misteri veduti,
degli amori goduti,
degli aromi bevuti.
Or conviene il silenzio: alto silenzio. Oscuro
è il sogno del futuro.
Nuova morte ci attende. Ma in qual giorno supremo,
o Fato, rivivremo?
Quando i Poeti al mondo canteranno su corde
d’oro l’inno concorde:
O voi che il sangue opprime,
Uomini, su le cime splende l’Alba sublime!
Gabriele D’Annunzio poetry
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P.C. Boutens
(1870-1943)
In eenzaamheid
Weêr ontvangt mij vroeger einder:
Al het schoon van aarde en hemel
Vloeit ineen tot de oude lijn der
Diepe zee wier lichtgewemel
Mijner oogen jonkheid boeide
Vóor haar vloed om u vervloeide.
O als welk een ander kind,
Armer wel en zeker droever,
Zat ik aan denzelfden oever
Eer mijn ziel u had bemind!
Hoe verdiept de duizend glansen
Over de’ eigen spiegel dansen!
Al de brandend witte rozen,
Aller vooglen hoogste wijzen,
Sneeuwen wolken en de hoozen
Blanke sterren die er rijzen,
Al de stralende oogenlichten
In der menschen aangezichten:
Al de brekers op de wijde
Zee die uitvloeit aan mijn voeten,
Zijn de onafgebroken stoeten
Van het zegerijk geleide
Waarvan de ommegang niet eindt
Tot uw glans hem overschijnt.
P.C. Boutens gedicht
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