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Rainer Maria Rilke
(1875-1926)
Auf einmal
I
Auf einmal faßt die Rosenpflückerin
die volle Knospe seines Lebensgliedes,
und an dem Schreck des Unterschiedes
schwinden die [linden] Gärten in ihr hin
II
Du hast mir, Sommer, der du plötzlich bist,
zum jähen Baum den Samen aufgezogen.
(innen Geräumige, fühl in dir den Bogen
der Nacht, in der er mündig ist.)
Nun hob er sich und wächst zum Firmament,
ein Spiegelbild das neben Bäumen steht.
O stürz ihn, daß er, umgedreht
in deinen Schoß, den Gegen-Himmel kennt,
in den er wirklich bäumt und ragt.
Gewagte Landschaft, wie sie Seherinnen
in Kugeln schauen. Jenes Innen
in das das Draußensein der Sterne jagt.
[Dort tagt der Tod, der draußen nächtig scheint.
Und dort sind alle, welche waren,
mit allen Künftigen vereint
Und Scharen scharen sich um Scharen
wie es der Engel meint.]
III
Mit unsern Blicken schließen wir den Kreis,
daß weiß in ihm wirre Spannung schmölze.
Schon richtet dein unwissendes Geheiß
die Säule auf in meinem Schamgehölze.
Von dir gestiftet steht des Gottes Bild
am leisen Kreuzweg unter meinem Kleide;
mein ganzer Körper heißt nach ihm. Wir beide
sind wie ein Gau darin der Zauber gilt.
Doch Hain zu sein und Himmel um die Herme
das ist an dir. Gieb nach. Damit
der freie Gott inmitten seiner Schwärme
aus der entzückt zerstörten Säule tritt.
IV
Schwindende, du kennst die Türme nicht.
Doch nun sollst du einen Turm gewahren
mit dem wunderbaren
Raum in dir. Verschließ dein Angesicht.
Aufgerichtet hast du ihn
ahnungslos mit Blick und Wink und Wendung.
Plötzlich starrt er von Vollendung,
und ich, Seliger, darf ihn beziehn.
Ach wie bin ich eng darin.
Schmeichle mir, zur Kuppel auszutreten:
um in deine weichen Nächte hin
mit dem Schwung schoßblendender Raketen
mehr Gefühl zu schleudern, als ich bin.
V
Wie hat uns der zu weite Raum verdünnt.
Plötzlich besinnen sich die Überflüsse.
Nun sickert durch das stille Sieb der Küsse
des bittren Wesens Alsem und Absynth.
Was sind wir viel, aus meinem Körper hebt
ein neuer Baum die überfüllte Krone
und ragt nach dir: denn sieh, was ist er ohne
den Sommer, der in deinem Schoße schwebt.
Bist du’s bin ich’s, den wir so sehr beglücken?
Wer sagt es, da wir schwinden. Vielleicht steht
im Zimmer eine Säule aus Entzücken,
die Wölbung trägt und langsamer vergeht.
VI
Wem sind wir nah? Dem Tode oder dem,
was noch nicht ist? Was wäre Lehm an Lehm,
formte der Gott nicht fühlend die Figur,
die zwischen uns erwächst. Begreife nur:
das ist mein Körper, welcher aufersteht.
Nun hilf ihm leise aus dem heißen Grabe
in jenen Himmel, den ich in dir habe:
daß kühn aus ihm das Überleben geht.
Du junger Ort, der tiefen Himmelfahrt.
Du dunkle Luft voll sommerlicher Pollen.
Wenn ihre tausend Geister in dir tollen,
wird meine steife Leiche wieder zart.
VII
Wie rief ich dich. Das sind die stummen Rufe,
die in mir süß geworden sind.
Nun stoß ich dich Stufe ein um Stufe
und heiter steigt mein Samen wie ein Kind.
Du Urgebirg der Lust: auf einmal springt
er atemlos zu deinem innern Grate.
O gieb dich hin, zu fühlen wie er nahte;
denn du wirst stürzen, wenn er oben winkt.
Rainer Maria Rilke: [Sieben Gedichte], aus: R. M. Rilke: Werke. Kommentierte Ausgabe in vier Bänden. Bd. 2, Frankfurt/Main; Leipzig 1996
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Arthur Rimbaud
(1854-1891)
Démocratie
« Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
« Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
« Aux pays poivrés et détrempés ! — au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
« Au revoir ici, n’importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C’est la vraie marche. En avant, route ! »
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Raymond Radiguet
(1903-1923)
Bouquet de flammes . . .
Bouquet de flammes (que délie
Des faveurs l’innocent larcin)
Où se noyer en compagnie
Des colombes de la Saint Jean.
De l’eau qui ne peut en son lit
Obtenir la tranquillité,
Et des feux oisifs qui s’ennuient
Loin des lieux par Vénus hantés,
Roucoulent les vagues, singeant
Dans leur adorable colère
Un sein qui se gonfle de lait.
Ou de désir ? Plutôt cela.
Raymond Radiguet poésie
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Raymond Radiguet
(1903-1923)
Amélie
Vagues charmeuses ô peut-être votre essaim
Mouille le ramage des vieux oiseaux moqueurs
Es se moquent de nous qui perdîmes un coeur
Coeur d’or que l’océan veut garder en son sein
Faire entendre raison à des âmes pareilles
En vain vous gazouillez bijoux à ses oreilles
Cher René nous savons que c’est pure folie
Ce voyage au long cours à cause d’Amélie
Moissonneur de nos mains fanées par les hivers
Les mousses se noyaient dans vos regards déserts
Auprès des matelots ce silence vous nuit
Vous devez avoir tort on ne meurt pas d’ennui
Orages sur le pont si le champagne mousse
Versons une liqueur de fantaisie au mousse
Pour nous remercier de ces verres de menthe
Il nous épellera le nom de son amante
Raymond Radiguet poésie
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Raymond Radiguet
(1903-1923)
Déjeuner de soleil
Ah les cornes : c’est un colimaçon.
Paresseuse, si vous voulez nous plaire,
Désormais sachez mieux votre leçon,
Nous ne sommes plus ces mauvais garçons
Ivres à jamais de boissons polaires,
Depuis que les flots vivent sans glaçons.
Seize ans : les glaces sont à la framboise.
Je ne viderai pas votre panier
Avant la mort de cette aube narquoise.
À mon âge les pleurs manquent de charme ;
J’irai près du soleil, dans le grenier,
Afin que sèchent plus vite mes larmes.
Raymond Radiguet poésie
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Christina Georgina Rossetti
(1830-1894)
The Wind
Who has seen the wind?
Neither I nor you;
But when the leaves hang trembling
The wind is passing through.
Who has seen the wind?
Neither you nor I;
But when the trees bow down their heads
The wind is passing by.
Christina Georgina Rossetti poetry
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Christina Rossetti
(1830-1894)
A Hymn For Christmas Day
The Shepherds watch their flocks by night,
Beneath the moon’s unclouded light,
All around is calm and still,
Save the murm’ring of the rill:
When lo! a form of light appears,
And on the awe-struck Shepherds’ ears
Are words, of peace and comfort flowing
From lips with love celestial glowing.
Spiritual forms are breaking
Through the gloom, their voices taking
Part in the adoring song
Of the bright angelic throng.
Wondering the Shepherds bend
Their steps to Bethlehem, and wend
To a poor and crowded inn: –
Tremblingly their way they win
To the stable, where they find
The Redeemer of mankind,
Just born into this world of danger,
Lying in an humble manger.
And they spread abroad each word
Which that joyful night they’d heard,
And they glorified the name
Of their gracious God, Who came
Himself to save from endless woe
The offspring of this world below.
Source: The Complete Poems of Christina Rossetti, Vol. 3, p. 122, R. W. Crump, ed. (Penguin, 2001). Photo Hans Hermans @2010
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Jules Renard
(1864-1910)
Ne réservez pas à ma vieillesse un château
… Ne réservez pas à ma vieillesse un château, mais faites-
moi la grâce de me garder, comme dernier refuge, cette cuisine
avec sa marmite toujours en l’air,
avec la crémaillère aux dents diaboliques,
la lanterne d’écurie et le moulin à café,
le litre de pétrole, la boîte de chicorée extra et les allumettes
de contrebande,
avec la lune en papier jaune qui bouche le trou du tuyau de poêle,
et les coquilles d’oeufs dans la cendre,
et les chenets au front luisant, au nez aplati,
et le soufflet qui écarte ses jambes raides et dont le ventre fait
de gros plis,
avec ce chien à droite et ce chat à gauche de la cheminée,
tous deux vivants peut-être,
et le fourneau d’où filent des étoiles de braise,
et la porte au coin rongé par les souris,
et la passoire grêlée, la bouillotte bavarde et le grill haut sur
pattes comme un basset,
et le carreau cassé de l’unique fenêtre dont la vue se paierait cher
à Paris,
et ces pavés de savon,
et cette chaise de paille honnêtement percée,
et ce balai inusable d’un côté,
et cette demi-douzaine de fers à repasser, à genoux sur leur planche,
par rang de taille, comme des religieuses qui prient, voilées de noir
et les mains jointes.
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Edmond Rostand
(1868-1918)
Souvenir vague ou les parenthèses
Nous étions, ce soir-là, sous un chêne superbe
(Un chêne qui n’était peut-être qu’un tilleul)
Et j’avais, pour me mettre à vos genoux dans l’herbe,
Laissé mon rocking-chair se balancer tout seul.
Blonde comme on ne l’est que dans les magazines
Vous imprimiez au vôtre un rythme de canot ;
Un bouvreuil sifflotait dans les branches voisines
(Un bouvreuil qui n’était peut-être qu’un linot).
D’un orchestre lointain arrivait un andante
(Andante qui n’était peut-être qu’un flon-flon)
Et le grand geste vert d’une branche pendante
Semblait, dans l’air du soir, jouer du violon.
Tout le ciel n’était plus qu’une large chamarre,
Et l’on voyait au loin, dans l’or clair d’un étang
(D’un étang qui n’était peut-être qu’une mare)
Des reflets d’arbres bleus descendre en tremblotant.
Et tandis qu’un espoir ouvrait en moi des ailes
(Un espoir qui n’était peut-être qu’un désir),
Votre balancement m’éventait de dentelles
Que mes doigts au passage essayaient de saisir.
Votre chapeau de paille agitait sa guirlande
Et votre col, d’un point de Gênes merveilleux
(De Gênes qui n’était peut-être que d’Irlande),
Se soulevait parfois jusqu’à voiler vos yeux.
Noir comme un gros paté sur la marge d’un texte
Tomba sur votre robe un insecte, et la peur
(Une peur qui n’était peut-être qu’un prétexte)
Vous serra contre moi. – Cher insecte grimpeur !
L’ombre nous fit glisser aux chères confidences ;
Et dans votre grand oeil plus tendre et plus hagard
J’apercevais une âme aux profondes nuances
(Une âme qui n’était peut-être qu’un regard).
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Christina Georgina Rossetti
(1830-1894)
From Sunset to Star Rise
Go from me, summer friends, and tarry not:
I am no summer friend, but wintry cold,
A silly sheep benighted from the fold,
A sluggard with a thorn-choked garden plot.
Take counsel, sever from my lot your lot,
Dwell in your pleasant places, hoard your gold;
Lest you with me should shiver on the wold,
Athirst and hungering on a barren spot.
For I have hedged me with a thorny hedge,
I live alone, I look to die alone:
Yet sometimes, when a wind sighs through the sedge,
Ghosts of my buried years, and friends come back,
My heart goes sighing after swallows flown
On sometime summer’s unreturning track.
Christina Georgina Rossetti poetry
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Salvatore Quasimodo
(1901-1968)
Enemy of Death
(For Rossana Sironi)
You should not have
ripped out your image
taken from us, from the world,
a portion of beauty.
What can we do
we enemies of death,
bent to your feet of rose,
your breast of violet?
Not a word, not a scrap
of your last day, a No
to earth’s things, a No
to our dull human record.
The sad moon in summer,
the dragging anchor, took
your dreams, hills, trees,
light, waters, darkness,
not dim thoughts but truths,
severed from the mind
that suddenly decided,
time and all future evil.
Now you are shut
behind heavy doors
enemy of death.
Who cries?
You have blown out beauty
with a breath, torn her,
dealt her the death-wound,
without a tear
for her insensate shadow’s
spreading over us.
Destroyed solitude,
and beauty, failed.
You have signalled
into the dark,
inscribed your name in air,
your No
to everything that crowds here
and beyond the wind.
I know what you were
looking for in your new dress.
I understand the unanswered question.
Neither for you nor us, a reply.
Oh, flowers and moss,
Oh, enemy of death.
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Salvatore Quasimodo
(1901-1968)
Street in Agrigentum
There is still the wind that I remember
firing the manes of horses, racing,
slanting, across the plains,
the wind that stains and scours the sandstone,
and the heart of gloomy columns, telamons,
overthrown in the grass. Spirit of the ancients, grey
with rancour, return on the wind,
breathe in that feather-light moss
that covers those giants, hurled down by heaven.
How alone in the space that’s still yours!
And greater, your pain, if you hear, once more,
the sound that moves, far off, towards the sea,
where Hesperus streaks the sky with morning:
the jew’s-harp vibrates
in the waggoner’s mouth
as he climbs the hill of moonlight, slow,
in the murmur of Saracen olive trees.
Salvatore Quasimodo poetry
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