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Mireille Havet
(1898-1932)
Connaissance
À la comtesse Jean de Limur
La vie souple, comme une cravache
en plein visage m’a flagellée.
Je m’en vais douce, inoffensive
dans le crépuscule printanier
qui emplit les rues de jeux de billes,
de marelles étoilées.
La lampe
allumée sur le potage,
les faïences,
tel qu’on aurait pu être,
Mais la vie trop souple
de sa fine lanière cingle
les enfants tristes,
et l’âme se plie féline,
domptée
vers la mort qui est sa récompense.
Les enfants du cordonnier
jouent dans la cour
avec des cris qui montent
rappelant des hangars, des faubourgs ;
un arbre bouge tout pointé
de bourgeons verts
et mes larmes sourdes et tenaces
sont prises en moi,
source merveilleuse qui chemine
et s’en va
sous la terre
s’épuiser au long des larmes stériles
de l’amour,
sous la lune grise
qui annonce la belle saison,
les mains enlacées
les lents et balancés
retours à la maison
— la nuit —
au matin l’aubépinier entier s’était fleuri,
et contre moi
comme une bête,
comme un ange terrassé
j’étrangle ma joie d’hier
neuve, insolente
et dont j’aimerais mourir
Ô solitude
magnifique et suprême
que ton dur visage
se mesure bien à mon regard,
face à face comme toujours,
mon âme nue se déploie
au silence des larmes.
Toute ma jeunesse me tire cependant
m’entraîne,
dans l’incroyable
foule humaine
et je reprends la chaîne qui nous lie
à la terre.
Il n’y a rien d’autre,
le pain quotidien
le travail
la jouissance étonnante
du chagrin
qui ressemble à la mer.
Nous mourons d’espoirs,
de nuances douces couleur de lilas
et plus fragiles encore au contact
des doigts
que le bleu effronté des papillons des îles.
Le coup direct ne tue pas si bien
que l’aiguillon secret
qui taquine en silence,
hameçon subtil
glissé dans l’eau
entre les tiges de lotus blancs.
Promenades en bateau,
première étoile
naissante
et qui éclate comme une fleur
à l’horizon des anges,
Vénus au nom de malheur.
J’ai tout vu
le balancement des rames
au fil du courant,
la main douce dans la petite vague
le charme des femmes
leur tendresse navrante
caprice sentimental d’un instant
ont perdu mon âme
qui cherchait leur douceur.
Hamlet, Ophélie, les deux pigeons.
Je poursuis le dérisoire visage de l’amour
au seuil condamnable
au seuil écolier
de mes vingt ans.
Très menteuse et très chère
je vous dédie et je vous signe
ce poème,
vous y retrouverez
tout ce que vous détestez en moi
et même le peu que vous aimiez.
Le jeu est fini
la comédie terminée,
je m’en retourne
front lourd et jambes rompues
vers mon enfance
à la poursuite de la lumière
que vous m’avez empoisonnée.
Ô menteuse
la plus cruelle,
souriez à l’éternelle méchanceté humaine
qui me fit en neuf jours
votre petit arlequin bariolé
et ce soir le pierrot balafré
qui vous quitte
visage blanc camouflé de gifles
dans l’incohérence crépusculaire
et douce
du printemps.
La Revue européenne n°3 (1er mai 1923)
Mireille Havet poetry
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Novalis
(Friedrich von Hardenberg, 1772–1802)
Hymnen an die Nacht 6
Sehnsucht nach dem Tode
Hinunter in der Erde Schooß,
Weg aus des Lichtes Reichen,
Der Schmerzen Wuth und wilder Stoß
Ist froher Abfahrt Zeichen.
Wir kommen in dem engen Kahn
Geschwind am Himmelsufer an.
Gelobt sey uns die ewge Nacht,
Gelobt der ewge Schlummer.
Wohl hat der Tag uns warm gemacht,
Und welk der lange Kummer.
Die Lust der Fremde ging uns aus,
Zum Vater wollen wir nach Haus.
Was sollen wir auf dieser Welt
Mit unsrer Lieb’ und Treue.
Das Alte wird hintangestellt,
Was soll uns dann das Neue.
O! einsam steht und tiefbetrübt,
Wer heiß und fromm die Vorzeit liebt.
Die Vorzeit wo die Sinne licht
In hohen Flammen brannten,
Des Vaters Hand und Angesicht
Die Menschen noch erkannten.
Und hohen Sinns, einfältiglich
Noch mancher seinem Urbild glich.
Die Vorzeit, wo noch blüthenreich
Uralte Stämme prangten,
Und Kinder für das Himmelreich
nach Quaal und Tod verlangten.
Und wenn auch Lust und Leben sprach,
Doch manches Herz für Liebe brach.
Die Vorzeit, wo in Jugendglut
Gott selbst sich kundgegeben
Und frühem Tod in Liebesmuth
Geweiht sein süßes Leben.
Und Angst und Schmerz nicht von sich trieb,
Damit er uns nur theuer blieb.
Mit banger Sehnsucht sehn wir sie
In dunkle Nacht gehüllet,
In dieser Zeitlichkeit wird nie
Der heiße Durst gestillet.
Wir müssen nach der Heymath gehn,
Um diese heilge Zeit zu sehn.
Was hält noch unsre Rückkehr auf,
Die Liebsten ruhn schon lange.
Ihr Grab schließt unsern Lebenslauf,
Nun wird uns weh und bange.
Zu suchen haben wir nichts mehr –
Das Herz ist satt – die Welt ist leer.
Unendlich und geheimni?voll
Durchströmt uns süßer Schauer –
Mir däucht, aus tiefen Fernen scholl
Ein Echo unsrer Trauer.
Die Lieben sehnen sich wohl auch
Und sandten uns der Sehnsucht Hauch.
Hinunter zu der süßen Braut,
Zu Jesus, dem Geliebten –
Getrost, die Abenddämmrung graut
Den Liebenden, Betrübten.
Ein Traum bricht unsre Banden los
Und senkt uns in des Vaters Schooß.
Novalis poetry
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Elizabeth (Lizzie) Siddal
(1829-1862)
A Year and a Day
Slow days have passed that make a year,
Slow hours that make a day,
Since I could take my first dear love
And kiss him the old way;
Yet the green leaves touch me on the cheek,
Dear Christ, this month of May.
I lie among the tall green grass
That bends above my head
And covers up my wasted face
And folds me in its bed
Tenderly and lovingly
Like grass above the dead.
Dim phantoms of an unknown ill
Float through my tired brain;
The unformed visions of my life
Pass by in ghostly train;
Some pause to touch me on the cheek,
Some scatter tears like rain.
A shadow falls along the grass
And lingers at my feet;
A new face lies between my hands –
Dear Christ, if I could weep
Tears to shut out the summer leaves
When this new face I greet.
Still it is but the memory
Of something I have seen
In the dreamy summer weather
When the green leaves came between:
The shadow of my dear love’s face –
So far and strange it seems.
The river ever running down
Between its grassy bed,
The voices of a thousand birds
That clang above my head,
Shall bring to me a sadder dream
When this sad dream is dead.
A silence falls upon my heart
And hushes all its pain.
I stretch my hands in the long grass
And fall to sleep again,
There to lie empty of all love
Like beaten corn of grain.
Elizabeth (Lizzie) Siddal poems
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John Keats
(1795 – 1821)
When I Have Fears
When I have fears that I may cease to be
Before my pen has gleaned my teeming brain,
Before high-piled books, in charactery,
Hold like rich garners the full ripened grain;
When I behold, upon the night’s starred face,
Huge cloudy symbols of a high romance,
And think that I may never live to trace
Their shadows, with the magic hand of chance;
And when I feel, fair creature of an hour,
That I shall never look upon thee more,
Never have relish in the fairy power
Of unreflecting love; – then on the shore
Of the wide world I stand alone, and think
Till love and fame to nothingness do sink.
John Keats poetry
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Elizabeth (Lizzie) Siddall
(1829-1862)
Worn Out
Thy strong arms are around me, love
My head is on thy breast;
Low words of comfort come from thee
Yet my soul has no rest.
For I am but a startled thing
Nor can I ever be
Aught save a bird whose broken wing
Must fly away from thee.
I cannot give to thee the love
I gave so long ago,
The love that turned and struck me down
Amid the blinding snow.
I can but give a failing heart
And weary eyes of pain,
A faded mouth that cannot smile
And may not laugh again.
Yet keep thine arms around me, love,
Until I fall to sleep;
Then leave me, saying no goodbye
Lest I might wake, and weep.
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Mireille Havet
(1898-1932)
Le voyage
Hier, j’ai rencontré le voyage.
Il m’a dit bonjour. Il m’a dit : viens-tu ?
Son beau train flambant soufflait, sur les rails comme le cheval qui piaffe entre les rênes sûres.
Il m’a dit : regarde, le ciel lavé d’après les grêles d’avril est ouvert à la sortie du hall et voici déjà la campagne offrant les deux paumes de ses plaines, les longues sentes effilées de ses doigts accrochés aux forêts mitoyennes et ses ongles purs où sourit une étoile, qui sont les lacs, les fontaines, les abreuvoirs au seuil des fermes et la source jaillissante qui s’égrène entre la haie de crocus.
Va ! Prends la portière, ne consulte point d’indicateur, Toutes les heures sont belles et toutes les lignes sont bonnes… Si tu es un conquérant, il n’y a que le voyage !
Et je suis restée immobile et timide.
Le beau train dans la gare a sifflé… Son dernier wagon sur la voie qui tourne s’en est allé, tremblant comme un grelot noir.
Au retour, la ville me parut plus meurtrière encore. Je toussais le long de ses quais interminables. Enfant Prodigue qui avait refusé l’espace comme on renvoie un chien errant.
J’ai repris la routine des jours, l’oisiveté qui dévore plus que l’amour… Le grand licol de la ville baille autour de mon cou et cependant je n’ai pas su m’enfuir, craignant peut-être la solitude et la rencontre de mon âme que je veux croire perdue ?
Mais, au tournant de la rue, entre deux voitures qui se heurtaient, je l’ai rencontrée, mon âme. Elle sautait devant moi comme une petite fille folle et ses deux mains tremblantes se secouaient dans l’air. Elle avait cependant un tablier rosé… On aurait dit une meurtrière de huit ans. Comme j’allais l’atteindre, un camion m’en à séparée,… dès qu’il fut passé, je bondis, mais hélas je ne trouvai plus, planté dans l’herbe courte des Champs-Elysées, qu’un petit coquelicot maigre et ardent qui battait de la crête comme un petit coq malade.
Alors, je suis passée, prononçant des mots de tristesse vagues et mouvants comme des algues et qui se perdirent dans la rumeur de la ville, s’unissant au cri perpétuel de Paris qui nous enfarine, afin d’en poudrer son ciel clair, nos rêves les plus beaux, nos chairs les plus fines et nos désirs avortés d’univers.
Paris 1918
Revue Les Écrits Nouveaux Tome III – N°20 (Aout 1919)
Mireille Havet poetry
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Amy Levy
(1861-1889)
Borderland
Am I waking, am I sleeping?
As the first faint dawn comes creeping
Thro’ the pane, I am aware
Of an unseen presence hovering,
Round, above, in the dusky air:
A downy bird, with an odorous wing,
That fans my forehead, and sheds perfume,
As sweet as love, as soft as death,
Drowsy-slow through the summer-gloom.
My heart in some dream-rapture saith,
It is she. Half in a swoon,
I spread my arms in slow delight.–
O prolong, prolong the night,
For the nights are short in June!
Amy Levy poetry
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Albertine Kehrer
(1826-1852)
Zielzucht
Ver in ‘t verschiet ligt het doel van mijn zwerven,
Strijd en vermoeijing verwacht me op de baan;
Groot is mijn dagtaak nog, eer ik mag sterven,
En voor mij de ure der ruste zal slaan.
Ligt heeft Gods trouw mij nog droefheid en lijden –
Bittre geneesdrank der zielen – bereid;
Veel heb ik nog in zijn kracht te bestrijden,
Eer mij de vreugd des verwinnaars verbeidt.
Wel riep zijn Geest reeds een vonk in mij wakker
– Aanvang van ‘t hoogere leven der ziel -,
Ach maar hoe vaak nog verdringt in mijn akker
‘t Onkruid der zonde het zaad dat er viel!
‘k Voel nog zoo dikwerf de liefde me ontbreken,
d’IJver verkouden, ‘t geloove zoo klein!
‘k Zie dan de star van mijn vrede verbleeken,
‘k Weet mij zoo arm, zoo misvormd, zoo onrein!
Soms heft mijn ziel, op de wiek der gebeden,
Vurig en vrij zich omhoog tot haar God;
Bidt en ontvangt, voor zijn aanschijn getreden,
Kracht ter volbrenging van ‘t zwaarste gebod.
Ach, maar te ras trekt, met dubbele koorden,
‘t Werktuig van stof haar naar d’aard weer ter neer;
Nog wil zij bidden, maar ‘t faalt haar aan woorden,
Zuchten slechts heeft ze… Och! versta die, o Heer!
Ken en verhoor de ongesprokene bede
Let op de ziel die uw hulpe verwacht!
Och! deel de stroomen uws geestes mij mede!
Och! worde uw kracht in mijn zwakheid volbragt!
Leer me, onvermoeibaar, naar ‘t hoogste te streven,
Heilig te zijn als uw heilige Zoon!
Dat ik voor U in mijn hart en mijn leven
‘t Beeld van een burger des Hemels vertoon!
Zij dan het uur mijner rust nog verschoven,
Wacht mij nog arbeid en moeite op de baan:
‘k Hoop, onder wakend en biddend gelooven,
Vrolijk mijn reisweg ten einde te gaan!
Albertine Kehrer poetry
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Charlotte Brontë
(1816–1855)
The Wood
But two miles more, and then we rest!
Well, there is still an hour of day,
And long the brightness of the West
Will light us on our devious way;
Sit then, awhile, here in this wood–
So total is the solitude,
We safely may delay.
These massive roots afford a seat,
Which seems for weary travellers made.
There rest. The air is soft and sweet
In this sequestered forest glade,
And there are scents of flowers around,
The evening dew draws from the ground;
How soothingly they spread!
Yes; I was tired, but not at heart;
No–that beats full of sweet content,
For now I have my natural part
Of action with adventure blent;
Cast forth on the wide world with thee,
And all my once waste energy
To weighty purpose bent.
Yet–sayst thou, spies around us roam,
Our aims are termed conspiracy?
Haply, no more our English home
An anchorage for us may be?
That there is risk our mutual blood
May redden in some lonely wood
The knife of treachery?
Sayst thou, that where we lodge each night,
In each lone farm, or lonelier hall
Of Norman Peer–ere morning light
Suspicion must as duly fall,
As day returns–such vigilance
Presides and watches over France,
Such rigour governs all?
I fear not, William; dost thou fear?
So that the knife does not divide,
It may be ever hovering near:
I could not tremble at thy side,
And strenuous love–like mine for thee–
Is buckler strong ‘gainst treachery,
And turns its stab aside.
I am resolved that thou shalt learn
To trust my strength as I trust thine;
I am resolved our souls shall burn
With equal, steady, mingling shine;
Part of the field is conquered now,
Our lives in the same channel flow,
Along the self-same line;
And while no groaning storm is heard,
Thou seem’st content it should be so,
But soon as comes a warning word
Of danger–straight thine anxious brow
Bends over me a mournful shade,
As doubting if my powers are made
To ford the floods of woe.
Know, then it is my spirit swells,
And drinks, with eager joy, the air
Of freedom–where at last it dwells,
Chartered, a common task to share
With thee, and then it stirs alert,
And pants to learn what menaced hurt
Demands for thee its care.
Remember, I have crossed the deep,
And stood with thee on deck, to gaze
On waves that rose in threatening heap,
While stagnant lay a heavy haze,
Dimly confusing sea with sky,
And baffling, even, the pilot’s eye,
Intent to thread the maze–
Of rocks, on Bretagne’s dangerous coast,
And find a way to steer our band
To the one point obscure, which lost,
Flung us, as victims, on the strand;–
All, elsewhere, gleamed the Gallic sword,
And not a wherry could be moored
Along the guarded land.
I feared not then–I fear not now;
The interest of each stirring scene
Wakes a new sense, a welcome glow,
In every nerve and bounding vein ;
Alike on turbid Channel sea,
Or in still wood of Normandy,
I feel as born again.
The rain descended that wild morn
When, anchoring in the cove at last,
Our band, all weary and forlorn
Ashore, like wave-worn sailors, cast–
Sought for a sheltering roof in vain,
And scarce could scanty food obtain
To break their morning fast.
Thou didst thy crust with me divide,
Thou didst thy cloak around me fold;
And, sitting silent by thy side,
I ate the bread in peace untold:
Given kindly from thy hand, ’twas sweet
As costly fare or princely treat
On royal plate of gold.
Sharp blew the sleet upon my face,
And, rising wild, the gusty wind
Drove on those thundering waves apace,
Our crew so late had left behind;
But, spite of frozen shower and storm,
So close to thee, my heart beat warm,
And tranquil slept my mind.
So now–nor foot-sore nor opprest
With walking all this August day,
I taste a heaven in this brief rest,
This gipsy-halt beside the way.
England’s wild flowers are fair to view,
Like balm is England’s summer dew
Like gold her sunset ray.
But the white violets, growing here,
Are sweeter than I yet have seen,
And ne’er did dew so pure and clear
Distil on forest mosses green,
As now, called forth by summer heat,
Perfumes our cool and fresh retreat–
These fragrant limes between.
That sunset! Look beneath the boughs,
Over the copse–beyond the hills;
How soft, yet deep and warm it glows,
And heaven with rich suffusion fills;
With hues where still the opal’s tint,
Its gleam of prisoned fire is blent,
Where flame through azure thrills!
Depart we now–for fast will fade
That solemn splendour of decline,
And deep must be the after-shade
As stars alone to-night will shine;
No moon is destined–pale–to gaze
On such a day’s vast Phoenix blaze,
A day in fires decayed!
There–hand-in-hand we tread again
The mazes of this varying wood,
And soon, amid a cultured plain,
Girt in with fertile solitude,
We shall our resting-place descry,
Marked by one roof-tree, towering high
Above a farmstead rude.
Refreshed, erelong, with rustic fare,
We’ll seek a couch of dreamless ease;
Courage will guard thy heart from fear,
And Love give mine divinest peace:
To-morrow brings more dangerous toil,
And through its conflict and turmoil
We’ll pass, as God shall please.
Currer Bell (Charlotte Brontë) poetry
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More in: Anne, Emily & Charlotte Brontë, Brontë, Anne, Emily & Charlotte
Novalis
(Friedrich von Hardenberg, 1772–1802)
Hymnen an die Nacht 5
Über der Menschen weitverbreitete Stämme herrschte vor Zeiten ein eisernes Schicksal mit stummer Gewalt. Eine dunkle, schwere Binde lag um ihre bange Seele – Unendlich war die Erde – der Götter Aufenthalt, und ihre Heymath. Seit Ewigkeiten stand ihr geheimnißvoller Bau. Ueber des Morgens rothen Bergen, in des Meeres heiligem Schooß wohnte die Sonne, das allzündende, lebendige Licht.
Ein alter Riese trug die selige Welt. Fest unter Bergen lagen die Ursöhne der Mutter Erde. Ohnmächtig in ihrer zerstörenden Wuth gegen das neue herrliche Göttergeschlecht und dessen Verwandten, die fröhlichen Menschen. Des Meers dunkle, grüne Tiefe war einer Göttin Schooß. In den krystallenen Grotten schwelgte ein üppiges Volk. Flüsse, Bäume, Blumen und Thiere hatten menschlichen Sinn. Süßer schmeckte der Wein von sichtbarer Jugendfülle geschenkt – ein Gott in den Trauben – eine liebende, mütterliche Göttin, empor wachsend in vollen goldenen Garben – der Liebe heilger Rausch ein süßer Dienst der schönsten Götterfrau – ein ewig buntes Fest der Himmelskinder und der Erdbewohner rauschte das Leben, wie ein Frühling, durch die Jahrhunderte hin – Alle Ge schlechter verehrten kindlich die zarte, tausendfältige Flamme, als das höchste der Welt. Ein Gedanke nur war es, Ein entsetzliches Traumbild,
Das furchtbar zu den frohen Tischen trat
Und das Gemüth in wilde Schrecken hüllte.
Hier wußten selbst die Götter keinen Rath
Der die beklommne Brust mit Trost erfüllte.
Geheimnißvoll war dieses Unholds Pfad
Des Wuth kein Flehn und keine Gabe stillte;
Es war der Tod, der dieses Lustgelag
Mit Angst und Schmerz und Thränen unterbrach.
Auf ewig nun von allem abgeschieden,
Was hier das Herz in süßer Wollust regt,
Getrennt von den Geliebten, die hienieden
Vergebne Sehnsucht, langes Weh bewegt,
Schien matter Traum dem Todten nur beschieden,
Ohnmächtiges Ringen nur ihm auferlegt.
Zerbrochen war die Woge des Genusses
Am Felsen des unendlichen Verdrusses.
Mit kühnem Geist und hoher Sinnenglut
Verschönte sich der Mensch die grause Larve,
Ein sanfter Jüngling löscht das Licht und ruht –
Sanft wird das Ende, wie ein Wehn der Harfe.
Erinnerung schmilzt in kühler Schattenflut,
So sang das Lied dem traurigen Bedarfe.
Doch unenträthselt blieb die ewge Nacht,
Das ernste Zeichen einer fernen Macht.
Zu Ende neigte die alte Welt sich. Des jungen Geschlechts Lustgarten verwelkte – hinauf in den freyeren, wüsten Raum strebten die unkindlichen, wachsenden Menschen. Die Götter verschwanden mit ihrem Gefolge – Einsam und leblos stand die Natur. Mit eiserner Kette band sie die dürre Zahl und das strenge Maaß. Wie in Staub und Lüfte zerfiel in dunkle Worte die unermeßliche Blüthe des Lebens. Entflohn war der beschwörende Glauben, und die allverwandelnde, allverschwisternde Himmelsgenossin, die Fantasie. Unfreundlich blies ein kalter Nordwind über die erstarrte Flur, und die erstarrte Wunderheymath verflog in den Aether. Des Himmels Fernen füllten mit leuchtenden Welten sich. Ins tiefre Heiligthum, in des Gemüths höhern Raum zog mit ihren Mächten die Seele der Welt – zu walten dort bis zum Anbruch der tagenden Weltherrlichkeit. Nicht mehr war das Licht der Götter Aufenthalt und himmlisches Zeichen – den Schleyer der Nacht warfen sie über sich. Die Nacht ward der Offenbarungen mächtiger Schoos – in ihn kehrten die Götter zurück – schlummerten ein, um in neuen herrlichern Gestalten auszugehn über die veränderte Welt. Im Volk, das vor allen verachtet zu früh reif und der seligen Unschuld der Jugend trotzig fremd geworden war, erschien mit niegesehenem Angesicht die neue Welt – In der Armuth dichterischer Hütte – Ein Sohn der ersten Jungfrau und Mutter – Geheimnißvoller Umarmung unendliche Frucht. Des Morgenlands ahndende, blüt[h]enreiche Weisheit erkannte zuerst der neuen Zeit Beginn – Zu des Königs demüthiger Wiege wies ihr ein Stern den Weg. In der weiten Zukunft Namen huldigten sie ihm mit Glanz und Duft, den höchsten Wundern der Natur. Einsam entfaltete das himmlische Herz sich zu einem Blüthenkelch allmächtger Liebe – des Vaters hohem Antlitz zugewandt und ruhend an dem ahndungsselgen Busen der lieblich ernsten Mutter. Mit vergötternder Inbrunst schaute das weissagende Auge des blühenden Kindes auf die Tage der Zukunft, nach seinen Geliebten, den Sprossen seines Götterstamms, unbekümmert über seiner Tage irdisches Schicksal. Bald sammelten die kindlichsten Gemüther von inniger Liebe wundersam ergriffen sich um ihn her. Wie Blumen keimte ein neues fremdes Leben in seiner Nähe. Unerschöpfliche Worte und der Botschaften fröhlichste fielen wie Funken eines göttlichen Geistes von seinen freundlichen Lippen. Von ferner Küste, unter Hellas heiterm Himmel geboren, kam ein Sänger nach Palästina und ergab sein ganzes Herz dem Wunderkinde:
Der Jüngling bist du, der seit langer Zeit
Auf unsern Gräbern steht in tiefen Sinnen;
Ein tröstlich Zeichen in der Dunkelheit –
Der höhern Menschheit freudiges Beginnen.
Was uns gesenkt in tiefe Traurigkeit
Zieht uns mit süßer Sehnsucht nun von hinnen.
Im Tode ward das ewge Leben kund,
Du bist der Tod und machst uns erst gesund.
Der Sänger zog voll Freudigkeit nach Indostan – das Herz von süßer Liebe trunken; und schüttete in feurigen Gesängen es unter jenem milden Himmel aus, daß tausend Herzen sich zu ihm neigten, und die fröhliche Botschaft tausendzweigig emporwuchs. Bald nach des Sängers Abschied ward das köstliche Leben ein Opfer des menschlichen tiefen Verfalls – Er starb in jungen Jahren, weggerissen von der geliebten Welt, von der weinenden Mutter und seinen zagenden Freunden. Der unsäglichen Leiden dunkeln Kelch leerte der liebliche Mund – In entsetzlicher Angst nahte die Stunde der Geburt der neuen Welt. Hart rang er mit des alten Todes Schrecken – Schwer lag der Druck der alten Welt auf ihm. Noch einmal sah er freundlich nach der Mutter – da kam der ewigen Liebe lösende Hand – und er entschlief.
Nur wenig Tage hing ein tiefer Schleyer über das brausende Meer, über das bebende Land – unzählige Thränen weinten die Geliebten – Entsiegelt ward das Geheimniß – himmlische Geister hoben den uralten Stein vom dunkeln Grabe. Engel saßen bey dem Schlummernden – aus seinen Träumen zartgebildet – Erwacht in neuer Götterherrlichkeit erstieg er die Höhe der neugebornen Welt – begrub mit eigner Hand der Alten Leichnam in die verlaßne Höhle, und legte mit allmächtiger Hand den Stein, den keine Macht erhebt, darauf.
Noch weinen deine Lieben Thränen der Freude, Thränen der Rührung und des unendlichen Danks an deinem Grabe – sehn dich noch immer, freudig erschreckt, auferstehn – und sich mit dir; sehn dich weinen mit süßer Inbrunst an der Mutter seligem Busen, ernst mit den Freunden wandeln, Worte sagen, wie vom Baum des Lebens gebrochen; sehen dich eilen mit voller Sehnsucht in des Vaters Arm, bringend die junge Menschheit, und der goldnen Zukunft unversieglichen Becher. Die Mutter eilte bald dir nach – in himmlischem Triumf – Sie war die Erste in der neuen Heymath bey dir. Lange Zeiten entflossen seitdem, und in immer höherm Glanze regte deine neue Schöpfung sich – und tausende zogen aus Schmerzen und Qualen, voll Glauben und Sehnsucht und Treue dir nach – wallen mit dir und der himmlischen Jungfrau im Reiche der Liebe – dienen im Tempel des himmlischen Todes und sind in Ewigkeit dein.
Gehoben ist der Stein –
Die Menschheit ist erstanden –
Wir alle bleiben dein
Und fühlen keine Banden.
Der herbste Kummer fleucht
Vor deiner goldnen Schaale,
Wenn Erd und Leben weicht
Im letzten Abendmahle.
Zur Hochzeit ruft der Tod –
Die Lampen brennen helle –
Die Jungfraun sind zur Stelle –
Um Oel ist keine Noth –
Erklänge doch die Ferne
Von deinem Zuge schon,
Und ruften uns die Sterne
Mit Menschenzung’ und Ton.
Nach dir, Maria, heben
Schon tausend Herzen sich.
In diesem Schattenleben
Verlangten sie nur dich.
Sie hoffen zu genesen
Mit ahndungsvoller Lust –
Drückst du sie, heilges Wesen,
An deine treue Brust.
So manche, die sich glühend
In bittrer Qual verzehrt
Und dieser Welt entfliehend
Nach dir sich hingekehrt;
Die hülfreich uns erschienen
In mancher Noth und Pein –
Wir kommen nun zu ihnen
Um ewig da zu seyn.
Nun weint an keinem Grabe,
Für Schmerz, wer liebend glaubt,
Der Liebe süße Habe
Wird keinem nicht geraubt –
Die Sehnsucht ihm zu lindern,
Begeistert ihn die Nacht –
Von treuen Himmelskindern
Wird ihm sein Herz bewacht.
Getrost, das Leben schreitet
Zum ewgen Leben hin;
Von innrer Glut geweitet
Verklärt sich unser Sinn.
Die Sternwelt wird zerfließen
Zum goldnen Lebenswein,
Wir werden sie genießen
Und lichte Sterne seyn.
Die Lieb’ ist frey gegeben,
Und keine Trennung mehr.
Es wogt das volle Leben
Wie ein unendlich Meer.
Nur Eine Nacht der Wonne –
Ein ewiges Gedicht –
Und unser aller Sonne
Ist Gottes Angesicht.
Novalis poetry
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Thomas Chatterton
(1752-1770)
Song from Ælla
SING unto my roundelay,
O drop the briny tear with me;
Dance no more at holyday,
Like a running river be:
My love is dead,
Gone to his death-bed
All under the willow-tree.
Black his cryne [1] as the winter night,
White his rode [2] as the summer snow,
Red his face as the morning light,
Cole he lies in the grave below:
My love is dead,
Gone to his death-bed
All under the willow-tree.
Sweet his tongue as the throstle’s note,
Quick in dance as thought can be,
Deft his tabor, cudgel stout;
O he lies by the willow-tree!
My love is dead,
Gone to his death-bed
All under the willow-tree.
Hark! the raven flaps his wing
In the brier’d dell below;
Hark! the death-owl loud doth sing
To the nightmares, as they go:
My love is dead,
Gone to his death-bed
All under the willow-tree.
See! the white moon shines on high;
Whiter is my true-love’s shroud:
Whiter than the morning sky,
Whiter than the evening cloud:
My love is dead,
Gone to his death-bed
All under the willow-tree.
Here upon my true-love’s grave
Shall the barren flowers be laid;
Not one holy saint to save
All the coldness of a maid:
My love is dead,
Gone to his death-bed
All under the willow-tree.
With my hands I’ll dent the briers
Round his holy corse to gre [3]:
Ouph [4] and fairy, light your fires,
Here my body still shall be:
My love is dead,
Gone to his death-bed
All under the willow-tree.
Come, with acorn-cup and thorn,
Drain my heartès blood away;
Life and all its good I scorn,
Dance by night, or feast by day:
My love is dead,
Gone to his death-bed
All under the willow-tree.
1 cryne – hair – 2 rode – complexion – 3 gre – grow – 4 ouph – elf
Thomas Chatterton poetry
fleursdumal.nl magazine
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Elizabeth (Lizzie) Siddal
(1829-1862)
The Lust of the Eyes
I care not for my Lady’s soul
Though I worship before her smile;
I care not where be my Lady’s goal
When her beauty shall lose its wile.
Low sit I down at my Lady’s feet
Gazing through her wild eyes
Smiling to think how my love will fleet
When their starlike beauty dies.
I care not if my Lady pray
To our Father which is in Heaven
But for joy my heart’s quick pulses play
For to me her love is given.
Then who shall close my Lady’s eyes
And who shall fold her hands?
Will any hearken if she cries
Up to the unknown lands?
Elizabeth (Lizzie) Siddal poems
fleursdumal.nl magazine for art & literature
More in: Archive S-T, Lizzy Siddal, Siddal, Lizzy
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