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Victor Hugo: Horror

V i c t o r   H u g o

(1802-1885)

 

Horror

Esprit mystérieux qui, le doigt sur ta bouche,
Passes… ne t’en va pas ! parle à l’homme farouche
Ivre d’ombre et d’immensité,
Parle-moi, toi, front blanc qui dans ma nuit te penches !
Réponds-moi, toi qui luis et marches sous les branches
Comme un souffle de la clarté !

Est-ce toi que chez moi minuit parfois apporte ?
Est-ce toi qui heurtais l’autre nuit à ma porte,
Pendant que je ne dormais pas ?
C’est donc vers moi que vient lentement ta lumière ?
La pierre de mon seuil peut-être est la première
Des sombres marches du trépas.

Peut-être qu’à ma porte ouvrant sur l’ombre immense,
L’invisible escalier des ténèbres commence ;
Peut-être, ô pâles échappés,
Quand vous montez du fond de l’horreur sépulcrale,
O morts, quand vous sortez de la froide spirale,
Est-ce chez moi que vous frappez !

Car la maison d’exil, mêlée aux catacombes,
Est adossée au mur de la ville des tombes.
Le proscrit est celui qui sort ;
Il flotte submergé comme la nef qui sombre.
Le jour le voit à peine et dit : Quelle est cette ombre ?
Et la nuit dit : Quel est ce mort ?

Sois la bienvenue, ombre ! ô ma soeur ! ô figure
Qui me fais signe alors que sur l’énigme obscure
Je me penche, sinistre et seul ;
Et qui viens, m’effrayant de ta lueur sublime,
Essuyer sur mon front la sueur de l’abîme
Avec un pan de ton linceul ! …

Victor Hugo poésie

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Victor Hugo: Le crucifix

V i c t o r   H u g o

(1802-1885)

Le crucifix

[…] La flagellation du Christ n’est pas finie.
Tout ce qu’il a souffert dans sa lente agonie,
Au mont des Oliviers et dans les carrefours,
Sous la croix, sur la croix, il le souffre toujours.
Après le Golgotha, Jésus, ouvrant son aile,
A beau s’être envolé dans l’aurore éternelle,
Il a beau resplendir, superbe et gracieux,
Dans la tranquillité sidérale des cieux,
Dans la gloire, parmi les archanges solaires,
Au-dessus des douleurs, au-dessus des colères,
Au-dessus du nuage âpre et confus des jours ;
Chaque fois que sur terre et dans nos temples sourds
Et dans nos vils palais, des docteurs et des scribes
Versent sur l’innocent leurs lâches diatribes,
Chaque fois que celui qui doit enseigner, ment,
Chaque fois que d’un traître il jaillit un serment,
Chaque fois que le juge, après une prière,
Jette au peuple ce mot : Justice ! et, par derrière,
Tend une main hideuse à l’or mystérieux,
Chaque fois que le prêtre, époussetant ses dieux,
Chante au crime hosanna, bat des mains aux désastres,
Et dit : gloire à César ! là-haut, parmi les astres,
Dans l’azur qu’aucun souffle orageux ne corrompt,
Christ frémissant essuie un crachat sur son front.

– Torquemada, j’entends le bruit de ta cognée ;
Tes bras sont nus, ta face est de sueur baignée ;
A quoi travailles-tu seul dans ton noir sentier ? –
Torquemada répond : – Je suis le charpentier
Et j’ai la hache au poing dans ce monde où nous sommes.
– Qu’est-ce donc que tu fais ? – Un bûcher pour les hommes.
– Avec quel bois ? – Avec la croix de Jésus-Christ. –
[…]

Victor Hugo poésie

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Victor Hugo: Et Jeanne à Mariette a dit

V i c t o r   H u g o

(1802-1885)


Et Jeanne à Mariette a dit

Et Jeanne à Mariette a dit : – Je savais bien
Qu’en répondant : c’est moi, papa ne dirait rien.
Je n’ai pas peur de lui puisqu’il est mon grand-père.
Vois-tu, papa n’a pas le temps d’être en colère,
Il n’est jamais beaucoup fâché, parce qu’il faut
Qu’il regarde les fleurs, et quand il fait bien chaud
Il nous dit : N’allez pas au grand soleil nu-tête,
Et ne vous laissez pas piquer par une bête,
Courez, ne tirez pas le chien par son collier,
Prenez garde aux faux pas dans le grand escalier,
Et ne vous cognez pas contre les coins des marbres.
Jouez. Et puis après il s’en va dans les arbres.


Victor Hugo poésie

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Victor Hugo: Au Peuple

V i c t o r   H u g o

(1802-1885)

Au peuple

Il te ressemble ; il est terrible et pacifique.
Il est sous l’infini le niveau magnifique ;
Il a le mouvement, il a l’immensité.
Apaisé d’un rayon et d’un souffle agité,
Tantôt c’est l’harmonie et tantôt le cri rauque.
Les monstres sont à l’aise en sa profondeur glauque ;
La trombe y germe ; il a des gouffres inconnus
D’où ceux qui l’ont bravé ne sont pas revenus ;
Sur son énormité le colosse chavire ;
Comme toi le despote il brise le navire ;
Le fanal est sur lui comme l’esprit sur toi ;
Il foudroie, il caresse, et Dieu seul sait pourquoi ;
Sa vague, où l’on entend comme des chocs d’armures,
Emplit la sombre nuit de monstrueux murmures,
Et l’on sent que ce flot, comme toi, gouffre humain,
Ayant rugi ce soir, dévorera demain.
Son onde est une lame aussi bien que le glaive ;
Il chante un hymne immense à Vénus qui se lève ;
Sa rondeur formidable, azur universel,
Accepte en son miroir tous les astres du ciel ;
Il a la force rude et la grâce superbe ;
Il déracine un roc, il épargne un brin d’herbe ;
Il jette comme toi l’écume aux fiers sommets,
Ô peuple ; seulement, lui, ne trompe jamais
Quand, l’oeil fixe, et debout sur sa grève sacrée,
Et pensif, on attend l’heure de sa marée.

 

Victor Hugo poetry

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Khalil Gibran: A Poet’s Death is His Life

K h a l i l   G i b r a n

(1883 – 1931)


A Poet’s Death is His Life

The dark wings of night enfolded the city upon which Nature had spread a pure white garment of snow; and men deserted the streets for their houses in search of warmth, while the north wind probed in contemplation of laying waste the gardens. There in the suburb stood an old hut heavily laden with snow and on the verge of falling. In a dark recess of that hovel was a poor bed in which a dying youth was lying, staring at the dim light of his oil lamp, made to flicker by the entering winds. He a man in the spring of life who foresaw fully that the peaceful hour of freeing himself from the clutches of life was fast nearing. He was awaiting Death’s visit gratefully, and upon his pale face appeared the dawn of hope; and on his lops a sorrowful smile; and in his eyes forgiveness.

He was poet perishing from hunger in the city of living rich. He was placed in the earthly world to enliven the heart of man with his beautiful and profound sayings. He as noble soul, sent by the Goddess of Understanding to soothe and make gentle the human spirit. But alas! He gladly bade the cold earth farewell without receiving a smile from its strange occupants.

He was breathing his last and had no one at his bedside save the oil lamp, his only companion, and some parchments upon which he had inscribed his heart’s feeling. As he salvaged the remnants of his withering strength he lifted his hands heavenward; he moved his eyes hopelessly, as if wanting to penetrate the ceiling in order to see the stars from behind the veil clouds.

And he said, “Come, oh beautiful Death; my soul is longing for you. Come close to me and unfasten the irons life, for I am weary of dragging them. Come, oh sweet Death, and deliver me from my neighbors who looked upon me as a stranger because I interpret to them the language of the angels. Hurry, oh peaceful Death, and carry me from these multitudes who left me in the dark corner of oblivion because I do not bleed the weak as they do. Come, oh gentle Death, and enfold me under your white wings, for my fellowmen are not in want of me. Embrace me, oh Death, full of love and mercy; let your lips touch my lips which never tasted a mother’s kiss, not touched a sister’s cheeks, not caresses a sweetheart’s fingertips. Come and take me, by beloved Death.”

Then, at the bedside of the dying poet appeared an angel who possessed a supernatural and divine beauty, holding in her hand a wreath of lilies. She embraced him and closed his eyes so he could see no more, except with the eye of his spirit. She impressed a deep and long and gently withdrawn kiss that left and eternal smile of fulfillment upon his lips. Then the hovel became empty and nothing was lest save parchments and papers which the poet had strewn with bitter futility.

Hundreds of years later, when the people of the city arose from the diseases slumber of ignorance and saw the dawn of knowledge, they erected a monument in the most beautiful garden of the city and celebrated a feast every year in honor of that poet, whose writings had freed them. Oh, how cruel is man’s ignorance!

Khalil Gibran
A Poet’s Death is His Life IV

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Victor Hugo: A un poète

Victor Hugo

(1802-1885)

 

A un poète
 

Ami, cache ta vie et répands ton esprit.

Un tertre, où le gazon diversement fleurit ;
Des ravins où l’on voit grimper les chèvres blanches ;
Un vallon, abrité sous un réseau de branches
Pleines de nids d’oiseaux, de murmures, de voix,
Qu’un vent joyeux remue, et d’où tombe parfois,
Comme un sequin jeté par une main distraite,
Un rayon de soleil dans ton âme secrète ;
Quelques rocs, par Dieu même arrangés savamment
Pour faire des échos au fond du bois dormant ;
Voilà ce qu’il te faut pour séjour, pour demeure !
C’est là, – que ta maison chante, aime, rie ou pleure, –
Qu’il faut vivre, enfouir ton toit, borner tes jours,
Envoyant un soupir à peine aux antres sourds,
Mirant dans ta pensée intérieure et sombre
La vie obscure et douce et les heures sans nombre,
Bon d’ailleurs, et tournant, sans trouble ni remords,
Ton coeur vers les enfants, ton âme vers les morts !
Et puis, en même temps, au hasard, par le monde,
Suivant sa fantaisie auguste et vagabonde,
Loin de toi, par delà ton horizon vermeil,
Laisse ta poésie aller en plein soleil !
Dans les rauques cités, dans les champs taciturnes,
Effleurée en passant des lèvres et des urnes,
Laisse-la s’épancher, cristal jamais terni,
Et fuir, roulant toujours vers Dieu, gouffre infini,
Calme et pure, à travers les âmes fécondées,
Un immense courant de rêves et d’idées,
Qui recueille en passant, dans son flot solennel,
Toute eau qui sort de terre ou qui descend du ciel !
Toi, sois heureux dans l’ombre. En ta vie ignorée,
Dans ta tranquillité vénérable et sacrée,
Reste réfugié, penseur mystérieux !
Et que le voyageur malade et sérieux
Puisse, si le hasard l’amène en ta retraite,
Puiser en toi la paix, l’espérance discrète,
L’oubli de la fatigue et l’oubli du danger,
Et boire à ton esprit limpide, sans songer
Que, là-bas, tout un peuple aux mêmes eaux s’abreuve.

Sois petit comme source et sois grand comme fleuve.

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Federico Garcia Lorca: Piccolo Valzer Viennese

Federico Garcia Lorca

(1898-1936)


Piccolo Valzer Viennese

A Vienna ci sono dieci ragazze,
una spalla dove piange la morte
e un bosco di colombe disseccate.
C’e’ un frammento del mattino
nel museo della brina.
C’è un salone con mille vetrate.

Ahi! Ahi! Ahi! Ahi!
Prendi questo valzer con la bocca chiusa.
Questo valzer, questo valzer, questo valzer,
di sì, di morte e di cognac
che si bagna la coda nel mare.

o ti amo, io ti amo, io ti amo
con la poltrona e con il libro morto,
nel malinconico corridoio,
nell’oscura soffitta del giglio,
nel nostro letto della luna,
nella danza che sogna la tartaruga.

Ahi! Ahi! Ahi! Ahi!
Prendi questo valzer dalla spezzata cintura.
A Vienna ci sono quattro specchi,
vi giocano la tua bocca e gli echi.
C’è una morte per pianoforte
che tinge d’azzurro i giovanotti.
Ci sono mendichi sui terrazzi. E
fresche ghirlande di pianto.

Ahi! Ahi! Ahi! Ahi!
Prendi questo valzer che spira fra le mie braccia.
Perchè io ti amo, ti amo, amore mio,
nella soffitta dove giocano i bambini,
sognando vecchie luci d’Ungheria
nel mormorio di una sera mite,
vedendo agnelli e gigli di neve
nell’oscuro silenzio delle tue tempie.

Ahi! Ahi! Ahi! Ahi!
Prendi questo valzer del “Ti amo per sempre”.
A Vienna ballerò con te
con un costume che abbia la testa di fiume.
Guarda queste mie rive di giacinti!
Lascerò la mia bocca tra le tue gambe,
la mia anima in foto e fiordalisi,
e nelle onde oscure del tuo passo io voglio,
amore mio, amore mio, lasciare,
violino e sepolcro, i nastri del valzer.

 

Federico Garcia Lorca: Piccolo Valzer Viennesse

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Johann Wolfgang von Goethe: Mailied

Johann Wolfgang von Goethe

(1749 – 1832)


M a i l i e d

Wie herrlich leuchtet
Mir die Natur!
Wie glänzt die Sonne!
Wie lacht die Flur!

Es dringen Blüten
Aus jedem Zweig
Und tausend Stimmen
Aus dem Gesträuch

Und Freud’ und Wonne
Aus jeder Brust.
O Erd’, o Sonne!
O Glück, o Lust!

O Lieb’, o Liebe!
So golden schön,
Wie Morgenwolken
Auf jenen Höhn!

Du segnest herrlich
Das frische Feld,
Im Blütendampfe
Die volle Welt.

O Mädchen, Mädchen,
Wie lieb’ ich dich!
Wie blickt dein Auge!
Wie liebst du mich!

So liebt die Lerche
Gesang und Luft,
Und Morgenblumen
Den Himmelsduft,

Wie ich dich liebe
Mit warmem Blut,
Die du mir Jugend
Und Freud’ und Mut

Zu neuen Liedern
Und Tänzen gibst.
Sei ewig glücklich,
Wie du mich liebst!

 

KEMP=MAG poetry magazine

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Hans Hermans Natuurdagboek: A Light exists in Spring

E m i l y   D i c k i n s o n

(1830 – 1886)

A Light exists in Spring

A Light exists in Spring
Not present on the Year
At any other period —
When March is scarcely here

A Color stands abroad
On Solitary Fields
That Science cannot overtake
But Human Nature feels.

It waits upon the Lawn,
It shows the furthest Tree
Upon the furthest Slope you know
It almost speaks to you.

Then as Horizons step
Or Noons report away
Without the Formula of sound
It passes and we stay —

A quality of loss
Affecting our Content
As Trade had suddenly encroached
Upon a Sacrament.


Natuurdagboek Hans Hermans – April 2009

Poem: Emily Dickinson – Photos: Hans Hermans

© photos hans hermans

fleursdumal.nl – magazine for art & literature

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Louise Hensel gedicht: Abendlied


L o u i s e   H e n s e l

(1798 – 1876)

A b e n d l i e d

Müde bin ich, geh’ zur Ruh’,
Schließe beide Äuglein zu;
Vater, laß die Augen dein
Über meinem Bette sein.

Hab’ ich Unrecht heut getan,
Sieh’ es, lieber Gott, nicht an;
Deine Gnad’ und Jesu Blut
Macht ja allen Schaden gut.

Alle, die mir sind verwandt,
Herr, laß ruhn in deiner Hand;
Alle Menschen, groß und klein,
Sollen dir befohlen sein.

Kranken Herzen sende Ruh’,
Nasse Augen schließe zu;
Laß den Mond am Himmel stehn
Und die stille Welt besehn!

KEMP=MAG poetry magazine

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J.-K. Huysmans: Sonnet Liminaire

J.-K. Huysmans

1848-1907


SONNET LIMINAIRE

Croquis de concert et de bals de barrière;
La reine Marguerite, un camaïeu pourpré;
Des naïades d’égout au sourire éploré,
Noyant leur long ennui dans des pintes de bière;

Des cabarets brodés de pampres et de lierre;
Le poète Villon, dans un cachot, prostré;
Ma tant douce tourmente, un hareng mordoré,
L’amour d’un paysan et d’une maraîchère:

Tels sont les principaux sujets que j’ai traités:
Un choix de bric-à-brac, vieux médaillons sculptés,
Emaux, pastels pâlis, eau-forte, estampe rousse,

Idoles aux grands yeux, aux charmes décevants,
Paysans de Brauwer, buvant, faisant carrousse,
Sont là. Les prenez-vous? A bas prix je les vends.


Poem of the week

September 7, 2008

 kemp=mag poetry magazine

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Krijn Peter Hesselink: Als geen ander

Debuut van de Poetry Slamkampioen 2006

Krijn Peter Hesselink

ALS GEEN ANDER

Krijn Peter Hesselink is dichter, voordrachtskunstenaar en vertaler. In 2006 won hij het Nederlands kampioenschap Poetry Slam. Hij publiceerde onder meer in Hollands Maandblad, Krakatau, Lava, Armada en nrc.next. Ook was hij een van de oprichters van Wonder, een gezelschap dat plezier maakt met de samenleving, en hielp hij als projectleider de Burgerbuddy lanceren, een programma waarbij burgers een politicus of ambtenaar adopteren. Samen met Crooked Line wekt hij zijn gedichten tot leven in computeranimaties.

Een brief aan het object li 158

uit het depot

van het Utrechtse Universiteitsmuseum

Object li 158
hoe hadden we je ook beter kunnen noemen
we weten niet wat je bent
we weten niet wat je doet
we hebben je net zolang bewaard
in ons stoffige depot
tot die hele verzameling
aan bolletjes, staafjes en latjes
die jou maakt tot wat je bent
– object li 158 –
van elke betekenis verstoken is geraakt

Nee dan die duif die gisteren
vanuit de gang mijn kamer binnen kwam vliegen
het raam aan de voorzijde
de schoorsteen
het trapgat
waar hij ook vandaan kwam
ik wist alleen maar dat
dat vleesgeworden symbool van vrede
van heilige geest, van wat niet al
met zijn tumor aan zijn pootje
en zijn onrust in zijn ogen
hier niets te zoeken had

Ik smeet hem een kussen naar het hoofd, hij kirde
ik smeet hem een verwensing naar het hoofd, hij kirde
ik rukte me de haren uit het hoofd, hij vloog
pats, tegen het schuifraam, die onzichtbare scheidslijn
tussen de lege blauwe hemel en dit ongedurig mensbeest
manmoedig bleef hij met zijn vleugels wapperen
duwde hij zijn hoofd tegen het glas, ik schoof
het raam omhoog, hij schoof
mee omhoog, en dat was dat

© 2008 Krijn Peter Hesselink

Leeft de dichter in een ivoren toren? Sluit hij zich op in een woordenbouwsel van eigen makelij? In zijn debuutbundel probeert Krijn Peter Hesselink zich juist een weg te banen door zijn eigen woorden, in de hoop dat de lezer hem vanuit een onverwachte hoek ineens direct in het gezicht ziet.
Hesselinks gedichten zijn soms verraderlijk toegankelijk, wagen zich dan weer op het randje van het sentiment, maar dagen de lezer altijd uit om het spel vrolijk mee te spelen, zich de gedichten eigen te maken, als was de lezer de dichter, als was de dichter geen ander.
‘Dichten is kijken naar/ wat niet ter zake doet en daar/ een zaak van maken,’ schrijft hij in een van zijn gedichten, maar of hij daarmee het achterste van zijn tong laat zien… Met deze debuutbundel geeft hij in ieder geval blijk van een sprankelende intelligentie, een speels gevoel voor humor en een ingetogen maar daarom niet minder indringende emotionaliteit.

Uitgeverij Nieuw Amsterdam , ISBN: 978 90 468 0434 6

VIDEO    

Weblog Krijn Peter Hesslink Zomerfestivaltour

Bron: Uitg. Nw Amsterdam

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