Renée Crevel: Autobiographie
Renée Crevel
(1900-1935)
Autobiographie
Né le 10 août 1900 à Paris de parents parisiens, ce qui lui permet d’avoir l’air slave. Lycée, Sorbonne, Faculté de Droit, Service militaire jusqu’à la fin de 1923, d’où l’impression de ne vivre vraiment que depuis peu de mois. N’est allé ni au Thibet ni au Groenland, ni même en Amérique, mais les voyages qui n’ont pas eu lieu en surface on a tenté de les faire en profondeur. Ainsi, peut se vanter de bien connaître certaines rues et leurs hôtels de jour et de nuit.
A horreur de tous les esthétismes, qu’il s’agisse de celui d’Oxford et de pantalons larges, de celui des remords de cinéma avec leurs maisons de guingois, de celui des nègres et du jazz, des bals musettes et des pianos mécaniques…, etc. Voudrait bien pour des romans futurs retrouver des personnages aussi nus, aussi vivants que les couteaux et fourchettes qui figuraient les hommes et les femmes dans les histoires destinées à demeurer inédites qu’il se racontait enfant.
Avait commencé des recherches pour une thèse de doctorat ès lettres sur Diderot romancier , quand, avec Marcel Arland, Jacques Baron, Georges Limbour, Max Morise, Roger Vitrac, il fonda une revue « Aventure » qui lui valut d’oublier le XVIII siècle pour le XX. C’est alors qu’il connut Louis Aragon, André Breton, Paul Eluard, Philippe Soupault, Tristan Tzara, et un jour, devant un tableau de Giorgio de Chirico, il eut enfin la vision d’un monde nouveau. Il négligea définitivement le vieux grenier logico-réaliste, comprenant qu’il était lâche de se confiner dans une médiocrité raisonneuse, que, chez les vrais poètes, il ne trouvait ni jeux ni mots, ni jeux d’images, mais qu’il les aimait –et parmi eux tout particulièrement Rimbaud et Lautréamont– pour leur pouvoir libérateur.
A participé aux premières expériences hypnotiques d’où André Breton tira des arguments pour son Manifeste du Surréalisme . A donc pu constater de lui-même que le Surréalisme était le moins littéraire et le plus désintéressé des mouvements, et persuadé qu’il n’est pas de vie morale possible pour qui n’est point docile aux voies souterraines ou se refuse à reconnaître la réalité des forces obscures, a décidé une fois pour toutes, et au risque de passer pour un Don Quichotte, un arriviste ou un fou, d’essayer tant par ses actes que par ses écrits, d’écarter les barrières qui limitent l’homme et ne le soutiennent pas.
Son premier roman Détours (N.R.F/ 1924), une œuvre, un portrait (épuisé), était une promenade préliminaire où les critiques, et en particulier Benjamin Vrémieux, Edmond Jaloux, Albert Thibaudet, on reconnu des attitudes, des flâneries et des rages caractéristiques du jeune homme actuel. Mon corps et moi (1925), roman dont le héros porte en soi toutes ses aventures et où les gestes, les personnages ne sont que des prétextes, est un panorama intérieur.
1926
Biographie de René Crevel
Un des quatre enfants d’une famille bourgeoise, avec un père imprimeur et une mère austère, René Crevel apprend le piano et fréquente le lycée Janson-de-Sailly. L’événement traumatisant, quand il a quatorze ans, est le suicide de son père par pendaison. René Crevel s’inscrit à la Sorbonne en droit et en lettres, mais, aux cours, préfère lire et discuter avec des gens liés aux mouvances littéraires d’avant-garde. En 1921, il rencontre André Breton et rejoint les surréalistes, les initiant aux expériences de sommeil hypnotique, avant de rejoindre Tzara et le Dadaïsme pour renouer en 1929 avec les surréalistes. Dans ses trois premiers romans, ‘Détours’ (1924), ‘Mon corps et moi’ (1925) et ‘La Mort difficile’ (1926), René Crevel nous livre, sur le ton de la dérision et de l’humour noir, le panorama intérieur de ses angoisses, le suicide de son père et la haine de sa mère. Il poursuivra cette exploration des profondeurs de son âme par la psychanalyse. Avec ‘Babylone’ (1927) et ‘Etes-vous fous ?’ (1929), il tente de rendre compte des processus inconscients, recomposant cet état de rêve par la prédominance des analogies, d’affabulations et de personnages arbitraires, réconciliant ainsi roman et surréalisme. Il est également l’auteur d’essais théoriques sur le surréalisme, rassemblés dans ‘L’ Esprit contre la raison’ (1927). René Crevel met fin à ses jours à 35 ans.
Renée Crevel poetry & prose
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