Robert Desnos: Porte du second infini. À Antonin Artaud
Porte du second infini
À Antonin Artaud
L’encrier périscope me guette au tournant
mon porte-plume rentre dans sa coquille
La feuille de papier déploie ses grandes ailes blanches
Avant peu ses deux serres
m’arracheront les yeux
Je verrai que du feu mon corps
feu mon corps !
Vous eûtes l’occasion de le voir en grand appareil
le jour de tous les ridicules
Les femmes mirent leurs bijoux dans leur bouche
comme Démosthène
Mais je suis inventeur d’un téléphone de
verre de Bohême et de
tabac anglais
en relation directe
avec la peur !
Robert Desnos (1900 – 1945)
Porte du second infini
À Antonin Artaud
fleursdumal.nl magazine
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