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Charles Baudelaire: Les Chats, 3 poèmes

Charles Baudelaire

(1821-1867)

L e s   C h a t s

3 Poèmes


 

Le chat


Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux:

Retiens les griffes de ta patte,

Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,

Mêlés de métal et d’agate.


Lorsque mes doigts caressent à loisir

Ta tête et ton dos élastique,

Et que ma main s’enivre du plaisir

De palper ton corps électrique,


Je vois ma femme en esprit; son regard,

Comme le tien, aimable bête,

Profond et froid, coupe et fend comme un dard.


Et, des pieds jusques à la tête,

Un air subtil, un dangereux parfum

Nagent autour de son corps brun.

 


Le chat

I

Dans ma cervelle se promène

Ainsi qu’en son appartement,

Un beau chat, fort, doux et charmant,

Quand il miaule, on l’entend à peine,


Tant son timbre est tendre et discret;

Mais que sa voix s’apaise ou gronde,

Elle est toujours riche et profonde.

C’est là son charme et son secret.


Cette voix, qui perle et qui filtre

Dans mon fond le plus ténébreux,

Me remplit comme un vers nombreux

Et me réjouit comme un philtre.


Elle endort les plus cruels maux

Et contient toutes les extases;

Pour dire les plus longues phrases,

Elle n’a pas besoin de mots.


Non, il n’est pas d’archet qui morde

Sur mon coeur, parfait instrument,

Et fasse plus royalement

Chanter sa plus vibrante corde


Que ta voix, chat mystérieux,

Chat séraphique, chat étrange,

En qui tout est, comme un ange,

Aussi subtil qu’harmonieux.


II

De sa fourrure blonde et brune

Sort un parfum si doux, qu’un soir

J’en fus embaumé, pour l’avoir

Caressée une fois, rien qu’une.


C’est l’esprit familier du lieu;

Il juge, il préside, il inspire

Toutes choses dans son empire;

Peut-être est-il fée, est-il dieu?


Quand mes yeux, vers ce chat que j’aime

Tirés comme par un aimant,

Se retournent docilement,

Et que je regarde en moi-même,


Je vois avec étonnement

Le feu de ses prunelles pâles,

Clairs fanaux, vivantes opales,

Qui me contemplent fixement.


 

Les chats


Les amoureux fervents et les savants austères

Aiment également dans leur mûre saison,

Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,

Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.


Amis de la science et de la volupté,

Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres;

L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,

S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.


Ils prennent en songeant les nobles attitudes

Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,

Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin;


Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques,

Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,

Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

 

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